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571521 août 2019 – Le Pentagone a-t-il choisi son moment ? Ou, dit autrement : le Pentagone a-t-il condescendu à apprendre qu’il y avait hier une rencontre entre Macron et Poutine, acte de nains turbulents qui relève d’une sévère mise en garde du maître des horloges et de tous les missiles qu’est l’exceptionnaliste Amérique-américaniste ? On pourrait le croire si l’on note que l’annonce de l’expérimentation d’un missile capable d’un rayon d’action qui le classe dans la catégorie jusqu’au 2 août interdite par le traité FNI a été annoncée hier par le porte-parole du DoD, ci-devant Pentagone, au moment où Macron et Poutine taillait le bout de gras en parlant de la « réinvention d’une architecture de sécuritéet de confiance entre l’Union Européenne et la Russie » (Macron dans le texte). Il y a de la place pour le doute quant à l’intentionnalité de la coïncidence, qui n’en serait alors plus une ; et si c’en est une, au contraire, alors, – Si non è vero, è ben trovato...
Quoi qu’il en soit, voici les rapides éléments de l’intervention du Pentagone, par ZeroHedge.com, – qui, c’est à signaler, ne dit mot sur la rencontre elle-même (Macron-Poutine), sinon pour la signaler la veille en queue du programme pour la semaine à venir (« Enfin, d’autres points à surveiller pour la semaine prochaine incluent la rencontre lundi entre le président français Macron et le président russe Poutine »), – montrant en cela que la culture américaine ou américaniste, Système ou antiSystème, reste égale à elle-même envers et hors de tous.
« Les États-Unis viennent de tester un missile de croisière terrestre d'une portée de plus de 500 km, – auparavant interdit en vertu de l'ancien traité sur les forces nucléaires à portée intermédiaire, – juste après que Poutine eut déclaré que la Russie serait contrainte de déployer des missiles interdits si les États-Unis le faisaient.
» Le Pentagone a confirmé lundi l’essai en vol d’un “missile de croisière à configuration conventionnelle lancé du sol” qui a eu lieu dimanche, et a diffusé une vidéo du lancement.
» “Les données recueillies et les enseignements tirés de ce test permettront au Département de la défense “de mettre au point de futures capacités de portée intermédiaire”, indique le communiqué de presse du Département de la défense.
» L'essai s'est déroulé dans un champ de tir de l'île de San Nicolas, en Californie, a indiqué le Pentagone lundi. Le missile aurait atteint avec succès une cible située à plus de 500 km (310 miles) de distance.
» Cette décision intervient après que les États-Unis et la Russie se soient officiellement retirés du traité historique de 1987 qui interdisait les missiles d'une portée comprise entre 500 et 5 000 km. »
L’essai effectué dimanche portait donc sur un modèle ultra-classique de missile Tomahawk, mais de la catégorie qui avait dû être supprimée avec la signature du traité FNI de décembre 1987. A cette époque, les USA déployaient en Europe depuis novembre 1983, à côté des Pershing II balistiques, des Glicom (GLCM pour Ground-Launched Cruise Missiles, version spécifique du Tomahawk), avec tous deux la capacité de frapper à des distances comprises entre 500 et 5 000 kilomètres. C’est un équivalent d’un de ces Glicom qui a été expérimenté dimanche, mais avec les améliorations que le Tomahawk a reçues depuis les années 1980.
Politiquement et du point de vue opérationnel, l’essai signifie à tous les acteurs en présence que les USA n’entendent pas chômer, et que l’annonce du secrétaire à la défense Esper selon laquelle les USA vont aller très vite pour déployer des systèmes de cette portée va au-delà de la communication. « Il est cependant juste de dire que nous aimerions déployer une capacité plus tôt que prévu... [...] Je préférerais [que cela se fasse] dans un délai comptable en mois », avait dit Esper lors de son escale australienne ; il parlait de la sorte au début de son voyage en Asie, donc on prit la déclaration pour la Chine, mais cela vaut évidemment pour l’Europe car de ce point de vue, le Pentagone ne connaît pas de frontières ni de zones interdites.
(Le fait même de l’essai d’un modèle déjà éprouvé et dont l’origine remonte très-très loin dans la nuit des temps montre bien que le Pentagone et ses divers ouailles et soutiens bellicistes sont très pressés : ils n’attendront pas de produire du nouveau, ils commenceraient par de l’ancien retapé et modernisé pour assurer aussitôt l’application de la doctrine-Trump [“Maximum Pressure, Maximum Provocation”].)
D’ailleurs, comme l’on voit ci-dessous (du même article de ZeroHedge.com), Poutine n’a pas hésité pour bien saisir le sens des intentions de ses “partenaires” d’outre-Atlantique...
« Poutine a expliqué lors d’une réunions des dirigeants de la défense quelques jours après l'annonce des plans de déploiement des États-Unis pour l'Asie : “A notre avis, les actions des États-Unis, qui ont conduit à la résiliation du Traité sur les forces nucléaires à portée intermédiaire, entraîneront inévitablement une détérioration et mineront l'ensemble de l'architecture de sécurité mondiale, y compris le Traité sur les armes stratégiques offensives et le Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires”, a-t-il déclaré au Conseil, selon un communiqué de presse du Kremlin.
» “Ce scénario signifie la reprise d'une course aux armements effrénée”, a souligné M. Poutine.
» Le ministère russe de la Défense a récemment réitéré qu'il s’abstiendrait de déployer des missiles à moyenne et longue portée si Washington ne le faisait pas en premier.
» Le nouvel essai de missiles du Pentagone pourrait marquer le début d'une “course aux armements débridée” qui caractérisait les pires craintes de l'époque de la guerre froide. »
Là-dessus, et revenant sur la rencontre de Brégançon, on peut mettre en évidence l’importance que Macron attache aux liens avec la Russie, selon son optique de sauver l’Europe d’un naufrage en lui donnant une assise internationale solide. Pour lui, l’établissement de liens nouveaux avec la Russie est un des moyens essentiels d’arriver à ce résultat. Pour être sérieux dans les projets qu’il (Macron) évoque, on doit nécessairement trouver parmi ces liens une dimension de la sécurité ; d’où l’idée d’une “architecture de sécurité” incluant la Russie, véritable serpent de mer de la quête européenne et des commentateurs du domaine :
« Lors de sa rencontre avec le président russe Vladimir Poutine au fort de Brégançon ce 19 août, Emmanuel Macron a déroulé son projet de refondation des relations internationales, en posant le primat de l'Union européenne (UE). “Nous avons à réinventer une architecture de sécurité et de confiance entre l'Union européenne et la Russie”, a-t-il affirmé, proposant, sans plus de précision, de “nouvelles formes de relations et d'actions utiles”.
» Ce faisant, le président français a repris une position déjà exprimée par le passé, notamment lors de la réunion du G20 à Osaka fin juin 2019 mais aussi lors d'une interview accordée à la chaîne suisse RTS. Emmanuel Macron avait alors martelé son désir de dialogue avec la Russie, malgré les divergences, selon lui, sur plusieurs dossiers. “Je crois à [une] Russie européenne”, a déclaré le dirigeant français, reprenant là aussi un thème souvent abordé : “Je crois à une souveraineté européenne, c'est-à-dire à une Europe plus forte et qui donc doit se réinventer dans ce dialogue.” »
Même chose, toujours de Macron, lors des déclarations des deux présidents avant leur premier entretien de Brégançon : « Je pense que nous réussirons à créer une nouvelle architecture de sécurité entre l'Union européenne et la Russie. La France est prête à jouer un rôle dans ce processus. Je parle non seulement du désarmement, mais également d'autres questions. Je pense que nous pourrons travailler ensemble sur la sécurité de notre continent »
On observera aussitôt que l’interrogation et l’incertitude, – avec les USA, nullement avec la Russie, – ne s’arrêtent certainement pas à la sécurité européenne et à une possible architecture à concevoir et à mettre en place. Il y a aussi le problème tout aussi urgent, sinon plus encore, de l’Iran et du traité JCPOA, et là encore sinon là surtout, l’Europe est, comme l’on dit, en première ligne, et cela à cause des USA (sortie du JCPOA) également.
Les deux, – Macron et Poutine, – en avaient déjà parlé avant Brégançon. Par exemple, il y a un mois, chacun aux deux bouts du même fil, disant leur accord pour « consolider les efforts » pour sauver l’accord avec l’Iran, – car il faut sauver le traité JCPOA ! « Les deux parties ont souligné que l’accord de Vienne sur le nucléaire iranien était un facteur important pour assurer la sécurité au Moyen-Orient et maintenir le régime de non-prolifération nucléaire », avait sobrement résumé le service de presse de la présidence russe.
Voici (sur Spoutnik-français) quelques précisions sur cette question, et notamment sur son urgence extrême, alors qu’un pétrolier iranien relâché par les Britanniques au grand dam des cousins-américanistes, poursuit sa route en Méditerranée vers le berceau de la civilisation qu’est la Grèce, et que les USA conseillent d’une façon appuyée et bien entendu menaçante à la Grèce de ne pas lui venir en aide, – on voit combien la bouilloire est en train de siffler... Combien désormais “les mots ne suffisent plus”.
« Pour Thierry Coville, chercheur à l’Institut de relations internationales et stratégiques (IRIS), il n’y a plus de temps à perdre, “puisque, au pires des scenarios, un affrontement entre les États-Unis et l’Iran serait catastrophique” : “Pour maintenir l’Iran dans l’accord, il faut une sorte de coopération plus prononcée entre l’Europe et la Russie», précise à Sputnik Thierry Coville.”
» Pour ce spécialiste de l’Iran, “parmi les signataires de l’accord, l’Europe toute seule a du mal à lutter contre les sanctions américaines”. Et surtout, “il y a ce qui est dit dans le dossier diplomatique et il y a la réalité du dossier”. Dans la réalité du dossier, l’Iran est engagé dans des petites phases de sortie de l’accord. Et Téhéran demande la diminution ou l’annulation des sanctions américaines. “Si on estime que la défense de l’accord sur le nucléaire iranien est un élément important de la stabilité au Moyen-Orient et dans le monde, on voit que les cinq signataires de cet accord doivent s’entendre”, insiste Thierry Coville.
» “Nous sommes attachés l’un et l’autre à la désescalade de la crise” iranienne, a annoncé Emmanuel Macron devant les journalistes, lors de son mot d’accueil à Poutine cet après-midi. “Nous souhaitons avoir un agenda plus large pour garder la stabilité dans la région”.
» “On n’est plus dans les ‘questions d’agenda’”», détaille Thierry Coville. “Pour septembre, l’Iran annonce des pas pour sortir de l’accord. Éventuellement, ils atteignent l’enrichissement de l’uranium à 20%. Ça va devenir grave”.
» “C’est le maintien, ou non, des sanctions américaines qui continuent à perturber l’économie iranienne, qui va décider les Iraniens de rester, ou non, dans l’accord”, assure Thierry Coville, avant de rajouter d’être “gêné de lire dans la presse française que ‘la France va pousser la Russie à user de son influence pour garder l’Iran dans cet accord’”, puisqu’il pense “qu’il n’y a aucun chance” [que la Russie puisse réussir quoi que ce soit par simple influence].
» “Il est intéressant de voir si la Russie et l’Europe arrivent à une coopération. On est à un stade où il faut vraiment trouver des moyens. Si ce n’est pas le cas, la crise va continuer. Les mots ne suffisent plus”, conclut l’expert. »
La question iranienne n’est pas mentionnée ici pour être considérée et analysée pour ce qu’elle est à ce moment, mais bien pour donner une bonne mesure de tout ce qu’implique un rapprochement entre l’Europe et la Russie, tel que le veut Macron, par rapport notamment et essentiellement à la position des USA, c’est-à-dire aux exigences furieuses et sans appel des USA... Car tout, absolument tout, remonte aux USA, et plus que jamais en ces temps étranges du trumpisme déchaîné.
« La Russie est européenne et nous croyons en cette Europe-là », dit le président français. Washington D.C., Trump et le Pentagone n’aiment ni la Russie ni l’Europe lorsqu’ils se parlent entre eux et même le reste du temps ; et ils aiment encore moins cette “Europe-là” qui ferait ses petites affaires avec la Russie, surtout lorsqu’il s’agit de la sécurité européenne. Or, c’est bien ainsi que Macron l’a voulu : présenter cette “réconciliation” comme celle de l’Europe avec la Russie, et donc parler d’une “architecture de sécurité européenne” où la Russie aurait évidemment une place importante si l’on parle de sécurité. C’est pour cette raison que le tir d’essai du Tomahawk post-FNIa une importance à la fois politique et symbolique, outre sa dimension opérationnelle pressante.
“Pressante”, parce que le secrétaire à la défense Esper parle en termes de mois pour lancer le déploiement de nouveaux missiles de théâtre à longue portée (“longue portée” pour le théâtre d’opérations), ceux qui étaient interdits par le FNI, et il ne faut se faire aucune illusion quand on connaît le Pentagone : cela concerne l’Europe aussi bien que l’Asie. Il s’agit d’un processus objectivement agressif par rapport à la situation qui existait avec le traité FNI, puisqu’il définit cette situation en termes de capacités de frappe (nucléaire) de l’un contre l’autre, et en plus d’une façon déséquilibrée porteuse de toutes les frustrations et erreurs de calcul possibles : capacité de frappe US contre la Russie, capacité de frappe russe contre les USA-en-Europe, c’est-à-dire contre des pays européens… (A moins que la Russie ne se décide à une partie de la riposte en déploiement asymétrique par rapport au théâtre, rétablissant la symétrie dissuasive des deux acteurs, par exemple avec des navires porteurs de missiles nucléaires de portée équivalente au large-mais-pas-trop des côtes US ; mais la colère du Pentagone et de “D.C.-la-folle” sera terrible devant cette agressionpatentée et incroyable d’impudence… Résultat similaire, dans tous les cas : cape rouge agitée devant le taureau furieux.)
Le problème est tel qu’il existait en 1979-1987, retour à plus de trente ans en arrière, mais avec des dirigeants infiniment moins avisés et beaucoup moins conscients du risque nucléaire (sauf Poutine, comme d’habitude), avec beaucoup moins de désir d’arriver à une entente, avec beaucoup moins de capacités de bien apprécier la réalité dont quelques parcelles existaient encore en 1987, avec des empilements incroyables de folies et d’obsessions sur les rives du Potomac, pas très loin des “nids de coucou”.
Là-dessus, on comprend aussitôt combien les ambitions de Macron orientent les choses vers un territoire extrêmement délicat et fortement parsemé de mines ; et ce n’est pas la Russie qui est à craindre sur ce territoire malgré les mines renfrognées et les soupirs à-la-moraline des salons parisiens sur les plateaux-TV et les émission-PC, mais bien les USA. En d’autres mots dits à mots couverts, ce n’est pas avec la Russie que l’Europe doit craindre une crise, mais bien avec les USA, et des USA plongés dans une guerre civile de communication dévastatrice, des USA pleins de haine entre eux-mêmes et prêts à s’en décharger sur le reste du monde que l’on hait également par simple réflexe de haine, des USA (“D.C.-la-folle”) avec un pouvoir éclaté en différents centres, et dont la responsabilité à l’égard de sa propre puissance est diluée d’une façon explosive dans une ivresse d’hybris et d’obsession de puissance autant que d’effondrement de puissance.
D’une façon plus générale et en cherchant à être objectifs, – en laissant de côté les questions de personnes et de perception, – , on observera que l’orientation cherchée par Macron se heurte à des exigences et à des risques divers bien plus qu’en 1979-1987, puisque nous avons choisi cette référence de la grande “crise des euromissiles” ; notamment et particulièrement parce qu’il existe d’autres problèmes de sécurité pressants, notamment celui de l’Iran tel qu’on l’a évoqué, qui rendent encore plus délicates, sensibles et explosives les données du problème ; lequel problème, bien entendu, n’est pas celui des relations avec la Russie mais celui des relations avec les USA. Ainsi serait-on autorisé à penser que ni Macron, ni personne dans son entourage, ni dans les cercles-experts tant la mémoire des choses est prompte à oublier ce pour quoi elle est faite, n’ont exactement mesuré la puissance explosive de ce projet de rapprochement avec la Russie entraînant l’Europe et se risquant sur le terrain de la sécurité.
“Pourquoi une nouvelle architecture européenne de sécurité européenne”, va-t-on demander au Pentagone, avec relais-tweeté du président, “alors qu’il en existe une, qui se nomme OTAN” ? “Pourquoi une nouvelle architecture de sécurité européenne avec la Russie”, va-t-on demander au Pentagone, avec relais-tweeté du président, “alors qu’il en existe une qui se nomme l’OTAN, avec son revolver d’une puissance ébouriffante que cette organisation tient posé sur la tempe de la Russie, certes si les Européens veulent bien payer l’arme, le tireur, les munitions, etc., et abandonner leur stupide projet d’architecture européenne de sécurité qui-existe-déjà ?” La folie est partout présente dans le comportement subversif et la logique invertie du Système et de sa courroie de transmission américaniste.
Ce cercle vicieux existe depuis plus de trois-quarts de siècle, depuis 1945, et de bien plus coriaces que le jeune Macron s’y sont cassés les dents, – notamment de Gaulle, pour ne pas le nommer. Déjà, les vagues projets de défense européenne esquissés depuis un ou deux ans à Bruxelles ont fait mugir de rage le taureau aux cheveux oranges de “D.C.-la-folle” et le mystique bâtiment au mystérieux dessin ésotérique qu’est le Pentagone...
On ne peut qu’admirer l’inconscience de la jeunesse, celle de Macron, malgré toute la détestation qu’on lui voue et les entreprises glauques et imposteuses qu’on lui prête, en considérant ses ambitions mesurées précisément jusque dans ses conséquences extrêmes. On espère que Poutine aura apprécié, ne serait-ce qu’avec un sourire ironique dissimulé dans les fleurs qu’il n’a pas manqué d’offrir à la souriante Brigitte.
En d’autres mots, on voit extrêmement mal comment le projet de Macron pourrait aboutir, les Russes ne pouvant de leur côté guère faire mieux que ce qu’ils ont fait jusqu’ici, – soit, accueillir tout projet de cette sorte avec le plus grand intérêt et la plus extrême bienveillance, du moment que la souveraineté et la sécurité de la Russie n’est pas en cause. (Ce qui est l’évidence même puisqu’il s’agit d’un projet de sécurité collective européenne.)
Mais qu’importe ! Notre intérêt n’est pas dans ce que le projet de Macron aboutisse, ni de savoir s’il aboutira ou pas, ni même s'il existe d'ailleurs… Notre intérêt est dans ceci que Macron a engagé un processus qui a d’assez bonnes chances de mettre Washington-“D.C.-la-folle” dans tous ses états, – si ce n’est déjà fait. Il a activé une procédure et dessiné des ambitions qui ont toutes les chances d’activer en mode de surpuissance la paranoïa obsessive du Pentagone, et la tweetomanie impulsive de Trump.
Il est dès lors très possible, dans le cadre de cette sympathique doctrine-Trump (“Maximum Pressure, Maximum Provocation”), que le Pentagone accélère encore ses projets d’implantation de missiles type Glicom-retapé pour exiger des Allemands, – par exemple mais bon exemple de haine transatlantique, – d’en accueillir quelques exemplaires sur leur territoire ; histoire de mettre à l’épreuve la souplesse de la servilité locale, au risque de provoquer une crise transatlantique majeure qui est sans doute un des principaux rêves secrets des bandes paranoïaques et schizophréniques en service à “D.C.-la-folle”.
On espère simplement un peu plus du désordre, – du désordre, encore du désordre, toujours du désordre, – et rien n’en peut mieux produire que la discorde chez l’ennemi. Macron ne se révèle pas si mal pour cela, après tout ; quant à Poutine et à ses missiles, que les Européens (sauf les Polonais, certes) lui reconnaîtraient le droit de déployer pour tenir à distance les fous du Potomac, un simple sourire ironique nous suffirait…