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137327 octobre 2017 – Presque la même chose, le titre à peine changé en trois mois, entre « “FN au Kosovo”, c’est sûr ? » et « FN est-il toujours au Kosovo ? »… Les choses ont-elles si peu progressé ? Je vais m'en informer auprès de l'Auteur.
Je rappelle rapidement la “règle du jeu” de cette consultation de l’Auteur à partir de la première interview, pour que l’on s’y retrouve : « Enfin, jouons le jeu : PhG c’est moi, “l’Auteur” c’est un peu lui-moi, quelque chose dans ce goût-là… […] Avec […] mon don peu commun d’ubiquité, je me suis donc transformé en intervieweur de l’“Auteur”, et c’est la substance de la chose que je veux vous restituer ici… […] “Frédéric Nietzsche au Kosovo”, dit “FN au Kosovo” pour les gens pressés (l’“Auteur” a horreur de cette abréviation), c’est un roman… […] [..L’] une de ses dernières productions autoproclamée et autoéditée avec la complicité de divers organismes dont certains peuvent être jugés douteux ; son roman “Frédéric Nietzsche au Kosovo”, apparu à la devanture de la Librairie.dde… »
C’est-à-dire qu’avec l’aide de quelques questions et les réponses de l’“Auteur”, nous allons faire la description de la situation à laquelle nous sommes arrivés. Quelque peu morose ou désenchanté par les piètres résultats de son vaste programme, l’“Auteur” a été ragaillardi par un message d’un lecteur, “D.M.”, en date du 5 octobre. En son nom, en mon nom, en notre nom à tous, nous remercions “D.M.” de son intervention de la sorte qui réchauffe le cœur d’un vieux loup solitaire.
Je rappelle ce message, dans le Forum d’un texte en date du 5 octobre 2017, sous le titre « Conseil aux lecteurs, question à l'auteur ».
« Un conseil aux lecteurs : si le fond de ces sujets vous intéresse, achetez “Frédéric Nietzsche au Kosovo ”!
» Un roman sublime. Je l'ai lu trois fois ! Et j'entame la quatrième.
Une question à l'auteur : ... Je crois que j'ai lu quelque part le texte suivant :
» ... “Enfin, il y a deux projets que l’Auteur et moi, nous nous entendons pour les qualifier d’exceptionnel selon nos propres mesures d’appréciation : deux romans (de l’Auteur et de moi conjointement) datant des années 1997-2003, jamais publiés bien sûr, et peut-être même jamais soumis à l’appréciation de plus d’un seul éditeur pour un seul d’entre eux à l’époque (déjà cette lassitude de chercher quelque accueil chaleureux dans ces milieux), et depuis oubliés dans des tiroirs informatiques. Si nous ne les en sortons pas, personne n’aura l’occasion de les lire, pour dire sa satisfaction ou éventuellement son agacement considérable, et ce serait bien dommage. Les deux romans se nomment ‘Frédéric Nietzsche au Kosovo’ et ‘Le Très-Grand Complot de la Littérature Américaine’ (T-GCLA).”
» QUAND publierez-vous ‘Le Très-Grand Complot de la Littérature Américaine’ ? Les lecteurs attendent impatiemment ! Moi, je vous passe commande maintenant, par avance, immédiatement ! »`
… Alors, il m’a semblé qu’il était bienvenu de convoquer à nouveau l’Auteur, ou bien de se rendre chez lui je ne sais plus ; le temps de l’interview était venu.
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PhG : Alors l’Auteur, Nietzsche se trouve-t-il toujours au Kosovo ?
L’Auteur : Vous ne pouvez pas commencer une interview par autre chose qu’une vacherie, vous !
PhG : D’accord... Mais, au risque de me répéter je vous dirais que c’est quand même moi qui pose les questions et que j’ai l’habitude de commencer par un brin d’ironie, disons pour la détente du lecteur… Et puis, l’Auteur, vous êtes une cible tentante ! Bon, je vais être plus aimable : cet avis du lecteur “D.M.”, cela a dû vous faire grand plaisir, non ?
L’Auteur (paraissant presque gêné) : Là, c’est vrai, je ne peux faire autrement qu’avouer, vous me prenez par surprise… Un avis de cette sorte, tant d’enthousiasme, le cœur de l’auteur réchauffé sans nul doute. Je n’imaginais pas que la chose puisse procurer tant de plaisir à un lecteur, alors je lui dis “Chapeau bas”…
PhG : Eh oui, un lecteur…
L’Auteur : Je ne suis pas près de l’oublier…
PhG : Eh oui, un seul lecteur…
L’Auteur (à nouveau gêné ou tout comme) : Comme vous dites… Après un tel lecteur, hein, on n’a pas envie de commencer à ronchonner… Eh oui, “un seul lecteur”, dites-vous ! Enfin, c’est une remarque symbolique, n’est-ce pas, c’est ce que vous voulez dire, pour me faire avouer que FN au Kosovo attend tant d’autres lecteurs et que jamais on ne vit œuvre si chargé d’espérance et de révélations intéresser aussi peu de gens, ou bien je dirais pour être plus aimable “jamais on ne vit d’œuvre, etc…, se faire connaître de si peu de gens” ?
PhG : Brisons là … Ce lecteur vous demande des nouvelles de La Très-Grande Conspiration de la Littérature Américaine (T-GCLA), alors qu’en dites-vous ? Vous n’êtes pas découragé ?
L’Auteur : Pas question, si la force m’est donnée… C’est une question de force, vous savez. Le livre est écrit mais il ne me reste qu’un tiers en machine, le reste s’est perdu dans le passage de Word Perfect à Words et je n’ai plus qu’un tirage papier qu’il va falloir scanner, et en plus avec deux ou trois pages perdues qu’il va me falloir récrire, ce qui est un bien curieux exercice… Et puis relire tout cela, vraiment très attentivement, comme j’ai fait avec FN-Kosovo… Oh, je ne sais pas, si la force m’est donnée, je dis trois-quatre mois… A la prochaine interview, peut-être vous annoncerais-je le jour de la victoire.
PhG : Curieux, cette expression qui revient dans votre bouche, vous savez, vous l’avez répétée à l’instant, “si la force m’est donnée”…
L’Auteur : Vous croyez qu’il y a beaucoup à dire là-dessus ? Je parle de la vieillesse et du crépuscule, vous voyez ? Depuis ma plus extrême jeunesse, je peux même vous dire les dates tant cette singulière destinée s’est inscrite en moi, – depuis 1954-1955, lorsque j’écrivais d’Alger des lettres à mon frère ainé étudiant à Paris où je lui racontais les livres ou les bandes dessinées que je lisais, – depuis ce temps-là je n’ai vécu que pour cela, que pour ce destin encore ce mot, écrire et écrire, et en faire des objets qu’on appelle “livres”… Pas pour le succès, pour la gloire, pour la notoriété, ces choses factices que j’ai toujours ignorées ou craintes, qui valent si peu à mes yeux, qui m’effraient et que je méprise à la fois… Non, écrire, en faire des livres et être lu, c’est toute l’histoire de ma vie.
» Eh bien ! Ce n’est pas une entreprise facile, quand par ailleurs vous n’êtes pas taillé pour l’entregent, les manœuvres de cocktail, les dîners en ville, bref tout le tintamarre social, quand la timidité vous étouffe et aussi ce sentiment de la vanité terrifiante et absurde, et horrible, de tels comportements… Vous pouvez mesurer combien j’étais destiné à occuper une place au Panthéon de leur civilisation ! Alors, sur le tard, parvenir à cette combinaison qui vaut ce qu’elle vaut, mais qui permet tout de même ce miracle pour moi fulgurant et inimaginable d’éditer sans passer par les obstacles habituels, les jugements des réseaux, les pièges du conformisme même pour une œuvre vraiment anticonformiste, eh bien c’est une bien belle échappée ! Mais il y a le vrai de l’existence et le temps qui passe, n’est-ce pas, et pour faire bon usage de cette voie nouvelle qu’offre ce système des réseaux, n’est-ce pas, il faut cela, ce que je vous ai dit, exactement, “si la force m’est donnée”...
PhG : Je vois… Bien que vous soyez un peu mon double, vous m’effrayez un peu je l’avoue, comme je sens votre humeur, et puis d’un autre côté…
L’Auteur : J’espère bien parvenir à publier T-GCLA, La Très-Grande Conspiration de la Littérature Américaine, dans un temps raisonnable et qui ne soit pas celui du désespoir.
PhG : Moi aussi, Monsieur l’Auteur, moi aussi…
L’Auteur : Et puis, il y a cette Librairie.dde, c’est aussi un projet général qu’il faut poursuivre, faire passer des archives du site à des impressions papier, éditées en volumes, tout cela fût-il sommaire certes, c’est une belle ambition je trouve. Mais bon, nous pourrions aller plus vite, là aussi, et là aussi des livres qui se font connaître de si peu de gens…
PhG : Eh bien, faites de la promotion !
L’Auteur : Ah oui, c’est vrai, la promotion, le marketing, passer à la TV, chez On n’est pas couché pendant que vous y êtes, comme cela j’aurais le plaisir exquis de converser avec madame Angot comme si j’étais chez madame de Staël qui tenait salon où elle recevait, elle, avec une exquise courtoisie même ses plus virulents adversaires idéologiques. (Je pense à Joseph de Maistre, car l’on ne peut rêver deux natures plus contraires ; pourtant durant sa fréquentation du salon de madame de Staël, à Genève, à la fin du siècle, Maistre et elle s’entendaient à merveille, se respectaient… Euh, je crois que l’austère et sublime métaphysicien de la religion implacable était un peu amoureux de la libérale progressiste, Germaine, fille de Necker.)
PhG : C’était une autre époque…
L’Auteur : Remarque remarquable, si j’ose dire, d’originalité.
PhG : Rien à voir avec la nôtre, j’imagine que vous le pensez ?
L’Auteur : Comment faire autrement ? Quoique, d’un certain point de vue, cette époque d’aujourd’hui, malgré sa puanteur extraordinaire, elle a du bon, finalement !
PhG : Expliquez-moi ça, donc !
L’Auteur : Eh bien, elle est tellement honteuse, basse, médiocre, incroyablement intolérante, conformiste jusqu’à vomir tous ses boyaux, parce qu’elle ne mérite que des boyaux, alors vous vous dites bien entendu, ce que je fais d’ailleurs : “Une telle pourriture, comment veut-on suivre sans succomber à la tentation de l’explication du complot par automatisme, en mettant la cause de mes échecs dans cette idée, ma position hors de leurs cercles, pas de serment d’allégeance, pas de soumission, aucune notoriété même dissidente, non ils bloqueront mon bouquin, voilà !” Alors, vous comprenez, vous vous en sortez avec les honneurs, ô combien… Et vous ne vous dites pas trop “Et si mon bouquin ne valait rien, impubliable, tout simplement la cause de mes échecs…”
PhG : Vous-même, que pensez-vous de vos livres, d’ailleurs ?
L’Auteur : Ah, je ne sais, quelle question si difficile… Bien, subjectivement, ils me plaisent, je les aime beaucoup en général, ils me passionnent, etc., quand je les reprends quinze ans plus tard ; mais, c’est une appréciation subjective, c’est tout. De façon complètement différente, objectivement, si la chose existe, eh bien je ne peux rien dire d’assuré ; je ne suis sûr de rien, absolument de rien, sans référence, sans assurance, sans rien du tout. Telle est notre époque.
PhG : Bon, eh bien ce n’est pas comme ça qu’on fera un bestseller !
L’Auteur : Qui sait ? Peut-être certains seront-ils sensibles à cette approche, cette façon de voir.
PhG : Façon de dire… Merci l’Auteur, à la prochaine.
(Puis, me reprenant, pour une question étrange qui me revient parfois :) Attendez, attendez l’Auteur, encore une question, oui une dernière… Quel est votre sentiment le plus profond, le plus durable, tenez qui vous a accompagné toute votre vie, comme un vieux compagnon, ne vous quitte jamais, qui ne vous laisse jamais seul, ce sentiment l’Auteur, ce sentiment qui protège de la solitude, quel est-il ?
L’Auteur (un seul mot, dit comme une lame qui tranche, net, sans retour, sans appel, et dit sans la moindre hésitation, comme s’il attendait cette question depuis si longtemps et se fichait bien de la contradiction…) : La solitude.
PhG : Vous…
L’Auteur : Toute ma vie je me suis battu contre elle, parfois, quelque fois je me souviens, je crus avoir triomphé d’elle mais elle revint, par une voie mystérieuse, par où nul, même le divin Achille au pied léger, n’aurait cru ni pensé qu’elle reviendrait. Elle avait gagné mais d’ailleurs, elle n’a jamais perdu… L’écrit, pour moi, c’est mon ultime bataille, du début à la fin, ma Tranchée des Baïonnettes contre la solitude. Elle se rit de moi, la solitude, elle ne vous quitte jamais. Peut-être cet ennemi implacable est-il un ami secret, celui qui vous fait vivre et vous battre, et celui qui vous fait croire au bout du compte, et ainsi tout est dit.
PhG : Vous et moi…
Qu’importe, il est déjà parti et me laissant, pantelant en un sens, car nul ne peut ignorer, moi le premier, que l’auteur et moi, l’auteur et PhG ne sont pas loin de ne faire qu’un… Ce qu’il m’a dit vaudrait-il pour moi également ? Longtemps cette question résonna en moi et résonnera longtemps encore en moi. C’est une question qui n’a pas de réponse car la caractéristique de la solitude est en ceci que l’on est seul, et alors qui pourrait répondre à une question que vous lancez… Qui ? Pas de réponse, l’Auteur a disparu.
Peut-être pour en apprendre plus, peut-être en deviner plus et remplir de la joie d’une nouvelle jeunesse l’humeur de l’Auteur, voyez les sites de vente de Frédéric Nietzsche au Kosovo, de Chroniques du 19 courant…, de Trump-USA (I), de Glossaire.dde (I). Les prix de vente sont calculés au plus juste possible, au plus bas que le permettent les coûts d’impression et d’expédition, pour permettre le plus d’accès possible.
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