Entente cordiale

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Entente cordiale


17 mars 2003 — Les Marines ne sont pas contents, dans tous les cas certains d’entre eux, qui appartiennent au régiment placé sous commandement d’un général de brigade britannique qui commande des unités de commandos des Royal Marines. La nouvelle est développée sur le site du Drudge Report, site ultra-conservateur très pro-Bush et en général bien informé. (C’est le Drudge Report qui a eu, au début 1998, l’information qui a déclenché l’affaire Lewinski.)

Dans une dépêche dite “exclusive” du 16 mars, le site annonce qu’il a reçu diverses communications provenant de ces Marines placés sous ce commandement britannique.


« “I want to serve under my own country!,” one angry marine communicated to the Drudge report this weekend.

(...)

» With brutal weather conditions and the lack of familiar modern conveniences taking a toll, the issue has become a hot flash point — even before the first bombs are dropped!

» “This is bogus, if I die, it's for the United States... not the freakin' world,” said the marine, whose identity, location and mode of communication was assured anonymity. “I did not come here to take orders from the British. [We] already feel a big let down by this.” »


Drudge s’est tourné vers les autorités compétentes, soit la Maison-Blanche, où il a consulté une source pour les questions de sécurité. Il a reçu une réponse complètement rassurante  : « Rest assured, when it comes time for battle, every American man and woman in uniform will be under the direction of U.S. Central Command and General Franks. »

Les précisions données par Drudge et les assurances reçues de la Maison-Blanche ne doivent pas être prises à la légère. C’est évidemment la politique de la Maison-Blanche et du Pentagone de conserver l’essentiel du contrôle de leurs forces, même si celles-ci sont nominalement sous contrôle non-US, et cette politique est par ailleurs réaffirmée par diverses sources proches du Pentagone et des unités engagées.

On peut être assuré que cette politique sera appliquée avec la plus grande rigidité, d’autant qu’elle correspond à la politique très “populiste” de l’administration GW à l’égard des soldats et des cadres de l’armée. On peut deviner dans quelle situation délicate vont se trouver les Britanniques assurant un tel commandement, avec des forces américaines qui n’obéiront en réalité qu’au seul Central Command, à la seule chaîne de commandement US.

(Il faut noter qu’il y a déjà eu des incidents entre Américains et Britanniques sur cette question. Le plus grave est celui du refus d’obéissance du général Jackson [UK] le 10 juin 1999, après un ordre du général Clark (USA) lui prescrivant de prendre l’aéroport de Pristina, au Kosovo, avant les Russes qui arrivaient à marche forcée. Jackson jugea l’ordre politiquement très dangereux et le refusa. Il fut couvert par Blair. Les militaires américains n’ont pas oublié l’incident. Cette fois, sur le cas considéré ici, ils se trouvent dans la situation inverse et ils ne manqueront pas de faire sentir tout leur poids dans leur façon d’“obéir” aux Britanniques. De toutes les façons, les Britanniques sont coincés, au contraire de la situation Jackson-Clark, où le général britannique était le commandant de théâtre avec des forces terrestres britanniques en plus grand nombre dans le contingent. Cette fois, les Britanniques sont en minorité. On le leur fera sentir et des incidents sont très possibles.)


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