A-t-il échoué ?

Les Carnets de Badia Benjelloun

   Forum

Il n'y a pas de commentaires associés a cet article. Vous pouvez réagir.

   Imprimer

 4090

A-t-il échoué ?

L’Homme orange à la mèche blonde a-t-il réussi à réaliser ses promesses de campagne?

Il avait été porté au pouvoir par les Deplorable qui l’ont choisi pour son programme de l’emploi fondé sur la ré-industrialisation du pays et la réduction des interventions militaires dans le reste du monde, consommatrices d’une bonne part du budget fédéral sans bénéfice pour eux.

Déficits

L’Homme orange avait axé sa politique sur l’augmentation des tarifs douaniers appliqués aux produits importés de Chine. Le déficit commercial des Usa a connu un record en 2018, 621 milliards dont 419, 2 pour la seule Chine soit une hausse de 12% par rapport à 2017. L’inflexion de 1,7% du déficit vis-à-vis de la Chine en 2019, accompagnée d’un recul des exportations étasuniennes, signe davantage un ‘recul d’activité’ qu’un effet tangible des taxes douanières. Les Usa ont importé moins de matériaux destinés à l’industrie manufacturière (-9,3%) illustrant la récession dans cette activité. L’importation des biens d’équipement (informatique et télécommunication)  a diminué, montrant le peu d’empressement des firmes à investir et produire.

Ces baisses, très notables, sont donc bien antérieures à la ‘crise’ économique que l’on peut imputer à la pandémie de la Covid-19.

En 2019, les importations depuis le Canada (+41,9%), le Mexique (+26%) et le Vietnam ont grimpé, ce qui a aggravé le déficit global.

La pandémie a plus que pulvérisé en 2020 les quelques points de déficit avec la Chine grignotés grâce à la politique ‘tarifaire’ agressive de l’Homme orange. Pourtant, la Chine a acheté massivement du minerai de fer et des circuits, faisant fondre son bilan commercial positif, pour répondre à la reprise d’activité industrielle nette au deuxième trimestre. Les derniers chiffres publiés par la Douane chinoise font état d’une augmentation de son excédent commercial avec les Usa de $ 30,75 milliards, soit + 18,8% en un an en données corrigées.

 Emploi

Les Usa ont enregistré un gain net de 400 000 emplois ‘manufacturiers’  de novembre 2016 à mars 2020. 75% de cette augmentation a bien eu lieu avant que n’ait été appliquée la nouvelle tarification douanière à l’encontre des produits chinois entrée en vigueur en juillet 2018. C’est à partir de juillet 2018 qu’a débuté le ralentissement de la croissance de l’emploi, la production manufacturière avait pour sa part culminé en décembre 2018.

A partir de janvier 2020, les usines ont commencé à licencier en masse au premier trimestre bien avant que les Usa n’aient été atteints par la pandémie. Le chiffre impressionnant des démissions de chefs d’entreprise avec 1332 départs entre janvier et octobre 2019 augurait de la récession imminente et déjà perceptible malgré d’énormes bénéfices et des valorisations boursières époustouflantes. Les chiffres de la croissance du PIB ont confirmé le  ralentissement, +2,3%  en 2019 versus +2,9% en 2018 alors que la Fed avait abaissé par trois fois les taux d’intérêt afin de lutter contre cette tendance.

Cette création d’emplois est à mettre sur le compte de la réforme fiscale de Trump très favorable aux entreprises alors que le niveau d’activité était déjà très élevé. Au bout de deux ans, ses effets de la manne fiscale se sont estompés. Néanmoins, le  chômage pour 2019 (tous secteurs confondus), chiffré à à 3,6 %, a atteint des niveaux comparables à ceux de 1969, faisant dire qu’une situation de plein emploi avait été quasiment atteinte. La pandémie a effacé ces gains en grande partie, le chiffre est établi à 7,9% en septembre après une envolée à 14,7% en mai.

Profit

Le raisonnement de l’Homme orange fondé sur une analyse des phénomènes selon une logique de causalité transitive (des plus vulgaires et abandonnée par les plus illettrés des économistes) est plus qu’erroné. Il suffirait ainsi de baisser les importations des produits chinois en élevant les barrières douanières pour que les emplois industriels reviennent à la maison.

C’est oublier que le transfert de l’activité des industries étasuniennes en Chine populaire après les accords de Nixon répondait à un besoin de réduction du salaire des ouvriers, pour augmenter leur profit en raison de la loi d’airain de la baisse tendancielle de son taux. Or depuis quelques années déjà, des géants du textile et de l’habillement avaient déplacé leur fabrication au Vietnam en raison du coût de la main d’œuvre moins élevé qu’en Chine. Les fabricants et des assembleurs en électronique y ont également transféré leur production. L’environnement infrastructurel et fiscal ainsi que les accords commerciaux constituent des critères supplémentaires en faveur de cette délocalisation itérative.

La configuration économique aux Usa est telle que soigner et loger un ouvrier est devenu extrêmement coûteux. 15% du salaire passe dans les assurances maladies, et près de 40% du revenu, c’est ce qu’autorise la législation étasunienne, est consacré à payer la dette  contractée pour payer à crédit son logement. Les Usa sont le pays de l’OCDE qui consacre le budget le plus important à la santé (deux fois plus en moyenne) pour une efficacité non éprouvée. L’équipement et les médicaments coûtent plus cher, il faut assurer une rente aux laboratoires pharmaceutiques et aux équipementiers. Les honoraires des médecins sont également très élevés, il faut rembourser les dettes des études et assurer un revenu confortables aux assurances et aux cabinets d’avocats en cas de litiges. L’industrie du bâtiment ne représente qu’environ 4% du PIB mais elle irrigue l’industrie de la finance par l’endettement des ménages et des entreprises. Si les taux d’intérêts sont très bas, le coût du bâti s’élève davantage, permettant des gains plus consistants aux prêteurs. Une étude de l’OCDE portant sur la situation économique des Usa en 2018 montre que parmi les 20% des Etas-uniens les moins riches, 60% consacre plus que la moitié de leur revenu pour se loger. Comme ils sont pauvres, les prêts sont considérés comme risqués et consentis à un fort taux d’intérêt. Ce travail se conclue par l’observation faite sur les addictions aux drogues. La toxicomanie fait perdre des points de PIB car elle induit des pertes de salaires et de productivité ainsi que par les coûts de prise en charge thérapeutique. Désormais, les ‘surdoses’ sont une cause majeure de mortalité. La toxicomanie est donc un important problème de santé publique mais plus que cela, c’est l’indice que cette société est vraiment endommagée.

Les soldats à la maison

A de nombreuses reprises, Trump a annoncé des retraits des troupes américaines au moins du théâtre proche et moyen oriental et d’Afghanistan. Le nombre de soldats de l’armée étasunienne comme celui des combattants d’armées privées n’a cessé de se contracter pendant son mandat. Sur le dernier et l’avant dernier trimestre de 2020, la baisse a été de 12% en Afghanistan et de 26% pour l’Irak et la Syrie.

Un accord avait été signé à Doha entre un représentant des Talibans et un négociateur étasunien le 29 février à Doha, scellant la fin de la guerre de 18 ans lancée par Bush le deuxième pour venger la chute de trois tours à New York provoquée par deux avions conduits par des Séoudiens en septembre 2001. Voilà une puissance réputée grande qui conclut la paix avec non pas un Etat mais un groupe informel de résistants. A Kaboul, dans le même temps Mark Esper et le Président d Ashraf Ghani faisaient une déclaration commune par laquelle les Usa s’engageaient à soutenir les institutions afghanes, manière boiteuse de  masquer la défaite étasunienne face à une milice de montagnards mal équipés.

Depuis l’assassinat du Général iranien Soulaïmani début janvier 2020 près de l’aéroport de Bagdad, les bases américaines en Irak subissent des attaques redoublées de roquettes très régulièrement de la part de milices irakiennes. Les autorités irakiennes, assez peu légitimes et jouant d’acrobatie avec le voisin iranien dont elles dépendent économiquement et avec l’allégeance portée à un occupant dont tout le monde souhaite le départ, doivent faire face à une révolte populaire débutée en octobre 2019 et maintenant à la pandémie du coronavirus. En septembre 2020, le chef du commandement militaire américain au Moyen-Orient a réduit la présence militaire étasunienne en Irak de 5200 à 3000. Elle s’est renforcée en revanche dans les bases qui lui sont (al)louées dans des pays voisins, le Koweit et l’Arabie aux mains des Bédouins du Nedjd.

Sans en avertir l’Otan ni les forces locales syriennes rebelles subventionnées par les Usa, Trump a décidé de retirer en octobre 2019 mille militaires de l’Est syrien quelques jours avant l’offensive turque contre les Unités de protection du peuple, les milices kurdes YPG. 

Quatre bases ont ainsi été évacuées. L’Homme orange a été aussitôt contredit par un responsable militaire qui a indiqué qu’il ne s’agissait que d’un redéploiement d’une centaine de soldats de forces spéciales.

Toujours plus  pour le Pentagone

 Dès son arrivée à la Maison Blanche, l’Homme orange a accordé une rallonge de $ 54 milliards de dollars au Pentagone, soit 10% de hausse pour l’année 2018. Renforcer l’armée américaine, appauvrie selon lui par son prédécesseur, était une de ses priorités. Cet impératif des Républicains se réalisera en taillant dans le budget d’autres Départements, les Affaires Etrangères (30%) ainsi que celui de l’Agence pour la protection de l’environnement.

Pour l’année fiscale 2019, le budget militaire approuvé par le Sénat a atteint $716 milliards de dollars, 82 de plus que pour l’année précédente. La nouvelle doctrine militaire développée dans la  National Defense Strategy en 2018 a abandonné l’idée de la prééminence de la menace terroriste pour lutter contre les rivaux économiques, la Russie et surtout la Chine.

La loi qui fixe le niveau des dépenses du Pentagone pour l’année 2020 a été adoptée le 10 décembre 2020, elle prévoit de porter les dépenses militaires à 738 milliards de dollars. Elle crée une sixième force, répondant aux vœux de l’Homme orange, celle de l’Espace. Le document de plus de 3000 pages a inclus des dispositions législatives qui entravent la possibilité pour Trump de prendre des décisions intempestives. Le texte interdit de réduire les effectifs en Corée du Sud, de vendre les avions furtifs à la Turquie et d’acheter du matériel ferroviaire à la Chine.

Il ne cite pas les limitations des ventes d’armement imposées par le Lobby israélien au Congrès étasunien. Ce Lobby qui n’existe pas se manifeste pourtant bruyamment actuellement, il est en passe d’obtenir que le F35 ne soit pas vendu aux Emirats Arabes Unis qui viennent de signer pourtant un accord naturalisant leurs rapports avec l’artefact colonial sioniste. Pelosi s’est engagée à garantir la supériorité stratégique à Tel Aviv et à faire perdre des revenus à Lockheed sans cesse renfloués par l’Etat fédéral et donc les impôts des Américains. Il a été calculé que l’entité a reçu depuis sa création près de $295 milliards d’aides directes des Usa, soit trois fois les sommes engagées pour reconstruire l’Europe dans le cadre du plan Marshall. 

Dans l’ensemble, le complexe militaro-industriel a été plutôt satisfait du mandat du 45ème Potus. Le fameux Etat profond qui l’a combattu durant des quatre dernières années n’a pas recruté en son sein même si par moment le chef de l’exécutif s’est pris à déplorer dans des tweets, estimés malvenus par le secrétaire à la Défense, la montée vertigineuse de ses dépenses du Pentagone.

What is wrong ?

L’élection de Trump fut contestée en 2016 mais ce fut le cas pour ses trois prédécesseurs. 

Clinton n’avait recueilli que 43% du vote populaire dans une compétition à trois candidats au cours de laquelle les Républicains ont considéré que G H W Bush s’est fait voler des voix par le troisième, un milliardaire indépendant, Ross Perrot, qui  avait rassemblé sur son nom plus de 19 millions d’électeurs. Clinton a été considéré comme tellement illégitime que deux ans après sa victoire agréée, l’opposition républicaine a réussi à entamer des audiences pour le destituer.

Bush le deuxième est devenu Président sur décision de la Cour Suprême qui a fait arrêter le comptage des voix en Floride au moment où il est devenu favorable à G W Bush d’à peine quelques centaines. Un recomptage complet à l’échelle de tout l’Etat aurait donné Al Gore vainqueur selon une analyse fiable ultérieure. 

Obama a été contesté essentiellement par l’équipe de Hillary Clinton qui l’a attaqué de manière infondée  sur sa non-américanité en raison de son lieu de naissance au Kenya.

Kennedy fut si violemment contesté qu’il en a perdu la tête.

L’opposition à la politique de Nixon a réussi à mener la procédure de la destitution du POTUS quasiment à son terme. Sa mise à mort avait emprunté une forme plus civilisée mais pas moins tranchante, le lynchage par une presse déjà asservie à des intérêts à l’époque mal identifiés. 

Le camp des Démocrates n’a cessé de perturber le mandat de l’Homme orange, organisant des manifestations de grande ampleur contre lui dès sa nomination puis empruntant de façon obstinée une demande de destitution sur des allégations de son intelligence avec l’ennemi russe. Des montages informatiques bidouillés ont tenté tour à tour de révéler une intervention russe de manipulation de l’opinion américaine en période électorale. Puis ils ont permis d’accuser le gouvernement russe de vol de données informatiques depuis le serveur du Parti démocrate. Toute cette mise en scène n’avait de substance que celle octroyée par la presse (intercontinentale) dominante, substance d’un bobard grossier mais avec l’efficace redoutable mais fongible du travail acharné de journalistes appointés pour diffuser de la propagande.

Un seul moment de répit fut accordé à l’Homme orange. Ses louanges furent chantées un court moment lorsqu’il s’était résolu à envoyer une bombe sur un hangar désaffecté en Syrie en avril 2017. Le gazage du peuple syrien qui a servi de déclenchement à cette opération sans lendemain s’est vite révélé un canular joué par des figurants d’Al Qaïda déguisés en ‘casques blancs’ pour le tournage de quelques scènes bricolées sans conviction.

Trump n’a ouvert aucun nouveau front de guerre. Il a tenté de réduire l’engagement de l’armée étasunienne au Moyen Orient. La construction de la base de drones à Agades, considérée comme l’effort infrastructurel le plus important ces dernières années, entreprise sous son mandat avait été décidée sous Obama dans la foulée de la destruction de la Libye. 

Kennedy et Nixon furent sacrifiés sur l’autel de guerres dont ils ne voulaient pas.

Trump est un personnage détestable, xénophobe, soutenu par des chrétiens fondamentalistes encore plus obscurantistes que la secte des Wahhabites. Il s’est odieusement rangé sans le filtre d’une bienséance conférée par la ‘communauté internationale’ du côté des sionistes de Tel Aviv, anéantissant avec brutalité le mythe entretenu depuis 1994 de la possibilité des deux États       en Palestine occupée. Il a supprimé la contribution financière dévolue à l’Unrwa agence de l’ONU qui prête secours aux réfugiés palestiniens, aujourd’hui au nombre de 8 millions.  Il a poursuivi l’appui logistique des Bédouins du Nedjd dans leur agression sociocidaire du peuple yéménite. Il a étranglé le peuple iranien par des sanctions économiques de plus en plus sévères après s’être retiré de l’accord multilatéral sur le nucléaire de l’Iran. Comme un garçon auquel on n’a pas appris les bonnes manières, il a sorti les Usa de l’accord sur le climat de Paris qui jusqu’à présent ne dispose d’aucune contrainte pour faire appliquer ses objectifs. 

Fasciste ?

 Sa qualification de fasciste par les Démocrates et la gauche sociétale est une aberration. 

Le fascisme comme le nazisme tout en affirmant une suprématie raciale et/ou nationale avaient comme objectif une expansion territoriale, celle d’un « espace vital »  à obtenir par des conquêtes militaires. L’abolition des frontières économiques réalisée sous Bill Clinton avec le renfort de l’OMC a transformé toute la planète en terrain conquis ouvert où se déploient les multinationales étasuniennes. Quand les traités n’y suffisaient pas, quelques révolutions colorées ou des bombardements sur des pays non encore intégrés à leur prédation ont parachevé l’affaire. Trump au contraire a souhaité pratiquer une politique inspirée de l’isolationnisme wilsonien. Il s’agissait de rendre à l’Amérique sa grandeur- dont tout le monde constate qu’elle a été perdue. 

Trump, à l’allure et l’expression plutôt clownesque, ne s’affirme pas non plus comme un leader charismatique incarnant l’essence de la Nation et flottant au-dessus d’elle comme un Führer ou un Duce. 

Sous son mandat, la police n’a pas tué plus de civils et pas plus d’Afro-Américains ou de Latinos que sous ses prédécesseurs. Ce n’est pas lui qui a autorisé la police de différents États à acquérir du matériel militaire anti-émeutes.

Il n’est certainement pas plus cynique que Bush le Deuxième ou Obama le Premier et le Dernier dont Biden fut le vice-Président, qui par leurs guerres ont produit 35 millions de réfugiés dans le monde, singulièrement dans le monde arabe et musulman. Parmi eux, certains meurent en mer ou sur des plages, d’autres se transforment en terroristes islamistes de petite pointure, loin d’être aussi performants que les auteurs des attentats dans le métro des décennies précédentes. Biden n’a jamais regretté la destruction de l’Irak et de l’Afghanistan accomplie sous de faux prétextes, Trump a au moins déclaré pour sa part que ce fut une erreur.

Alors, quoi ? L’économique !

 Sans passé politique sinon celui d’un amuseur dans des émissions de télé-réalité, il n’a pas eu l’occasion comme Biden l’a fait au cours de son très longue carrière d’élaborer et de faire voter des lois qui ont jeté des millions d’Afro-Américains comme travailleurs-esclaves dans les prisons privées sous prétexte d’une tolérance zéro vis-à-vis de la petite délinquance. Biden en 1994 avait inventé la perpétuité pour les récidivistes quelle que soit la nature de leur délit, ce qui avait inspiré les ambitions judiciaires de Sarközy et de Dati.

Les Démocrates comme les Républicains n’ont en réalité aucun autre programme que le sauvetage des institutions financières et du secteur de l’immobilier. Ils ne se soucient pas des infrastructures en ruine, des municipalités sans moyens qui vont devoir licencier. L’Homme orange en début de mandat voulait engager pourtant 10 000 milliards à cet effet. En lieu et place, il a fait appliquer un programme d’allègement des impôts de 10 000 milliards sur dix ans pour les firmes, juste retour de l’aide à son élection. Les deux partis ont conclu un accord pour injecter 8 000 milliards sur le marché boursier et obligataire. La Fed va racheter les prêts hypothécaires pourris et les prêts pas moins pourris pour l’industrie pétrolière et du fracking.

Toute la ‘croissance’ depuis plus d’une décennie est allée aux 1%  sous forme de valorisation d’actions boursières exubérante et injustifiée et d’augmentation du prix de l’immobilier.

C’est la manifestation de l’effet de la structure capitaliste de la société, l’américaine en est  l’expression la plus emblématique, inégalitaire et devenue inefficace du point de vue industriel. C’est un capitalisme de rente, la rente des institutions financières qui a transformé la formule A-M-A (argent marchandise argent) en A-A’, A’ supérieur à A.

Cette formule magique de la création de l’argent par l’argent est une illusion. Dans cette représentation d’allure auto-générative, se dissimulent les activités guerrières des Usa.

Trump affiche les convictions d’un archéo-capitaliste, rétif à des guerres sans fin en dehors des guerres économiques pas moins meurtrières mais sans hémoglobine extériorisée apparente. Son équation chinoise ne peut pas dissoudre la projection économique de plus en plus prégnante de la Chine sur les continents asiatique et africain. Elle ne ramènera pas les jobs industriels aux Usa, exit la chimère Chinamérique et place à la Chinafrique. La Chine entreprend des travaux d’infrastructures chez elle et à l’extérieur, l’éducation et la santé sont gratuites. Elle produit par millions des personnes en bonne santé mentale et physique avec de hautes compétences  scientifiques. Elle va consacrer la décennie prochaine à amplifier la recherche et les applications dans les technologies de pointe. Pour l’instant le secteur bancaire est encore sous le joug des pouvoirs publics au service d’un développement planifié. Elle renoue doucement avec sa puissance d’avant les guerres de l’opium. Pendant ce temps, la légalisation de l’usage médical ou récréatif du cannabis est adoptée par de plus en plus d’Etats aux Usa, elle est considérée comme un progrès social, évaluée sous l’angle de rentées fiscales et de dépenses amoindries dans le judiciaire répressif.

L’amélioration des chiffres du chômage enregistrée en début du mandat de L’Homme Orange a certainement eu raison des prévisions fabriquées de la Presse système. Il n’y a pas eu l’affaissement escompté du vote pour Trump. Les positions robustes dans nombre d’États permettent de douter de la sincérité du scrutin. Les recours des Républicains sont respectueux de la loi électorale et la contestation n’a pas revêtu la forme d’une guerre civile où des milices d’extrême-droite auraient installé un climat de terreur fascistoïde.

A cette heure, le 46ème Président des Usa n’est pas encore connu ni désigné.

S’il échoue à être victorieux, ce sera de peu et cet échec sera à mettre sur le compte du pouvoir hypertrophique d’une presse depuis longtemps pervertie et convertie à la religion néo-conservatrice des Guerres sans fin que les Usa ne peuvent même plus s’offrir.

Mais pour le Reste du Monde, l’un ou l’autre aura une politique contrainte par la conjoncture économique et pandémique qui n’est pas faite pour les exploités et les Deplorable. La mascarade de l’élection d’un vieillard sénile corrompu notoirement mis en jeu à la place de la parkinsonienne soustraire à la vie publique depuis le scandale Epstein a aidé à dissiper les quelques illusions persistantes sur la démocratie étasunienne. La réélection de l’Homme orange est peu probable, il a objectivement perdu.

 

(...Entre deux accès de fièvre de la Covid-19)