CIA? Torture? Plaignez aussi les pauvres tourmenteurs

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Dans ses effets innombrables et profondément déstabilisants, ce qu’il faut bien appeler la “crise de la torture” touche également la CIA. On avait déjà eu quelques indications de ce climat, notamment dans l’article (Washington Post du 2 novembre) qui a déclenché l’actuelle séquence de crise. On y lisait que les fuites étaient notamment dues au très mauvais moral de nombre d’officiers de la CIA qui n’appréciaient nullement d’être impliqués dans une la pratique d’actes de torture ou assimilés.

Cette impression est fortement renforcée par ces précisions que donne The Observer. La “crise de la torture” agit comme un formidable facteur déstabilisant des gouvernements et organes de sécurité occidentaux, — certainement bien plus que tous les actes de terrorisme que la torture est censée empêcher. En fait, encore plus que l’acte lui-même, qui était pratiqué bien avant 9/11, ce sont la publicité et le débat autour de la quasi-légalisation de cette pratique qui occasionnent les interrogations et les doutes les plus forts. Comme le note justement Noami Klein, on trouve dans ce cas une agression directe contre « la personne juridique qui est dans l’homme », selon le mot de Hannah Arendt.

Voici le passage de The Observer consacré aux tourments de la CIA : « A senior US intelligence official told The Observer that the CIA is now in “deep crisis” following last week's international political storm over the agency's practice of 'extraordinary rendition' - transporting suspects to countries where they face torture. “The smarter people in the Directorate of Operations [the CIA's clandestine operational arm] know that one day, if they do this stuff, they are going to face indictment,” he said. “They are simply refusing to participate in these operations, and if they don't have big mortgage or tuition fees to pay they're thinking about trying to resign altogether.”

» Already 22 CIA officers have been charged in absentia in Italy for alleged roles in the rendition of a radical cleric, Hassan Mustafa Osama Nasr, seized — without the knowledge of the Italian government — on a Milan street in February 2003.

» The intense pressure on US Secretary of State Condoleezza Rice last week, coupled with Friday's condemnation of the use of evidence extracted under torture by the House of Lords, has intensified concerns within the CIA. The official said: “Renditions and torture aren't just wrong, they also expose CIA personnel and diplomats abroad to enormous future risk.” »


Mis en ligne le 11 décembre 2005 à 10H15

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