Ce soir à Paris, Mandelson contre-attaque, — objectif, Sarko

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Par avance, dans ses éditions du matin, le Financial Times nous annonce que le commissaire européen au commerce Peter Mandelson doit attaquer ce soir (sans doute est-ce en train d’être fait, ou déjà fait) les défenseurs du néo-protectionnisme. Si vous avez reconnu Sarkozy parmi ceux-ci, vous ne vous êtes pas trompés.

Dans son article de ce matin, évidemment rendu possible par des fuites directes de l’équipe Mandelson, le FT annonce les hostilités en termes francs et clairs.

«Europe's trade commissioner will attack the government of France on its doorstep today with a ringing defence of the free market.

»Peter Mandelson will tell the Paris Chamber of Commerce and Industry that competition is not a “dirty word” in a line-by-line rebuttal of the views of Nicolas Sarkozy, French president.

»“Competition as an ideology, a dogma – what has it done for Europe?” Mr Sar-kozy asked last week, after securing the removal of a key commitment to “free and undistorted competition” from the European Union's reform treaty. Mr Mandelson's answer is precise. “Competition should indeed not be some sort of dogma or religion. But nor is it a dirty word,” he will say.

»“Competition has helped make Europe rich and France one of the mostproductive economies in Europe. Competition is how we keep our markets efficient and dynamic; keep prices low for consumers and maintain innovation. Competition is a source of creativity. Without it, our economies would stagnate.”

»The former British trade secretary will also rebuffMr Sarkozy's claim that trade “reciprocity” required greater EU protectionism. He would defend European companies from unfair competition, he said, but added: “The response to a fortress Europe is a fortress US, or a fortress China and India. We need reciprocal openness, not reciprocal barriers.”

»Mr Mandelson will say the French government is using tough rhetoric to disguise its domestic reform agenda and the tactic could backfire.»

Le FT conclut benoîtement, ou bien prudemment, ou bien d’une façon provocante, – cela dépend du point de vue qu’on adopte – que l’appel du commissaire européen sera pris plus comme une déclaration de guerre que comme un appel à la raison libre-échangiste, – sans oublier de rappeler que Sarko a déjà réclamé la tête de Mandelson : «Mr Sarkozy, who has already called for Mr Mandelson to be demoted, may treat his remarks as a declaration of war rather than a wake-up call, which would raise tensions between Paris and Brussels still further.»

Cette péripétie est dans tous les cas le signe que l’attaque française du sommet de Bruxelles a laissé des traces et a été ressentie durement par les partisans du libre-échange. Le choix d’une contre-attaque aussi tranchée, certainement avec l’accord de Barroso (et de Brown à Londres) n’est pas nécessairement le meilleur possible, au vu du peu de soutien que la position britannique a reçu à Bruxelles contre l’attaque française. Bien entendu, tous les arguments sont à géométrie variable et largement sollicités, notamment l’argument selon lequel il ne faut pas faire une “Forteresse Europe” parce qu’elle conduirait en riposte à une “Fortress USA”, – car que faire, puisque “Fortress USA” existe d’ores et déjà?


Mis en ligne le 30 juin 2007 à 22H57

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