De la stupidité globale des globalistes

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De la stupidité globale des globalistes

• Karine Bechet examine la situation, caractérisée par un durcissement russe et une stupidité inépuisable des globalistes. • Ils suivent la maxime de Guénon parlant de leur inspirateur : « il est vrai, pourtant, qu’il [le diable] ne peut s’empêcher de laisser échapper toujours quelque bêtise, qui est comme sa signature... » • Il est vrai que Poutine est puissamment aidé par la dégénérescence dispensé par les globalistes, et prioritairement les élites globalistes (zombies), de plus en plus stupides. • L’Ukraine comme symbole sanglant de cette stupidité.

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Nous avons déjà rencontré dans l’un ou l’autre de ses textes Karine Bechet, qui occupe à Moscou les fonctions de docteur en droit public (France), présidente de l'association Comitas Gentium France-Russie, animatrice du site Russie Politics. Ses analyses de la situation entre la Russie et l’Occident-convulsif étaient souvent très enrichissante, mais à notre sens marquées par un trop grand pessimisme dans son jugement de la politique russe et de Poutine (pas assez ferme à l’encontre de l’Ouest). Elle était alors plutôt de l’orientation d’un Doctorow.

Cette fois, – ô surprise plutôt agréable pour notre chef, ce qui permet à d’autres de mieux cerner l’orientation profonde et souvent variable que nous suivons, – Bechet se situerait plutôt sur une ligne plus optimiste que celle de Doctorow quant à la politique poutiniste de la Russie. Son texte équilibrera par conséquent l’impression qu’a pu laisser les considérations de Doctorow.

Mais notre intérêt va essentiellement  à la façon dont elle saisit et développe son analyse, et à un paragraphe très spécifique qui rencontre complètement un avis que nous développons depuis longtemps. Par “la façon” de son analyse, nous voulons désigner le classement qu’elle établit en parlant systématiquement d’un affrontement entre la Russie et les globalistes (nous les privons de la majuscule dont Bechet les pare : ils ne méritent pas tant).

En prenant le problème de cette “façon”, elle met mieux en évidence l’absurdité quasi-pathologique de Trump et de son esprit chaotique, lui  notoirement nationaliste-mercantiliste, adversaire haï et honni des globalistes, qui finit par se retrouver au terme actuel (cela peut encore changer) de son voyage en Absurdie qu’a été l’évolution de sa position sur la guerre en Ukraine, aux côtés des globalistes sinon à leur tête ! Trump ne s’est pas encore aperçu combien Guénon avait raison lorsqu’il disait (car Trump a lu Guénon, qu’il a pris pour un auteur de SitCom de ses chaînes-TV) cette maxime que nous ne cessons de répéter :

« L’on dit même que le diable, quand il veut, est fort bon théologien ; il est vrai, pourtant, qu’il ne peut s’empêcher de laisser échapper toujours quelque [bêtise], qui est comme sa signature... »

Les élites du dessous

Mais venons-en à ce paragraphe déjà annoncé, qui confirme un facteur essentiel de l’évolution de la situation, et de la situation des globalistes célébrés ou dénoncés comme des maîtres de la manipulation et comme des abrutisseurs des populations de notre civilisation. Il s’agit de retrouver notre thèse qui se situe par rapport à la soi-disant action de ces forces obscures (les élites en question, DeepState, meneurs des globalistes, etc.) présentées comme un facteur décisif de ce qui serait notre asservissement et notre endormissement dans une soumission totale. Notre vision est exactement à l’opposé, ce que rejoint en partie Karine Bechet :

« D’une manière générale, les élites d’aujourd’hui ont beaucoup régressé, surtout sur le plan intellectuel. Il n’est pas possible de mettre volontairement en place une politique globale d’asservissement intellectuel des peuples sans qu’il n’y ait de conséquences sur les élites elles-mêmes. La dégradation de l’enseignement et du cadre moral des sociétés a entraîné dans sa chute les élites elles-mêmes, limitant leur capacité à projeter le monde et à développer une véritable vision stratégique. »

Il s’agit effectivement de notre conception qui est de repousser les thèses réduisant les peuples transformés en masses populaires informes et privées d’identité (“globalisées”), et abaissés au rang de zombies soumis, pour proposer le contraire. La cause de cette inversion des possibles en probables tient essentiellement aux conséquences d’un progrès d’une puissance foudroyante, tant technologiques que financiers, que communicationnels, avec une complète destruction théologique et spirituelle, et donc une déstructuration du caractère des individus. Tout cela affecte les élites dont il est question et il s’agit donc d’une transcription au niveau des élites de notre équation favorite surpuissance = autodestruction.

Plus les élites deviennent des zombiesSystème du fait de leur addiction à la surpuissance fournie par le Système, plus elles en sont prisonnières, aculturées, enfermées dans des pulsions d’impensées qui les font agir d’une façon robotisée et sombrer dans des abîmes de bêtise. Les peuples qui devaient être réduits en masses informes, appauvries, ignorées et méprisées sans l’ombre d’une résistance, s’agglomèrent au contraire en groupes de plus en plus animées par la colère, le ressentiment, le mépris retourné contre ceux qui ont usurpé les fonctions directionnelles. Les milliardaires ne cessent d’accumuler de nouveaux milliards et de réduire leurs pensées à cette comptabilité, les militaires s’enferment dans des labyrinthe technologiques sans rapport avec le réel, les dirigeants politiques sont totalement fascinés par les simulacres enfantés par les légions de communicants et de publicitaires de la communication.

Inutile d’ajouter, puisqu’on l’a compris, que cela se passe à l’Ouest du pataquès mélangeant les références de divers domaines et de diverses époques du Dniepr, de la ligne Curzon et du rideau de fer, là l’on trouve notre triomphante civilisation. Le traitement des peuples par les élitesSystème totalement zombifiées finit par apparaître en pleine lumière et alimente toutes les crises internes de ces pays, destructrices de toute légitimité. C’est le commencement de la Fin-des-Temps.

Le texte de Karine Bechet se trouve, lui, sur Spoutnik-français, le 28 octobre 2025.

dedefensa.org

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Fermeté russe face aux globalistes

Les faibles ne respectent que les forts et n’ont pas de ressources leur permettant de manœuvrer. Or, les élites globalistes dirigeantes aujourd’hui, que ce soit aux États-Unis ou en Europe, sont faibles. La force ou la faiblesse ne s’apprécient pas qu’au regard de la maîtrise d’une force brute, presque physique : si cela constitue un élément non négligeable, ce n’est que la conception primaire de la « force » d’un sujet.

Si l’OTAN bénéficie, de par les pays qui la constituent, d’une puissance de feu et de destruction qu’il ne faut pas négliger, cela ne signifie pas pour autant que les élites globalistes sont « fortes ».

D’une manière générale, les élites d’aujourd’hui ont beaucoup régressé, surtout sur le plan intellectuel. Il n’est pas possible de mettre volontairement en place une politique globale d’asservissement intellectuel des peuples sans qu’il n’y ait de conséquences sur les élites elles-mêmes. La dégradation de l’enseignement et du cadre moral des sociétés a entraîné dans sa chute les élites elles-mêmes, limitant leur capacité à projeter le monde et à développer une véritable vision stratégique.

En tentant la finesse de la diplomatie classique depuis le début du conflit en Ukraine, au minimum depuis les accords de Minsk, la Russie n’envoie pas de signaux forts à l’Occident. Sa position est interprétée comme de la faiblesse. Il est vrai que cette position, parfois ambiguë, est aussi le résultat d’un combat des élites internes russes, qui se fait fortement ressentir dans cette situation de conflit ouvert.

Cet appel constant à vouloir négocier la paix, à défendre au-delà du compréhensible la personne de Trump et à accepter de voir dans les États-Unis un arbitre dans sa propre guerre ont finalement pour résultat de conforter les élites globalistes dans leur ligne confrontationnelle, puisqu’elles n’ont pas la finesse nécessaire pour lire entre les lignes, pour saisir le sens entre les mots. Tout est pris au premier degré.

Ne pas vouloir enflammer le conflit ne signifie pas pour autant être prêt à accepter les conditions de l’autre à n’importe quel prix. Le président russe a toujours répété que la Russie était prête à un accord de paix... qui tienne compte de ses intérêts nationaux. Or, le prix exigé par les élites globalistes pour mettre fin au conflit sur le front ukrainien contre la Russie est trop élevé : c’est celui de la capitulation.

Après l’interruption brutale de la préparation de la rencontre entre Trump et Poutine à Budapest, alors que, selon les paroles du président russe, c’était Trump lui-même qui l’avait proposée, la Russie semble remettre en cause la ligne précédente. Sans toutefois toucher frontalement les États-Unis, elle remet en cause leur position « privilégiée ».

Il est vrai que l’argument avancé et répété par Trump est assez direct : il n’est prêt à se déplacer que si la Russie est prête à signer un cessez-le-feu. Non pas pour régler les sources du conflit — autrement dit accepter la répartition des zones d’intérêts géopolitiques, ce qui remettrait immédiatement en cause le Monde global — mais simplement pour prendre acte de la décision de la Russie de ne plus défendre son intérêt national.

Plusieurs déclarations et mesures ont été prises depuis par la Russie, qui devraient faire réfléchir les globalistes quant aux conséquences possibles de leur stratégie.

Le président russe vient de signer la loi sur la dénonciation de l'accord avec les États-Unis sur l'élimination du plutonium, ainsi que des protocoles y afférents. L’accord avait été signé en 2000 et ratifié seulement en 2011. Le 8 octobre, la Chambre basse du Parlement russe avait voté la loi de dénonciation, et la Chambre haute l’a validée le 22 octobre. Comme le précise le texte : « Dénoncer l'accord entre le gouvernement de la Fédération de Russie et le gouvernement des États-Unis d'Amérique sur l'élimination, la gestion et la coopération dans ce domaine du plutonium, déclaré comme n'étant plus nécessaire à des fins de défense. »

L’accord stipulait que chaque partie éliminerait 34 tonnes de plutonium jugées excédentaires pour ses programmes militaires. En 2016, suite à l’adoption de sanctions contre la Russie par les États-Unis, à la militarisation du front en Ukraine et à l’extension de l’OTAN vers l’Est, la Russie en avait suspendu l’exécution. La décision de dénonciation est donc bien une décision symbolique, une décision de rupture.

Continuant dans le virage d’une réintégration politique des États-Unis dans le conflit, l’ambassadeur de Russie en France, Alexey Meshkov, a symboliquement rappelé le rôle central des États-Unis dans l’OTAN en déclarant ouvertement : « Il faut reconnaître qu'aujourd'hui, au sein de l'Alliance atlantique, il n'y a qu'une seule puissance qui prend les décisions pour tous : les États-Unis. Les alliés ne font que suivre. La politique de l’OTAN est dictée à Washington. »

Autrement dit, la politique guerrière conduite par l’OTAN contre la Russie n’est pas « que » le fait des Européens, jusqu’à ce jour déclarés responsables de tout dans le discours politico-médiatique russe. Il s’agissait d’une illusion, illusion nécessaire tant que la Russie pensait pouvoir négocier avec les Américains. Dans ce paradigme, il était nécessaire de forcer la distinction entre Américains et Européens, afin de laisser une marge d’action à Trump s’il voulait réellement calmer les ardeurs des élites globalistes. Depuis l’annulation de la rencontre bilatérale et l’adoption de sanctions contre la Russie, le potentiel de négociation a brutalement chuté. Les États-Unis reviennent politiquement à la place qu’ils occupent dans la réalité : ils sont la source du conflit contre la Russie, puisque leur revendication de contrôle total du monde ne laisse aucune place aux autres pays.

La Russie prévient aussi les Européens s’ils veulent achever la spoliation des actifs russes. Le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a déclaré qu’en cas de vol des actifs russes, des procédures juridiques seraient lancées non seulement contre ceux qui exécutent la décision, mais aussi contre ceux qui en sont à l’origine. Et n’oublions pas que le président russe a adopté un oukase permettant le transfert de propriété ou la mise sous gestion extérieure des biens des pays non amis dans certaines situations.

En ce sens, l’ambassadeur russe en France a mis les entreprises françaises en garde contre l’emballement de Macron : « Il est évident que le gel des actifs russes dans l'UE — qui, dans les faits, s’apparente aujourd’hui à un vol — entraînera inévitablement des mesures de rétorsion de notre part. (...) Nous avons à maintes reprises attiré l’attention de nos partenaires français sur un point essentiel : la France figure parmi les principaux investisseurs étrangers dans l’économie russe. Si l’Union européenne venait à mettre en œuvre ses projets d’expropriation, ce sont précisément les entreprises françaises qui en subiraient les pertes les plus lourdes. » Si la Russie a accepté avec flegme le gel de ses actifs, elle ne laissera pas passer sans réagir leur spoliation.

Le virage politique en Russie s’est accompagné d’un signal militaire clairement lancé à l’Occident. Le président russe a parfaitement mis en scène médiatiquement l’essai final du nouveau missile de croisière russe à propulsion nucléaire « Bourevestnik ». Il a une vitesse de 1 300 km/h, peut rester en vol environ 15 heures et a survolé 14 000 km, ce qui n’est pas sa limite. Selon Valéry Guerassimov, « les caractéristiques techniques du Bourevestnik permettent de l’utiliser avec une précision garantie contre des sites hautement protégés situés à n’importe quelle distance ». Il a souligné que ce missile peut passer à travers les systèmes de défense aérienne. Poutine a ordonné que les infrastructures militaires soient adaptées pour se préparer à mettre cette nouvelle arme en service actif.

La réaction de Trump est ici comparable à celle qu’il a eue au sujet des sanctions. Quand la Russie déclarait qu’elles n’auraient pas un impact significatif sur l’économie russe, Trump, méprisant, du bout des lèvres, a proposé d’en reparler dans six mois. Ici, il trouve cet essai « inapproprié »...

Comme disait Albert Camus, « le mépris des êtres humains est souvent la marque d’un cœur vulgaire ». Espérons que ce virage de la ligne politique russe ne soit pas conjoncturel, car la stratégie des globalistes, elle, ne changera pas fondamentalement. Et leur « cœur » non plus.

Karine Bechet

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