Israël face au désordre : une révolution stratégique et politique ?

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Israël face au désordre : une révolution stratégique et politique ?

Lisant cette nouvelle de DEBKAFiles du 25 janvier 2014, on a l’impression, par rapport à la réputation du site, d’une de ces informations plus soucieuses de la vérité de la situation que de la recherche d’une déformation de cette vérité au profit de la cause défendue. Il s’agit d’un texte, présenté comme venant d’un officier du renseignement israélien parlant à “des correspondants étrangers”, pour annoncer la possibilité, voire la probabilité d’une transformation fondamentale de la stratégie israélienne.

En cause, bien entendu, l’évolution de la situation au Moyen-Orient vers une sorte de “désordre structuré”, bien symbolisé par la prolifération des divers “Al Qaïda” (voir le 11 janvier 2014, “Al Qaïda, marque déposée...”). Deux chiffres situent l’urgence du débat, selon la source citée, avec l’évaluation du nombre de combattants djihadistes en Syrie qui seraient passés de 2 000 à 30 000 en deux ans, cela conduisant les dirigeants israéliens à envisager une stratégie d’intervention ouverte et structurée en Syrie... «In a special briefing to foreign correspondents Friday, Jan. 24, a high-ranking Israeli intelligence officer, speaking on condition of anonymity, reported that more than 30,000 al-Qaeda-linked fighters are active in Syria, a huge increase over the 2,000 jihadis present there two years ago. With jihadis in control of Syrian territory on Israel's northern borders, the high-ranking officer said “many discussions are taking place behind closed doors about the possibility of rethinking its strategy” of neutrality in the Syrian civil war. The inference drawn from this disclosure is that, for the first time in Syria’s three-year civil conflict, Israel is ready to embark on cross-border military action to stem this direct threat.»

L’idée est bien que cette stratégie implique le passage d’actions diverses d’interférences dans les conflits en cours autour d’Israël (actions qui, d’ailleurs, contribuèrent au développement du désordre et des “al Qaïda” divers...), à une action stratégique structurée où Israël serait partie prenante. Il s’agit de la réalisation de ce qu’est devenue, en tant qu’importance stratégique et désordre effectif, la situation dans le cœur central du Moyen-Orient. Divers signes ont montré ce qui pourrait être cette évolution stratégique d'Israël, notamment un certain rapprochement avec la Russie, notamment au niveau d’une coopération entre les services de renseignement et les structures policières face à ces situations. Tout cela entraîne des perspectives de changements profonds, effectifs ou potentiels, au niveau des forces militaires israéliennes et au niveau de la politique israélienne de sécurité. Dans le cas cité, bien entendu, Israël apparaîtrait comme un allié objectif du régime Assad, et même, par le biais des alliances, comme un allié objectif indirect de l’Iran et du Hezbollah... Cela pose quelques problèmes, au moins immédiats d’“image” et de communication, certainement profonds au niveau de la psychologie et des structures politiques internes d'Israël, avec des conséquences imprévisibles.

«Israel’s recourse to military action against the jihadist threat from Syria would require learning US military tactics for combating terrorists in Afghanistan and Pakistan. The IDF has no experience of this kind or scale of warfare. It would have to re-write its war doctrine and retrain substantial commando forces in preparation for long years of close-up combat against the jihadist enemy. Israel would also need to carefully weigh the pros and cons of a military campaign against al Qaeda’s Syrian deployment, taking into consideration that resorting to a campaign against al Qaeda would ease the pressure on the Assad regime and its allies, Iran and Hizballah. That is a hard call to make.»


Mis en ligne le 27 janvier 2014 à 07H15