Anatomie pour un massacre

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Anatomie pour un massacre

• Quelques révélations venues d’un piratage des archives du commandement militaire suprême en Ukraine. • Les hackers nous font savoir qu’il y a eu 1,7 millions de “disparus” (certainement morts) dans l’armée ukrainienne depuis février 2022. • C’est plus que la France pendant les quatre années de la Grande Guerre. • Mais faut-il croire ces Russes trompeurs (les hackers) alors qu’on sait bien où se trouvent le Bien et le Mal ? • Il n’empêche, et en laissant les imbéciles de côté, cette guerre épouvantable devrait susciter un grave choc psychologique au cœur de l’Europe.

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Il est urgent que nos “agents de surveillance” nous communiquent toute la méfiance méprisante et démenteuse qui les envahit à la lecture des données informatiques récupérées par des hackers pro-russes, dans les archives des services de l’état-major général des forces armées ukrainiennes. Il s’agit du groupe ‘KillNet’, qui a été contacté notamment par ‘SputnikNews.

« Le groupe KillNet a piraté la base de données de l'état-major ukrainien contenant des informations sur 1,7 million de militaires ukrainiens tués ou disparus.

» “Nous pouvons bien sûr le confirmer”, a déclaré un représentant de KillNet à Sputnik lorsqu'on lui a demandé s'ils disposaient effectivement de preuves de ces pertes. »

Les précisions, avec de nombreux documents, ont été communiquées en priorité à la presse russe, dont on connaît la propension extraordinaire à la diffusion de ce produit de base occidental nommé ‘FakeNews’. La preuve de cette ‘forgery’ universelle se trouve évidemment dans le fait que l’infirmation a été reprise avec un empressement d’apparence contenue, de la part de groupes de presse dépendant du gouvernement russe. On sait que ce caractère-là est en complète contradiction avec celui de la presse occidentale, tout comme l’empressement “contenu” (justement, la ruse est là) à diffuser ces ‘FakeNews’ pour discréditer fort lâchement l’adversaire.

Mais de qui parlons-nous sinon de celui auquel vous pensez évidemment ? On verra, Dieu reconnaissant les siens... Donc, RT.com, comme les autres, a participé au festin des vermines :

« Mercredi, des médias russes ont cité un fichier numérique prétendument acquis par des groupes de pirates informatiques auprès du chef d'état-major ukrainien, qui contiendrait les noms des soldats morts ou portés disparus, les détails de leur décès et les données personnelles de leurs familles.

» Les chiffres suggèrent que 118 500 soldats ont été tués ou portés disparus en 2022, 405 400 en 2023, 595 000 en 2024 et un chiffre record de 621 000 depuis le début de l'année. »

Le même RT.com a renchéri en publiant une vidéo et un texte d’une interview exclusive d’un député ukrainien commentant ces chiffres et l’importance des pertes qu’ils illustrent. Entretemps, ‘KillNet’ a précisé que les documents qu’il détenait, et dont il a commencé la publication, montrent que des milliers de soldats tués se trouvaient en dessous de l’âge légal (24 ans) pour l’incorporation dans l’almée.

Dans le texte qui accompagne la vidéo de l’interview du député Artem Dimytrouk, on peut donc lire :

« Commentant les pertes signalées, Dimytrouk a déclaré : “Les listes de disparus aujourd'hui comptent plus d'un million de personnes, et bien sûr, ces personnes sont très probablement mortes, tandis que leurs familles demeurent dans l'ignorance la plus totale. La situation est tragique, effrayante”.

» Il a averti que des villages avaient été vidés de leurs hommes, y compris de personnes âgées et handicapées, et que l'Ukraine était confrontée à des “pertes énormes” et à une “crise démographique”.

» “Nous avons perdu plusieurs générations”, a-t-il déclaré, appelant à la paix, arguant que des Ukrainiens et des Russes mouraient tous deux.

» Les chiffres rapportés dépassent largement les estimations officielles. En février, le président ukrainien Vladimir Zelensky a déclaré à CBS News que 46 000 de ses soldats avaient été tués depuis 2022, et environ 380 000 blessés – des chiffres remis en question par les médias occidentaux. Moscou a également revendiqué des pertes ukrainiennes plus importantes, évaluant le bilan à plus d'un million de morts ou de blessés au début de l'année. »

Ces pertes, qu’il faut prendre au sérieux exactement à la façon dont les presses occidentales ont répété sans arrêt des chiffres considérables sur des pertes russes complètement inverties par rapport aux réalités du rapport des puissances de feu comparées, donnent une mesure de la catastrophe qui a frappé le centre de l’Europe dans une indifférence générale pour la réalité, sinon des glapissements de haines pour encore et toujours “plus de guerre”, c’est-à-dire “plus de morts”.

Tout cela signifie que les Ukrainiens ont perdu en trois ans de guerre 300 000 morts de plus que les Français dans les quatre années de la Grande Guerre (et 50 000 morts et disparus de plus en tout si l’on ajoute les 250 000 disparus comptabilisés définitivement en 19128-1919). Ainsi, la guerre en Ukraine ressemble de plus en plus à la Grande Guerre, les massacres essentiellement du fait des engins explosifs étant réglés par les tirs d’artillerie de toutes les façons possibles, notamment avec l’abondance de nouvelles technologies terrestres et aériennes. Les Russes ayant une puissance de feu dix fois supérieure à celle des Ukrainiens, des technologies beaucoup plus avancées dans la précision et la puissance et de mieux en mieux maîtrisées, un ravitaillement en munitions infiniment supérieur, – leurs pertes sont par conséquent nettement inférieures, à mesure de ces disparités, dont on peut faire rapidement un compte.

A partir de ces évidences, on peut mesurer l’ampleur des mensonges occidentaux sur les pertes russes (plus d’un million contre 46 000 soldats ukrainiens tués selon Zelenski que l’on continue pourtant à considérer comme une chose dotée d’un esprit sain et débordant de patriotisme, « un héros avec tout son peuple derrière lui contre un petit dictateur minable » dit un intervenant de LCI, avec dans l’ordre Mister Z et Poutine), – et l’on peut considérer comme “logique” (!) l’ampleur du massacre des Ukrainiens. Toute la responsabilité de l’hécatombe revient en priorité sinon en totalité à l’Occident-collectif qui a concentré tous ses efforts sur le barrage systématique à toute tentative de paix pendant les trois années de guerre après avoir préparé les conditions de la provocation depuis 1991, en passant par le “coup de Kiev” de 2014

Un choc psychologique

Même si les brillants citoyens américanistes-occidentalistes ne doivent pas croire un seul chiffre de ces larcins-arsouilles fachos de hackers-russes, doublement hackers par conséquent, le reste du monde est, lui, au courant. Et l’ampleur énorme ajoutée à la précision de chiffres venus de l’état-major ukrainien devrait constituer, – outre les évidences démographiques catastrophiques, – un choc psychologique interne considérable, notamment chez les deux belligérants, Russes y compris.

Ces bilans constituent en effet, du point de vue humain bien sûr, mais aussi et surtout d’un point de vue symbolique, un terrible acte d’accusation, essentiellement contre les membres de l’Europe-UE et éventuellement quoique plus mollement à l’image de son secrétaire général, contre l’OTAN, – et bien sûr, contre Zelenski et son gang de porte-flingues et d’ukronazis, – tout ce joli monde allant faire acte de génuflexion devant leur maître à tous, à la Maison-Blanche. Ce qu’on doit pouvoir attendre malgré le paradoxe affreux de cette guerre, c’est un resserrement de la solidarité slavo-russe, notamment avec l’Ukraine subissant un tel calvaire, d’autant qu’il est maintenant reconnu, y compris par les USA, que le véritable déclencheur de la guerre est la fraction pro-guerre (politiqueSystème) du bloc-BAO américaniste-occidentaliste (OTAN, CIA, UE).

Ce qui nous fait supputer dans cette orientation, c’est une intervention de Douguine, dans une interview à l’agence de presse BelTA où il exprime la colère slave devant la guerre et le traitement psychobiologique subi par l’Ukraine. Il s’agit d’une référence marquée au soupçon de plus en plus répandu de voir des actions psychologiques contraignantes pour modifier l’identité des peuples supposés rétifs aux visées mondialistes et aux ravages de la modernité aux abois. On notera que dans cette intervention, Douguine se réfère à l’Europe comme à un adversaire qu’il faut contraindre à la capitulation totale, ou à la guerre si nécessaire, – et cette dernière issue n’est nullement vue, comme nous la percevons chez Douguine, comme inconvenante, mais plutôt comme souhaitable.

« Un immense pouvoir politique, économique, financier et technologique a été déversé sur l'Ukraine. Et l'Ukraine, c'est notre peuple. Une partie de notre peuple qui s'est retrouvée sous hypnose. Une expérience psychobiologique a tout simplement été menée : la suggestion d'une fausse identité, la création d'une réalité virtuelle, l'instauration d'une mythologie nazie.

» Les Ukrainiens sont désormais des biorobots sous contrôle extérieur. Mais ils restent notre peuple. Ils sont courageux, têtus, obstinés, ils crient “Les Russes n'abandonnent pas”, même lorsqu'ils sont tués et encerclés par des forces plus puissantes. C'est une partie de notre peuple qui s'est avérée être la victime d'une expérience terrible, et c'est pourquoi ils sont si résistants.

» En Europe, seule l'armée polonaise est capable d'offrir une certaine résistance, les armées française et italienne sont totalement neutralisées.

» Par conséquent, si nous vainquons une partie de nous-mêmes avec le soutien total de l'Occident, celui-ci n'aura d'autre choix que de capituler. Car plus personne ne nous cherchera querelle. Si cette partie du peuple russe, qui se retrouve aujourd'hui dans la position de biorobots mutants, de chimères, et qui, de l'extérieur, si les Ukrainiens s'en rendaient compte, se réveillaient et retrouvaient la raison, alors ensemble, nous ferions payer en six mois à l'Europe la guerre civile qui nous a déchirés... »

Rien ne nous autorise à le conclure mais beaucoup dans nos impressions nous poussent à y songer : à l’image de Douguine, il nous apparait probable qu’un durcissement est nettement perceptible chez les Russes, les élites et la population. Si une solution satisfaisante pour la Russie n’est pas rapidement trouvée après l’envolée d’Anchorage, – et les perspectives ne sont pas souriante, – Poutine aura fort à faire pour maintenir sa ligne assez conciliante. Au reste, lui-même pourrait très vite conclure qu’il est effectivement temps de ne plus faire confiance qu’aux armes.


Mis en ligne le 21 août 2025 à 17H50