En Irak, le commencement de la fin: vers la défaite finale?

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Le Premier ministre irakien a demandé aux Américains, dans une conférence de presse en présence de Donald Rumsfeld le 27 juillet, d’envisager un retrait rapide et substantiel de leurs forces d’Irak. Effectivement, précise UPI, les conditions se précisent pour un retrait majeur en 2006.

« The struggle against the Iraq insurgency passed a crucial tipping point Wednesday with the current prime minister calling for major U.S. troop withdrawals and the U.S. ground commander there acknowledging they will probably come next year. [...] Prime Minister Ibrahim al-Jaafari made his comments in Baghdad at a joint news conference with visiting Defense Secretary Donald Rumsfeld. “We confirm and we desire speed in that regard,” he said.

» In Washington, well-placed military sources told UPI that “as many as, 20,000 or 30,000” U.S. troops might be withdrawn from Iraq next year. That would bring the current force levels of around 140,000 — which many U.S. military officers privately, and most counter-insurgency experts publicly. agree are already far too low to deal with the insurgency — down to only 120,000 or 110,000 troops. »

Il s’agit d’une situation extraordinaire: l’aggravation constante et phénoménale de la situation en Irak conduit le gouvernement irakien, qui devrait censément être “aux ordres” des Américains, à demander un retrait américain. Washington est prêt à se retrait parce que les forces américaines sont à bout de souffle mais une évaluation précise nous dit qu’aujourd’hui le gouvernement irakien tient lui-même comme essentiel ce départ américain, que sa position n’est pas d’un simple relais des plans US.

L’évidence est que la présence américaine est unanimement perçue comme la cause principale des désordres, et cela affirmé publiquement comme on peut le comprendre avec la déclaration de al-Jaafari. Il nous paraît évident que même ces mesures importantes de retrait devront être accélérées et amplifiées parce qu’elles vont accentuer encore la violence et renforcer la logique décrite ci-dessus, — et puisqu’il est évident par ailleurs que Washington est incapable d’envisager l’option inverse (renforcement du rôle US en Irak). Il existe désormais des chances très sérieuses d’une véritable débâcle militaire américaine en Irak. Le gouvernement irakien actuel joue désormais, quasiment à visage découvert, l’alliance avec l’Iran pour préparer une tentative de reprise en main du contrôle de la situation après le début du retrait américain.

La campagne américaine en Irak devrait rapidement s’imposer dans le jugement des historiens, tant politiquement que militairement, comme l’entreprise militaire la plus désastreuse de l’histoire des Etats-Unis.


Mis en ligne le 28 juillet 2005 à 08H30