« If France votes no, it is a problem for Europe »

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Le Guardian de ce matin indique que, par la voix de son secrétaire au Foreign Office, Tony Blair a fait indirectement savoir qu’un “non” français au référendum sur la Constitution européenne conduirait éventuellement le Royaume-Uni à abandonner son propre référendum sur le sujet. Dans tous les cas, le gouvernement britannique considère qu’un tel événement changerait toutes les données du problème. Comme le remarque assez justement une source proche du conseil des ministres: « If Britain alone votes no, it is a problem for Britain. If France votes no, it is a problem for Europe. We would wait to see what the French had to say, but it is inconceivable that the constitution could go ahead. »

Le Guardian rapporte ceci d’un débat télévisé de ce week-end: « Mr Straw said a rejection by France would have to be put to a meeting of EU heads of state. He said he could not predict what would happen. Asked on ITV's Jonathan Dimbleby programme if the UK referendum would go ahead, Mr Straw said: “It all depends ... I've no idea what is going to happen.” »

Dans ce domaine, — une fois n’est pas coutume, — le jugement britannique est assez objectif dans la mesure où il évite le parti-pris parce que balancé entre la nécessité de se rapprocher de l’Europe et la crainte d’une évolution européenne vers une formule intégrée. Les Britanniques observent le débat sur la Constitution sans la moindre passion favorable, mais avec à l’esprit un calcul raisonnable d’une proximité nécessaire. Il ont parfaitement saisi l’essence du problème : « If Britain alone votes no, it is a problem for Britain. If France votes no, it is a problem for Europe. »

L’évolution britannique indique de facto la vacuité et la nature artificiellement dramatisée de l’argument selon lequel un “non” français isolerait la France, — ou encore (selon un mot d’une source européenne rapportée par Le Figaro): « C'est en France qu'il y aura une crise. Pas à Bruxelles. » C’est tout le contraire: le “non” français bouleverserait la situation européenne et forcerait à une complète reconsidération du problème européen. C’est à Bruxelles que la crise s’installerait. (A Paris, elle existe d’ores et déjà, au moins depuis la mi-mars et les premiers sondages pour le “non”.)


Mis en ligne le 18 avril à 12H45