Cubains, soyez rassurés: Washington s’occupera de vous lorsque Fidel sera parti

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Les forces et les pensées américanistes ayant montré leur surprenante capacité à ordonner l’avenir d’un pays déstabilisé par un changement important (l’Irak d’après Saddam), Washington s’estime donc investi du devoir (la question du droit n’est même pas posée) d’intervenir dans les affaires de tout autre pays plongé dans la même situation. Le dernier à avoir été ajouté à la liste est le Cuba d’après Castro.

N’ayant pas réussi à liquider Castro en 45 ans et un nombre records de pressions et complots aussi impudents et rocambolesques les uns que les autres, Washington semblerait donc décidé à s’occuper de l’après-Castro. La NBC, relayant une information du Financial Times, donne quelques détails sur la chose:

« US planning for Cuba's “transition” after the demise of Fidel Castro has entered a new stage, with a special office for reconstruction inside the US State Department preparing for the “day after”, when Washington will try to back a democratic government in Havana.»

« The inter-agency effort, which also involves the Defense Department, recognises that the Cuba transition may not go peacefully and that the US may have to launch a nation-building exercise. Caleb McCarry, the Cuba transition co-ordinator, is working on the project within the Office for Reconstruction and Stabilization, which was established by the Bush administration to prevent and prepare for post-conflict situations.»

« Every six months, the National Intelligence Council revises a secret watchlist of 25 countries in which instability could require US intervention. The reconstruction office, headed by Carlos Pascual — a Cuba-born former ambassador — was focused on Sudan, Haiti, Congo and Nepal. In a controversial move, Cuba was added to the list. »

D’ores et déjà, on relève diverses réticences à propos de cette initiative qui a beaucoup à voir avec les groupes de pression cubains en Floride, avec les divers activistes anti-cubains d’extrême droite évoluant dans les milieux néo-conservateurs et avec la démagogie de la campagne électorale présidentielle de GW en 2004. L’Institute of Peace, qui est financé par le Congrès, a été approché par le département d’État pour participer à l’“exercice” et a refusé tout net, pour la raison, selon une source, que « [t]his was an exercise in destabilisation, not stabilisation ». L’avis de Daniel Erikson, de l’institut Inter-American Dialogue: « The US has a history of not being very successful in achieving desired outcomes in Cuba. » Les militaires et le Pentagone restent très réticents, parce que l’initiative vient du département d’État et que les actuelles campagnes dites de nation-building (Irak et Afghanistan) semblent amplement leur suffire. Un officier US, cité par NBS, observe : « The truth is that nobody, including anyone on the island, knows what will happen during a transition. It's a little like trying to figure out how many angels can dance on the head of a pin. »


Publié le 1er novembre 2005 à 10H32