“1% = 50%” , l’équation du Diable

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“1% = 50%” , l’équation du Diable

15 septembre 2015– Le symbole est nécessairement puissant, décisif et dévastateur. A l’image du monstrueux Pentagone, qui reçoit plus de 50% (autour de $1.200 milliards par an) de toutes les ressources financières mises à la disposition de tous les systèmes de sécurité nationale du monde organisé et officiel, on sait aujourd’hui que le point des 50% de la richesse mondiale allant à 1% de la population mondiale est atteint et dépassée.

On cite WSWS.org (le 14 octobre) pour avancer l’interprétation des résultats du rapport du Crédit Suisse sur cet “événement”, précisant que cette concentration de richesse débouche sur l’ultra-rassemblement des ultra-riches dans le chef de 123.800 sapiens (0,7% de la population du monde disposant de 45,2% de la richesse du monde) désignés (l’anglais mérite d’être conservé) comme the high-net-worth individuals ; ces gens constituent, selon l’appréciation de WSWS.org dont on reconnaîtra évidemment la patte et le style, “la véritable aristocratie financière mondiale dominante, exerçant une influence décisive, non seulement sur les banques et sur les entreprises, mais aussi sur les gouvernements et les institutions internationales”.

Ainsi sont tracées les évidences de l’organisation de notre monde et, par conséquent, tous les ingrédients réunis pour renforcer la poussée continue vers ce que nous nommons épisodiquement le phénomène du “point oméga inverti” qui se présente par étapes successives d’aggravation de la situation, crise après crise : « Il s’agirait de ce moment où les diverses tensions, mesures, décisions, avec chacune leurs conséquences négatives inhérentes à leurs fonctions-Système, atteignent un niveau d’accumulation ou de masse qui est un point de basculement et de fusion, où l’affaire concernée prend des dimensions impressionnantes dans ses effets peu à peu révélées et s’incarne pour les aggraver dans les événements qui suivent. » Les considérations développées par Le Crédit Suisse sur cette accumulation des richesses et commentées par WSWS.org concernent évidemment un état de plus en plus central et fondamental de la situation crisique...

« A new report issued by the Swiss bank Credit Suisse finds that global wealth inequality continues to worsen and has reached a new milestone, with the top 1 percent owning more of the world’s assets than the bottom 99 percent combined. Of the estimated $250 trillion in global assets, the top 1 percent owned almost exactly 50 percent, while the bottom 50 percent of humanity owned collectively less than 1 percent. The richest 10 percent owned 87.7 percent of the world’s wealth, leaving 12.3 percent for the bottom 90 percent of the population. The Credit Suisse report focused not on the top 1 percent, but on a slightly smaller group, the 0.7 percent of adults with assets of more than 1 million US dollars. This figure includes both financial assets and real assets, such as homes, small businesses and other physical property.

» This top layer, defined by the report as “high-net-worth individuals,” is itself divided very unequally, as shown in a second pyramid: 29.8 million with assets of $1 million to $5 million; 2.5 million with assets of $5 million to $10 million; 1.34 million with assets of $10 million to $50 million; and finally, 123,800 with assets over $50 million. These 123,800 “ultra-high-net-worth individuals,” as the report calls them, are the true global financial aristocracy, exercising decisive sway not only over banks and corporations, but over governments and international institutions as well. Of these, nearly 59,000, almost half the total, live in the United States. Another quarter live in Europe (mainly Britain, Germany, Switzerland, France and Italy), followed by China and then Japan. »

Il n’est pas utile pour notre propos de s’étendre plus avant sur la chose, cette situation absolument singulière, absolument sans précédent dans l’histoire du monde notamment comme élément de communication décisif pour définir la catastrophe qui pèse sur nous et demande une issue également catastrophique. En effet, aucune autre organisation humaine, aucune autre civilisation, par rapport à ses références de puissance (ses “outils” de puissance et les “valeurs” qu’elle s’est choisies), par rapport à la façon dont elle s’est formée, n’a connu une telle catastrophe du fait d’elle-même et seulement d’elle-même, dans le chef de la déstructuration des sociétés, des rapports humains, des décisions de l’action, et par conséquent dans le chef de sa psychologie, de sa culture et de son esprit. Nous sommes vraiment la civilisation de la destruction du monde. (Nous ne disons pas “de la fin du monde”, ce qui est un autre concept, hors de notre portée.)

De même, il n’est pas utile non plus pour notre propos de nous concentrer sur la pseudo-signification politique de l’existence de ces disparités, particulièrement sur la formation de ce que WSWS.org désigne comme cette “véritable aristocratie financière mondiale dominante, exerçant une influence décisive...”. S’attacher à cette signification politique, c’est donner à ce phénomène, d’une façon arbitraire parce que répondant à une idéologie précise (on connaît celle de WSWS.org mais nombre d’autres vont dans le même sens selon des idéologies différentes), une importance fondatrice, une signification de Cause Première qu’il n’a pas, à notre avis. Nous nous attachons sans aucune réticence à son évidente signification symbolique qui est d’une très grande puissance mais considérons le phénomène comme une conséquence, et même si l’on veut éventuellement comme la Conséquence Ultime, évidemment diabolique et totalement déstructurante-dissolvante, d’autre chose qui est la Cause Première. Le résultat, tout aussi évident mais par conséquent selon une toute autre Cause première, est bien l’inexorable destruction du monde dont le rythme atteint aujourd’hui une puissance et une vélocité absolument démentielle et satanique. La destruction du monde est désormais quelque chose qui est palpable, évident, en cours sous nos yeux, comme un flot torrentiel qui déferle et semble absolument inarrêtable. Cela suscite la situation véritablement extraordinaire pour nous, elle aussi sans précédent, d’être à la fois les acteurs, les victimes, les complices, et surtout les spectateurs et les commentateurs d’un événement colossal puisque d’importance cosmique ; un évènement dont on ne peut donner une image symbolique qu’en le définissant comme un événement que seules des puissances d’au-delà de notre monde peuvent produire et animer, et dans lequel pourtant notre responsabilité et notre destin à la fois sont engagés.

• Le même jour où l’on annonce ce résultat statistique qui symbolise la destruction du monde, plusieurs sites publient ou relaient une réflexion quasi-simultanément à l’événement ci-dessus, du scientifique-physicien Stephen Hawking. On connaît sa célébrité et son brio, donc on connaît également la signification symbolique qu’il représente par le double contraste qu’il instrumente, autant en étant ce qu’il est qu’en disant ce qu’il dit... Hawking est depuis longtemps atteint d’une terrible maladie qui déforme totalement son corps, l’oblige à vivre grâce à des artifices technologiques sophistiquées pour à la fois survivre et pour communiquer sa puissante pensée, d’une part (“en étant ce qu’il est”) ; Hawking est connu ces dernières années pour une vision de plus en plus crépusculaire du sort à la fois de notre civilisation et de l’espèce humaine ad a whole, d’autre part (“en disant ce qu’il dit”).

ZeroHedge.com relaie, le 14 octobre, un texte de Jake Anderson via TheAntiMedia.org le 13 octobre, lequel reprend l'intervention de Hawking exposée dans The Huffington Post du 8 octobre 2015. On verra dans ce cheminement un autre symbole, celui de la rapidité de la communication antiSystème pour nous offrir un commentaire puissant et approprié aux nouvelles que nous développons ci-dessus, permettant à l’ensemble de susciter et d’offrir une réflexion tout aussi puissante qu’elle est urgente sur une vérité de situation elle-même d’une puissance sans équivalent possible dans les bornes de notre époque et de notre civilisation.

Nous donnons quelques extraits du texte de Jake Anderson, avec son interprétation acceptable du propos de Hawkins, avec l’emploi notamment de l’expression capitalist greed (la cupidité capitaliste ou, mieux dit, la “cupidité capitalistique”) pour désigner la menace essentielle qui, selon Hawking, conduit à la destruction du monde. Nous nous en tenons un fait lui-même, – savoir que Hawkins place désormais la “cupidité capitalistique” au-dessus de toute autre menace, par exemple, comme il le disait encore il y a un an ou deux, la menace de l’intelligence artificielles. Les arguties économiques sur le fonctionnement du capitalisme qui suivent ne nous intéressent en rien. Il suffit que l’expression employée renvoie au Système par le biais du capitalisme qui est cité, d’autre part à la psychologie humaine par le biais du trait de caractère qu’est la cupidité.

« Stephen Hawking has been outspoken in recent years about the catastrophic dangers humanity faces in the 21st century. He said we should be cautious in attempting to contact aliens, warning that advanced extraterrestrial life may not be friendly toward us and could destroy the human race. He also stated we should be cautious in creating strong artificial intelligence. The renowned physicist joined Tesla’s Elon Musk, Apple co-founder Steve Wozniak, and Google executive Demis Hassabis in signing a letter that warned against a military artificial intelligence arms race.

» Hawking even issued a warning to the scientists at the European Center for Nuclear Research (CERN) about the dangers of the Higgs Boson “God Particle,” claiming it could initiate “catastrophic vacuum decay” — a quantum bubble that expands at the speed of light and wipes out the universe.

» Recently, Hawking addressed the threat he says may be more far more dangerous to the future of human civilization than robots, aliens, or quantum particles: capitalist greed. During a Reddit AMA, he argued that the future is wrought with the peril of rampant inequality expedited by an automated machine-based global economic system.

» “If machines produce everything we need, the outcome will depend on how things are distributed.” Hawking continued, “Everyone can enjoy a life of luxurious leisure if the machine-produced wealth is shared, or most people can end up miserably poor if the machine-owners successfully lobby against wealth redistribution. So far, the trend seems to be toward the second option, with technology driving ever-increasing inequality.” »

Nous sommes la civilisation de la destruction du monde

Pour comprendre l’état de subversion dont nous sommes affectés, et l’état d’inversion totale où nous avons été précipités, il suffit de comprendre que le centième de la population du monde est propriétaire abusif, faussaire et trompeur de la moitié de la richesse du monde. (Dès lors que ce rapport est considéré comme “abusif, faussaire et trompeur”,  – et il ne peut en être autrement, – , c’est tout le processus qui y conduit, y compris les richesses gagnées honnêtement et scrupuleusement par certains, qui est touché, et toutes les personnes qui en usent également. La logique n’autorise aucune autre conclusion et n’a que faire d’un jugement équitable ni d’une justice des choses : la maladie et l’infection ne mesurent pas leur action au mérite et au vice de ceux qu’elles affectent.) Il faut alors comprendre que c’est le principe de la propriété qui est lui-même infecté absolument, comme on l’est par une maladie contagieuse, par ces caractères (“abusif, faussaire et trompeur”). Il faut alors savoir que c’est notamment sinon essentiellement sur ce principe de la propriété que les plus grands esprits politiques et métapolitiques (notamment Joseph de Maistre et Talleyrand) ont travaillé pour donner une définition concrète acceptable du principe de la souveraineté, qui est le pendant pour une société organisée et une civilisation, du principe de l’identité, – c’est-à-dire, la chose principielle désignant l’être, – et une civilisation, une entité ou une “nation” si l’on veut étant également considérées comme “êtres”. Il faut alors mesurer l’extraordinaire puissance de notre Chute dans l’inversion qualitative en réalisant que le principe de l’être est devenu absolument “abusif, faussaire et trompeur” et qu’il opérationnalise de facto la destruction de l’être. Rien de plus catastrophique ne peut être imaginé en fait d’inversion.

Il ne suffit plus de constater que nous allons à la catastrophe de la destruction du monde à une rapidité désormais extraordinaire, il ne suffit plus de constater que le Système, dont notamment le capitalisme comme instrument principal, est évidemment le maître d’œuvre de cette odyssée catastrophique. L’expression “maître d’œuvre” appliquée au Système est fondamentale dans ce cas : il s’agit bien, lorsqu’elle est prise dans son sens précis comme c’est le cas, de « l’entité retenue par le maître d'ouvrage afin de réaliser le projet dans les conditions de délais, de qualité ainsi que de coûts fixés par ledit projet, le tout conformément à un contrat. » Le “maître d’œuvre” n’est pas le concepteur, il est le réalisateur, dans le cas du Système avec ses deux outils fondamentaux que sont le système du technologisme et le système de a communication... Mais qui est le “maître d’ouvrage” ? Notre devoir moral et intellectuel est de chercher autre chose, au-delà du destin extraordinaire que nous connaissons, au-delà de l’observation de l’action du maître d’œuvre, – notre devoir moral et intellectuel est d’explorer les choses du côté du “maître d’ouvrage”.

Lorsqu’Anderson rapporte le sens des propos de Hawking et cite la “cupidité capitalistisque”, nous observons qu’il s’adresse, selon nous, à la psychologie plus qu’à l’économie : “...la psychologie humaine par le biais du trait de caractère qu’est la cupidité”. Nous disons bien “selon nous”, car il s’agit bien de notre interprétation à partir du propos de Hawking. Nous utilisons ce propos, ou l’interprétation de Hawking par Anderson, non comme une communication de la connaissance d’un homme, non comme l’appréciation morale d’un homme, quelle que soit son immense qualité intellectuelle, mais comme un événement symbolique objectif d’une très grande puissance [dépassant Hawking lui-même], c’est-à-dire une vérité de situation nous communiquant une part essentielle de la Vérité de notre destin.

D’autre part, ce propos d’Hawking, décidant de placer la “cupidité capitalistique” comme une menace plus grave, par exemple, que l’intelligence artificielle, tend à mettre en cause toute la production de la modernité qui est aujourd’hui rassemblée au sein du “capitalisme mondialisé“, c’est-dire au sein du Système. C’est donc toute la modernité dont le Système est la synthèse opérationnelle, qui est mise en cause, c’est-à-dire comme Cause Première terrestre et opérationnelle là aussi de la catastrophe qui nous affecte. En ce sens, on dira qu’il y a “progrès” dans le propos de Hawking, ce constat ayant toute l’ironie catastrophique qu’on imagine puisqu’en condamnant le capitalisme, donc la modernité et le Système, c’est le mythe du “Progrès“ que Hawking détruit absolument, d’une façon décisive et pressante (“il n’y a pas une minute à perdre”).

Cela ne nous dispense en rien, et même au contraire, cela nous fait un devoir impératif de nous intéresser à la Cause Première qui est derrière cette pseudo-Cause Première terrestre (la modernité, le Système, le capitalisme) dont les effets catastrophiques sont incompréhensibles si l’on en reste à elle. Il s’agit d’une voie que nous avons déjà souvent suggérée, qui est certes théorique mais qui est aussi opérationnelle ; pour notre compte, nous la suivons nous-mêmes en appliquant des conceptions telles que la métahistoire, aussi bien d’ailleurs que tout notre travail à la lumière de notre hypothèse de départ pour la compréhension que nous proposons de la séquence historique (métahistorique) considérée, du “déchaînement de la Matière”.

De ce point de vue qui est de rechercher la méthodologie la plus féconde et la plus noble (du point de vue de l’esprit), nous nous permettons de renvoyer nos lecteurs à un texte écrit en janvier 2012, sous le coup d’incidents qui nous paraissent aujourd’hui assez mineurs, plus précisément pour ce cas la diffusion de la vidéo Innocence of Muslims, et à cette occasion le nième épisode des frasques de Charlie-Hebdo, – cet épiphénomène qui s’avère, considéré sur le terme, l’une des plus piètres impostures de l’époque pour se faire croire à elle-même qu’elle est ce qu’elle n’est pas. Nous reprenons deux paragraphes du texte exposant nos conceptions, avec un extrait de La Grâce de l’Histoire portant également sur cette question, qui est celle de la capacité et de la richesse d’une pensé acceptant de considérer comme possible ou probable le fait de la surhumanité, ou le fait de la spiritualité

• D’un extrait de La Grâce de l’Histoire : « [...S]ans être religieux (Chrétien) de quelque façon que ce soit, ni “pratiquant” d’une foi religieuse, ni ardent illuminé ou même raisonnable croyant de cette méthode de la foi, sans même rien de tout cela, nous voulons qu’on puisse penser, presqu’avec l’état de l’esprit d’un athée s’il le faut et pour nous faire bien entendre jusqu’aux plus sourds à cet égard, avec comme centralité du dispositif l’idée si puissante, si enrichissante, de l’existence de l’Unique, du Principe éternel, de l’Ineffable, – ou bien celle de “l’existence de Dieu”, si vous voulez, pour faire bref selon le langage convenu…»

• Ceci encore, venu du texte accompagnant l’extrait de La Grâce : « En un sens, cela n’a rien à voir avec l’existence de Dieu ou non, qui est une question de spéculation philosophique complètement théorique, n’impliquant nullement la nécessité de la prise en compte de la dimension de la spiritualité dans la pensée, donc dans la raison. Certes, cela a tout à voir, au contraire, avec la question de l’intégration de la dimension de la spiritualité dans la réflexion, dans l’organisation et le fonctionnement de la raison. (…Laquelle intégration peut effectivement conduire, par des voies détournées mais évidentes, – ou bien dira-t-on “impénétrables”, pour faire bref et significatif, – à la possibilité d’une conviction rationnelle de l’existence d’un cadre principiel originel, dit également “existence de Dieu”, qui remet sapiens et ses prétentions à leur place véridique.)

» C’est cela, cette question de l’intégration de la dimension de la spiritualité dans notre intelligence et dans notre raison, qui “nous” affole… Lorsque le Premier ministre français courant nous dit, à propos des grandes affaires en cours (‘Charlie Hebdo’, les caricatures du Prophète, la liberté de parole à ce propos et toute cette sorte de choses hautes), “Nous ne voulons pas vivre sous la contrainte de la spiritualité”, cet homme aux yeux vides et au regard extraordinairement ennuyeux, ces yeux et ce regard résumant 200 ans de dictature absolue de l’esprit bourgeois comme le comprenaient bien Balzac, Baudelaire et Flaubert, – cet homme-là nous dit en vérité, et d’ailleurs sans penser à mal mais simplement trop faible pour repousser l’empire du Mal  : “Nous voulons vivre sous la contrainte de la médiocrité absolue” (ou “de la modernité absolue”)... Effectivement, il ne peut dire “…sous la contrainte du Mal”, parce qu’il n’ose concevoir une chose si considérable, qui suppose pour être conçue, a contrario, une dimension spirituelle intégrée par l’intelligence et sa raison. Et il nous montre, d’un geste ample, l’extraordinaire paysage de la catastrophe que son empire (celui du Premier ministre de rencontre ou celui du Mal), enfin libéré des contraintes de la spiritualité, nous a légués ; et il aimerait bien que la foule crie “on-a-ga-gné ! On-a-ga-gné !”, et que le cas soit enfin tranché ; que la “réflexion” s’arrête là, enfin. L’on sent bien qu’à aller plus loin, la glace devient horriblement mince. »

Bien entendu, ce texte date de 2012 et aborde un domaine de l’exercice de l’esprit à partir de cas périphériques et anecdotiques. Les sujets qu’il aborde ne sont pas encore impératifs. Aujourd’hui, trois ans plus tard, ils sont devenus absolument impératifs, parce que les cas qui nous y invitent sont absolument centraux à ce qu’est devenu notre monde ... Que ce soit cette équation du Diable qu’est le “1% = 50%” ou le jugement d’Hawking, tout le monde sent bien que nous sommes entrés dans la phase décisive de l’effondrement du Système, de l’effondrement de cette civilisation, et que les mythes qui tenaient cette carcasse branlante sont aujourd’hui des squelettes dispersés au souffle de la tempête, – qu’ils se nomment “modernité”, progrès” & Cie.

Dans cette situation, la méthodologie de la pensée que nous suivons, et dont nous nous expliquons régulièrement, nous paraît absolument nécessaire et vertueuse, non seulement d’un point de vue méthodologique mais aussi et surtout du point de vue de la thérapie fondamentale, en fournissant à la pensée, en plus d’un mode de fonctionnement, une indispensable médecine pour écarter tous les effets possibles d’infection et de pathologie ; une telle façon de pensée fait partie du nécessaire système immunitaire de la pensée, par simple élévation.