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693523 décembre 2018 – Il est vrai que nous sommes sollicités de toutes parts, avec toutes les crises qui ne cessent de jaillir, de surgir, pour s’insérer dans le tourbillon crisique qui opérationnalise la Grande Crise Générale. Nous, en France et alentour, les GJ et tout ce qui va avec retiennent notre attention, et il nous reste peu de temps pour le reste. Pourtant non, faites un effort !
Je veux dire : tournez-vous vers Washington, ma “D.C.-la-folle” dont il était écrit il y a deux jours, notamment et fort justement à mon sens, et tant pis pour ce qu’on dira de ce jugement qui est mien sur un texte de ce site qui est un peu moi-même :
« On pourrait dire, si l’on voulait rendre compte du sur-surréalisme de la situation, tentant d’à nouveau peser bien nos mots, que “D.C.-la-folle” est devenue folle, que sa folie est elle-même touchée par une sorte d’hyper-folie... [...]
» ...et l’on a là un signe de plus du désordre qui règne, – non pas en Syrie mais à Washington D.C.[...]
» ...Ainsi la crise, qu’on croyait située en Syrie, revient à son point d’orgue et à sa matrice, à Washington D.C. et alentours. »
La décision de Trump sur la Syrie a plusieurs aspects : les effets sur la crise et l’affreuse guerre syriennes, sur les équilibres généraux et les positions diverses des divers acteurs (Russie, Turquie, plus quelques pensées pour les stupides moutons, type-France-macronique), sur la situation politique de Trump et dans son administration, toutes ces choses d’une infinie importance... Mais non, le plus important, le plus stupéfiant, c’est bien ce qui se passe à Washington, dans l’air du temps !
Je m’en doutais bien un peu, mais je l’ai réalisé encore plus clairement, renforcé dans ma perception d’un tourbillon psychologique dans le tourbillon crisique ; comme une sorte d’inversion gigantesque de la pensée et du jugement, dont nous ne cessions de nous douter et d’en explorer l’hypothèse mille fois confirmée, qui explose devant nos yeux comme une conflagration nucléaire ; une explosion comme d’une façon “opérationnelle”, comme j’aime à dire dans une époque où la métaphysique historique s’“opérationnalise” devant nos yeux, à chaque heure et à chaque minute, dans le moindre des commentaires et des réactions. Pour en prendre bonne mesure, on choisira avec intérêt de suivre les textes, y compris et surtout dans sa langue originale, d’une nouvelle-venue dans mon agenda des bonnes adresses, une poétesse guérillero et une journaliste-voyou comme elle se définit elle-même, Caitline Johnstone.
(Je laisse sa définition d’elle-même en langue originale, charge à chacun de traduire, mais à mon avis assez pour comprendre l’esprit de la chose et le caractère de la plume, et peut-être plus encore en gardant la langue originale : « Rogue journalist. Bogan socialist. Anarcho-psychonaut. Guerilla poet. Utopia prepper. »)
Johnstone s’attache surtout au comportement des gens de “D.C.-le-folle” formant ce qu’on nomme les élitesSystème, – nos GJ connaissent l’équivalent parisien, – tout ce monde de la communication, de la rumeur péremptoire et de l’affectivisme hystérique à peine déguisée sous les oripeaux d’une raison totalement subvertie. Elle a déjà beaucoup écrit là-dessus, en se référant pour développer ses observations à la célèbre série des Matrix.
On passe sur le site distingué dedefensa.org son dernier texte sur “D.C.-la-folle” après la décision de Trump, texte gardé en version originale, certes par manque de temps pour la traduction, mais aussi parce que je trouve que son langage même s’il est mal compris par ceux qui ne maîtrisent pas l’anglo-américain dégage un rythme, avec des mots et des expressions dont on ressent la pression, qui restituent et confortent la perception qu’on se trouve dans un asile psychiatrique où c’est le personnel-soignant, en surabondance jusqu’à priver les vrais malades de leurs justes places, qui ramène à lui toute la folie du lieu pour mieux l’expectorer furieusement, comme l’on crache et comme l’on vomit, hystériquement assurés qu’on est de proclamer la vertu et la raison...
Enfin, pour la sûreté de la chose et la bonne compréhension du sujet dont il est question, je mets ici les deux premiers paragraphes adaptés en français.
« Depuis que j’ai écrit il y a deux jours au sujet de la réaction hystérique, furieuse et bipartisane au retrait des forces US de Syrie envisagé par Trump l’autre jour, la situation ne s’est pas améliorée, elle a empiré. J'ai du mal à choisir certains éléments de la panique collective de la classe politique / des médias, parce que cela atténuerait la perception de la substance totalitaire du tonnerre frénétique de la réaction à la fois paranoïaque, conspiratrice et alarmiste face à la possibilité que deux milliers de soldats sont retirés d'un territoire qu’ils occupaient illégalement.
» La guerre sans fin et l’expansionnisme militaire sont devenus tellement normalisés dans les esprits que même une légère réduction est traitée comme un acte horriblement anormal et terrible. Les responsables des médias de la presseSystème avaient presque totalement ignoré l'accumulation de troupes américaines en Syrie et les opérations qu'ils y menaient, mais dès que la possibilité de leur départ apparaît, toutes les sonneries d’alarme retentissent furieusement. La guerre sans fin est considérée comme tellement normale que personne n'en a jamais parlé, puis Trump a tweeté qu'il ramenait les troupes à la maison et tous les progressistes institutionnalisés qui n'avaient aucune idée de ce qu’est un Kurde cinq minutes auparavant deviennent soudainement des experts d’Erdogan et du YPG kurde. Lindsey Graham, qui n’a jamais connu une occupation militaire américaine illégale qui ne lui soit imputable et qu’il n’ait adorée, se réclame tout à coup de l’autorité du Congrès, – non pas parce qu’on a envoyé des troupes illégalement dans des guerres illégales mais parce qu’on veut les en retirer... »
Cet événement des réactions des élitesSystème est le principal de la séquence (« Les réactions au plan de désengagement de Syrie de Trump en disent bien plus que le plan lui-même », écrit Johnstone le 20 décembre) ; il a tout à voir avec la psychologie, puisqu’il s’agit de folie, et pas grand’chose, non vraiment pas grand’chose avec l’hégémonisme, la stratégie et toute cette sorte de choses. Il nous dit simplement que l’“Empire” (pffuittt), c’est-à-dire “D.C.-la-folle”, c’est-à-dire la courroie opérationnelle de la Matrice, c’est-à-dire le Système enfin ne pourra être vaincu comme une armée remporte une bataille contre une autre armée. Il ne pourra jamais être réformé, amendé, transformé, transmuté, aministié après conformité, – il doit être d’abord et seulement, et définitivement détruit, – Delenda Est Systemum bien au-delà de ce qu’imaginait Caton l’Ancien pour Carthage.
C’est dans les têtes de ses serviteurs subjugués et non pas sur le champ de bataille qu’il va nous falloir aller le débusquer, le réduire à néant, au Rien qu’il nous promet dans ses projets d’entropisation. Il va falloir faire exploser psychologiquement ces têtes-là, c’est-à-dire faire avancer la folie comme court un incendie jusqu’à sa masse critique, et activer grâce à leur fission intime l’explosion nucléaire des psychologies produisant la transmutation, pour enfin rompre le carcan du Système. Les forces extérieures et au-dessus de nous qu’on me reproche parfois d’évoquer sans m’en expliquer m’ont assuré que c’est de cette façon que la chose se passera.
Ne me dites pas que c’est une tâche insurmontable car il est impératif que vous ne soyez pas sans avoir remarqué que ces esprits emprisonnés et ces psychologies poussées jusqu’à l’incandescence du feu nucléaire sont les uns et les autres ceux des élitesSystème. On a déjà remarqué que le reste, c’est-à-dire les antiSystème assumés et la “populace jaune” (les GJ selon les milieux financiers allemands qui sont notre sauvegarde), et divers autres du même genre, que tous ceux-là sont aujourd’hui plutôt en révolte ouverte et furieuse contre les élitesSystème et tout ce qu’elles défendent.
Les zombies, ou zombieSystème que nous devions devenir par l’action du Système, eh bien ce n’est pas nous c’est eux, ceux-là même qui devaient assurer notre transformation en cet état. Le Diable joue des tours bien étranges à ceux qui lui vendent leurs services à défaut de l’âme dont ils n’ont plus la disposition.
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