Glossaire.dde: dd&e, définition et usage

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Glossaire.dde: dd&e, définition et usage

7 novembre 2013 – En guise de préliminaire anecdotique et sans prétention, ou bien au contraire extrêmement symbolique et par conséquent significatif, nous observons que les trois mots présentés nécessairement dans ce Glossaire.dde (déstructuration-dissolution-entropisation), qui sont autant de concepts spécifiques, qui doivent être lus ensemble et dans ce sens pour être réunis en un concept général, sont réductibles aux initiales dd&e, bien connues par ailleurs sur ce site. Il nous est arrivé de parler de “l’équation déstructuration-dissolution-entropisation” ou de “la formule déstructuration, dissolution & entropisation” ; ce pourrait alors être “l’équation dd&e”, ou “la formule dd&e”, etc.

• La première fois que nous avons employé cette formule d’une façon substantielle, dans le sens qui nous importe ici, c’est le 30 avril 2013 : «Si la question du Système devient pressante dès qu’une polémique “sociétale” est développée sur le champ social laissé libre, c’est parce qu’elle implique nécessairement la dynamique destructrice du Système, – spécifiquement l’équation déstructuration-dissolution-entropisation (ou déstructuration, dissolution & entropisation, que nous pourrions résumer sous le sigle “dd&e” qui nous est cher puisque c’est aussi celui de notre publication-papier initiale, dedefensa & eurostratégie). L’instinct social de la psychologie révoltée reconnaît immédiatement cette attaque type-dd&e, qui met en cause tout ce qui tient ensemble le champ social, les traditions, l’organisation, etc., – bref, ce qu’on a coutume de nommer “civilisation”...»

• Ce fut également le cas, d’une façon également substantielle, le 24 juin 2013 : «D’un autre côté, ces pays étant tout de même dans le Système, parce qu’il ne peut en être autrement, leurs troubles affectent le Système qui est un ensemble absolument universel, hermétique, fondé sur une intégration absolue et totalitaire de toutes les forces existantes. Le Système ayant comme objectif l’équation dd&e (déstructuration, dissolution & entropisation), son but est l’entropisation de tout ce qui figure en son sein, c’est-à-dire tout ce qui figure dans cette “contre-civilisation” complètement globalisée et à laquelle rien d’humain, ni rien de la nature des choses et du monde, ni rien de structurant finalement, ne doit pouvoir échapper dans son chef. Par conséquent, les parties de ce tout qui connaissent des troubles interférant sur la bonne marche de l’objectif dd&e vers l’entropisation, constituent un grave problème, voire un revers pour le Système.»

• Ce fut encore le cas, notamment, toujours de cette manière conséquente, le 4 septembre 2013 : «Dans les effets opérationnels, la “politique” générale engendrée par cet ensemble est caractérisée par des effets chronologiques de déstructuration, de dissolution, avec le but ultime de l’entropisation qui est l’homogénéisation totale de toute structure et de toute élaboration dans une sorte de néantisation, un “rien” qui ne manifeste plus aucun caractère spécifique. (Dans notre jargon, il s’agit de la formule “dd&e”.)»

D’une façon générale et par rapport à l’activité du site sur les questions envisagées, on constate que la formule dd&e a été peu employée, tandis que le contenu du concept (“l’équation déstructuration-dissolution-entropisation”) l’est très souvent, partiellement ou dans son ensemble. Ce Glossaire.dde doit donc être considéré d’abord d’un point de vue pratique, comme un moyen de permettre un emploi plus intensif du sigle dd&e dans l’avenir, simplement par référence-URL à ce Glossaire.dde lorsqu’il sera employé dans des textes à venir. Il est bien entendu complètement nécessaire de clarifier son contenu, son usage, etc.

De la coïncidence au symbole intuitif...

L’on observera parallèlement que nous nous sommes arrêtés à ce sigle d’autant plus volontiers qu’il est celui que nous employons pour désigner le de defensa des origines (écrit en deux mots, selon le latin dit “de bas empire”, signifiant “à propos de la défense”) ; c’est-à-dire, principalement pour désigner par ses initiales la Lettre d’analyse (papier) lorsqu’elle était intitulée de defensa & eurostratégie, ou dd&e justement (en italique dans ce cas), avant de devenir dde.crisis. (Dans dde.crisis, d’ailleurs et bien entendu, on retrouve les trois lettres… On trouvera, le 1er août 2009, un des textes les plus complets sur la genèse et l’évolution de dd&e, ou de defensa et eurostratégie, jusqu’à sa transformation en dde.crisis.)

On verra dans cette “coïncidence” une réelle coïncidence ou l’on verra autre chose, symbole ou/et intuition qui ne peut/peuvent être que du type prémonitoire (le dd&e de la Lettre d’Analyse a largement précédé le dd&e de “déstructuration, dissolution & entropisation”, de plus de deux décennies)… On peut avancer qu’on devinera éventuellement ce que nous sommes tentés d’y trouver, nous. Quoi qu’il en soit, c’est-à-dire en laissant planer une incertitude de bon aloi à cet égard, cet ensemble de coïncidences perçu comme un symbole significatif ou conçu comme un symbole de circonstance rendait évidemment tentant d’utiliser le signe dd&e une fois que l’idée de l’équation “déstructuration, dissolution & entropisation” se fut imposée à nous jusqu’à se rendre à la fois indispensable et opérationnelle.

Il nous paraît intéressant, et c’est aussi et surtout le sujet de ce Glossaire.dde, de tenter une première approche explicative, à la fois du concept opérationnel dd&e ; à la fois de l’utilité et de l’emploi sémantique de ce concept opérationnel, utilisant trois concepts différents, disons “sous-concepts” pour ce cas, eux-mêmes très largement utilisés dans nos colonnes depuis plusieurs années et quasi-systématiquement pour l’un ou l’autre depuis quatre à cinq ans... Cette “première approche” signifie évidemment qu’il y en aura d’autres, qui préciseront ce concept général, voire même les “sous-concepts” cités. Le Glossaire.dde est là pour cela, – autant pour fixer les concepts à des moments donnés, autant pour signaler leurs développements si c’est le cas, ou pour procéder à leur approfondissement quand cela s'avère nécessaire.

Ordre, équilibre, harmonie

Les trois mots, – déstructuration, dissolution & entropisation, ou dd&e, – ont été, après un temps d’évolution assez court, conçus dans l’usage qu’on en fait et “opérationnalisés” ensemble, même si l’on peut envisager bien entendu d’utiliser l’un sans l’autre, – ce qui a été fait effectivement en nombre d’occasions. Pour définir pleinement le concept général que les trois mots opérationnalisent, ils doivent être utilisés ensemble et dans cet ordre : d’abord déstructuration, ensuite dissolution, enfin entropisation. Il s’agit d’une dynamique qui a sa logique et dont l’efficacité théorique tient dans cet enchaînement théorique.

On observera que ces explications théoriques peuvent être appliquées dans un très grand nombre de situations et de processus actuels, tant elles s'accordent à la situation présente et au déroulement de ce que nous estimons être la crise d’effondrement du Système. (Toutes les observations faites dans ce Glossaire.dde, même si elles emploient peu le concept, sont faites à l’ombre de l’existence et de la pression puissante du Système [voir le Glossaire.dde du 8 juillet 2013], qui est la cadre général autant que la cause opérationnelle de notre situation de processus d’effondrement.) Le capitalisme ultralibéral lui-même, les armées ultra-modernisées et trempées dans le technologisme, l’architecture principielle d’entité telles que les États-nation, des situations encore plus spécifiques au niveau social, culturels, psychologiques sont liées à la formule dd&e en tant que ces situations sont soit productrices de la formule dd&e, soit menacées par la formule dd&e. On peut, on doit même noter avec force que la formule dd&e peut être retournée contre une entité productrice du concept dd&e puisque, pour agir de la sorte, l’entité productrice de déstructuration-dissolution-entropisation doit tout de même se structurer pour ne pas se dissoudre ni se “néantiser“ dans l’entropisation. Le résultat du processus dd&e est plutôt du caractère d’une implosion, avec une contraction, une réduction des matières impliquées.

En un mot, la formule dd&e est la “marque de fabrique” du processus général de notre civilisation globale (de notre contre-civilisation), tant dans son développement final que dans sa chute, aussi bien que dans les divers soubresauts (y compris certains antiSystème) de ces phases de développement final et de chute. Les séquences (développement final, chute) sont théoriques, elles sont deux en théorie ; en réalité, elles désignent un seul et même événement, considéré différemment par les observateurs, selon une conviction ou une ignorance de ces observateurs, ou bien selon le simple constat effectif d’une double identification ou de cette même identification redoublée. Le phénomène de l’identité unitaire du développement final et de la chute correspond à l’identité transmutante de la dynamique de surpuissance en dynamique d’autodestruction, ou finalement l’identité unique de la surpuissance et de l’autodestruction devant être considérées comme un seul événement. Arrivé à un certain degré d’intensité de puissance, et devenue ainsi surpuissance, la surpuissance devient destruction d’elle-même ou autodestruction.

On comprend bien le développement gradué qu’impliquent les trois constituants de dd&e, qui doivent être envisagés a contrario selon une logique générale, une conception générale qui tiennent que la situation générale de l’univers, pour exister, pour être “bonne” (“bonne situation générale”), doit se conformer à une nécessité d’organisation qui implique un ordre équilibré et harmonieux, et repose évidemment sur une organisation quasiment architecturale, également universelle, impliquant une structuration. De cette “logique générale”/“conception générale” découlent les situations nécessaires issues de la “bonne situation générale” et la renforçant ; il s’agit des situations de l’ordre, de l’équilibre et de l’harmonie, chacune renforçant et justifiant les deux autres, et chacune étant renforcée et justifiée par les deux autres.

Les trois situations, – ordre, équilibre, harmonie, – sont également liées les unes aux autres selon une logique d’équivalence nécessaire où aucune ne domine les deux autres, où aucune n’a plus de nécessité que les deux autres, où aucune n’est concevable sans les deux autres, etc., – structurellement, un peu comme dans le jeu chinois “Pierre-feuille-ciseaux”, mais conçu d’une façon constructive et nullement compétitive. La situation d’ordre ne peut être définie comme une contrainte mais comme le résultat d’un équilibre dont la garant de la justesse est l’harmonie ; la situation d’équilibre ne peut s’établir sans une situation d’ordre pour lui servir de sous-bassement, et sans une situation d’harmonie pour la justifier ; la situation d’harmonie ne peut naître que d’une situation universelle qui comprenne l’ordre établi dans l’équilibre.

Il s’agit nécessairement de la figuration opérationnelle, éventuellement spatiale aussi bien que spirituelle, éventuellement architecturale aussi bien que logique, etc., de ce qui est généralement défini dans le champ métaphysique comme “le Bien”. Les “principes” sont les facteurs dynamiques qui œuvrent dans le sens de l’établissement et du maintien de la cohésion générale des trois situations nécessaires. On pourrait dire que les trois vertus “ordre-équilibre-harmonie” sont les trois principes opérationnels de base qui engendrent continuellement et nourrissent ce que nous connaissons comme des principes dans le champ de l’organisation politique du monde, – de notre monde (légitimité, souveraineté, identité, etc.). Une situation générale achevée dans le sens de l’intégration structurée des situations décrites plus haut, abouties avec l’opérationnalisation des principes jusqu’à la justesse absolue dans les deux sens du mot ; cette situation générale achevée en un ensemble d’une cohérence absolue et que l’on pourrait définir en théorie comme parfaite, représenterait alors nécessairement une telle unité parfaite de forme, de conception, de volume, etc., c’est-à-dire ce qui pourrait être perçue comme une illustration du Un, de l’Unique (mais aussi du Principe) de la philosophie principielle. Ainsi la notion de “Bien” serait-elle achevée dans une concrétude applicable à une infinité de situations dans la réalité universelle, allant de la très forte matérialité à la très haute spiritualité, et montrant également qu’aucun domaine contingent de la situation du monde, même celui qui est fortement dépendant de la matière, n’est inaccessible au “Bien”.

Par voie de conséquence, le processus dd&e figurant la tendance vers la situation générale exactement inverse est “généralement défini” comme “le Mal”. Il est décrit comme une dynamique tendant vers le plus en plus bas, commençant par l’attaque contre les structures qui, lorsqu’elle est réussie, fragmente la situation générale en composants jusqu’alors unis, puis recherche la dissolution de tous ces composants pour réduire à néant ce qui demeure de potentiellement structurant en eux, puis achève son dessein avec l’entropisation qui est littéralement une “néantisation” de l’ensemble, par une uniformisation entropique, sans identité, sans principe, dans une immobilité totale par absence qui est l’inversion d’une situation, selon des caractères qui peuvent être trompeurs en apparence mais qui sont en vérité, par leur néant, les inversions de l’ordre, de l’équilibre et de l’harmonie. On peut aussi figurer ce processus comme la destruction de la forme (la déstructuration), la réduction extrême des parties de la forme (la dissolution), la transformation des restes de la forme en une uniformisation correspondante à une néantisation (entropisation).

Au contraire de la construction figurant le “Bien”, l’équation dd&e figurant le “Mal” est strictement contenue dans des orientations précises, vers des domaines précis, dans un sens précis. Elle n’a aucune universalité originelle ni même existentielle, pas de fonction créative, étant pure destruction de ce qui est création ; elle s’exerce dans le sens de toujours plus de matière destructrice de l’esprit, de toujours plus de réduction vers la matière, dans le sens qui ne peut aller que vers le bas, vers le désordre puis la pseudo-perfection, ou perfection invertie, du désordre qu’est l’entropie, sans aucun artifice ou variation de trajectoire. Le seul artifice, ou tromperie, que ce processus peut opérationnaliser, – et c’est le fondement absolument catastrophique ou décisivement salvateur c’est selon, de ce qu’est la tragédie de la condition humaine, – se situe au niveau de la perception qu’en a, ou que peut en avoir, la psychologie-humaine, avec l’effet sur la pensée. La perception de la psychologie peut être victime de l’inversion et percevoir favorablement de tels processus, les investissant de l’appréciation qu’il sont un Progrès, un artefact de l’avancement des choses, une représentation de ce qui devient la vertu décisive de la modernité, une création vertueuse d’une esthétique nouvelle, une situation de mœurs nouvelles etc., et donc qu’ils figurent comme attributs du “Bien”.

D’une certaine façon, d’un point de vue dialectique, sémantique et symbolique, l’équation dd&e est beaucoup plus resserrée, beaucoup plus concentrée, beaucoup plus significative que la description qu’on a faite de l’architecture représentant le “Bien”. Cette démarche est voulue, parce qu’il apparaît évident que le grand problème métaphysique opérationnel actuel est l’existence d’un Système dont il est avéré qu’il concentre en lui toutes les forces du “Mal”, selon un objectif précis, sur la route duquel il est notablement avancé ; parce qu’il est évident également que l’équation dd&e décrit une situation qui n’a pas la fixité originelle ni l’ampleur cosmique de l’architecture du “Bien” constituée du matériel principiel et qui n’a aucunement besoin de ce fait d’être substantivé en équation et formule (une formule “oe&h”, par exemple) parce qu’il ressort de la constitution originelle naturelle. L’équation dd&e (que nous débarrassons de ses guillemets dans l’usage que nous faisons) est donc un outil sémantique et symbolique sûr, d’une compréhension aisé, d’un maniement facile, d’une confirmation permanente dans les faits de la nature de la situation du monde, dans la phase présente où se trouve cette situation engagée d’une façon visible et clairement identifiable depuis le “déchaînement de la Matière”. (Voir Glossaire.dde du 5 novembre 2012.)

Enfin, il faut terminer en martelant ce point fondamental qu’en théorie, le concept dd&e est, dans le sens de notre présentation, un processus et nullement une idéologie ou une philosophie, même s’il s’agit d’une processus allant manifestement vers le plus bas, le plus destructeur, jusqu’à la néantisation. Mais une idéologie ou/et une philosophie peuvent évidemment en faire usage, correspondant à l’accident catastrophique de la “tragédie de la condition humaine” signalée plus haut ; dans ce cas, idéologies et philosophies finissent par être prisonnières du processus et, quelles que soient leurs intentions, même si elles s’affichent excellentes, finissent par produire des idéologies et des philosophies allant dans le sens voulu par le concept dd&e et nécessairement irrésistible, qui est le sens nihiliste de l’anéantissement, ou “néantisation”. Il n’empêche, dans l’autre sens et comme on l’a déjà signalé, que puisque dd&e est un processus on peut le retourner et en faire usage tactique, comme un contre-feu, ou comme on “fait aïkido” (retourner la force de l’adversaire contre l’adversaire), contre les producteurs de dd&e et contre les idéologies et philosophies qui le recommandent ou en sont prisonnières. Il est impératif évidemment d’avoir une parfaite conscience et une conscience puissante, c’est-à-dire une conscience souveraine, qu’il s’agit d’un geste tactique ; ce cas se rencontre notamment dans les circonstances que nous qualifions selon le phénomène antiSystème, lequel est le plus souvent une identification opérationnelle de cette tactique.

Prisonniers du langage, libérés par le langage

On a ainsi synthétisé la signification du concept “déstructuration-dissolution-entropisation”, par ailleurs si fortement et justement symbolique et donc d’un excellent usage sémantique. Certes, nous voulons aussi développer l’intérêt plus que formel de son utilisation sémantique, renforcé par la maniabilité et le symbolisme de la formule dd&e. Avec l’emploi de la formule dd&e, il semble s’agir bien entendu, au premier abord, d’un artifice sémantique qui paraît d’une séduction fugace, d’une signification futile et d’une substance accessoire. C’est le premier abord, et il importe de le franchir pour s’aventurer au-delà.

En vérité, l’expression dd&e, ou l’équation “déstructuration-dissolution-entropisation”, a pour nous l’avantage psychologique et intellectuel, et encore plus spirituel certes, de libérer notre pensée, en la rendant souveraine, de certains autres concepts qui ont été transformés, subvertis et gâtés, dans ce dernier cas comme l’on dit de la pourriture d’un fruit, par l’usage qui en a été fait depuis plusieurs siècles, précisément depuis que s’est développée, à partir de la Renaissance, la conception de la modernité ; nous parlons certes de l’usage “terrestre” qui en a été fait par les religions monothéistes, mais également de l’usage par la morale laïque ou scientifique, et de l’usage par les idéologies qui sont par définition des artifices non-principiels. D’une façon générale, cette évolution a transformé dans la dialectique courantes des concepts au départ principiels en leurs doubles invertis, que nous nommons “valeurs” selon la dialectique en cours et qui sont les arguments fondamentaux du suprématisme qu’affiche notre contre-civilisation ; bref, des simulacres de principes complètement invertis par la pressions de l’équation dd&e. (Le suprématisme mentionné ici est la production comportementale d’une psychologie infectée par la surpuissance émanant du processus dd&e, ou du Système qui l’utilise, dans sa phase de développement ultime.)

Ainsi l’emploi de l’équation “déstructuration-dissolution-entropisation”, ou dd&e, nous libère de l’utilisation de concepts fondamentaux (le Bien et le Mal) dont on sait bien qu’ils sont inutilisables dans une dialectique courante à cause de leur subversion, de leur usure subversive ou simplement partisane par des conceptions diverses et réductrices à des intérêts idéologiques, philosophiques et religieux spécifiques. A moins d’être avertis dans un exercice de définition précis (par exemple, un exercice du type du Glossaire.dde sur “Le Mal-I”, le 14 février 2013), les esprits, influencés logiquement par les mécanismes de la “littérature” courante elle-même subvertie par la situation présente et qui impressionne la psychologie sans aucune défense dans son état actuel, sont victimes de cette subversion sémantique. L’emploi de l’équation dd&e permet d’échapper à ce danger, avec la référence contraire naturelle aux vertus nécessaires des principes (ordre-équilibre-harmonie, et ce qui en découle) incluse en elle-même pour nos esprits (nous savons que dd&e est l’antithèse du Principe).

En développant ces observations, nous faisons précisément allusion à ce que nous jugeons être la puissance extraordinaire, positive ou négative c’est selon, du langage et notamment l’importance de sa forme. (Pour “forme”, on pourrait entendre si l’on veut “le style” en ayant à l’esprit que c’est une notion trop limitative ; c’est aussi, à notre avis, parler improprement parce qu’il s’agit d’une considération individualiste, notamment pour caractériser ceux qui écrivent, – “le style, c’est l’homme”, – alors que nous parlons ici du caractère universel, collectif et éventuellement transcendant d’un langage dans son acception la plus forte. Le vrai langage crée littéralement les choses qu’il veut et doit dire, bien au-delà de celui qui écrit, qui n’en est en fait que le médium.) Nous pensons qu’en employant en général, dans le courant de nos réflexion, dd&e (avec ses divers composants selon les circonstances) plutôt que l’idée de “Mal” que représente pourtant ce concept d’un point de vue absolu, nous sommes infiniment plus libre dans notre pensée et dans notre raisonnement, et par conséquent nous sentant plus libres, capables de beaucoup plus d’audace dans l’avancement de notre pensée.

Ainsi le langage, lorsqu’on lui donne la puissance qu’il peut et doit avoir, crée-t-il la pensée, et il faut même considérer qu’il s’agit peut-être de beaucoup plus qu’un “moyen technique”, qu’un “artifice”, que les différentes approches comportent des essences différentes et portent des transcendances plus ou moins conséquentes. Ces suggestions de réflexion, ces sollicitations de réflexion sont d’autant plus impératives dans une époque écrasée par le système de la communication, ou susceptible d’être libérée par lui c’est selon, dans une époque emprisonnée dans le terrorisme d’un langage perverti et subversif, dont l’évasion salvatrice ne peut se faire qu’à l’aide d’un langage qui en prend le contrepied, antiSystème si l’on veut, avec toute la puissance dont il peut être gratifié.

 

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