L’USAF pire que la Navy

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Les divers services des forces armées US ne cessent de défiler au Congrès pour exposer leur horrible situation. Après la Navy, qui est venue se plaindre de la difficulté de ses perspectives en dotation d’avions de combat, c'est le tour de l’USAF. Les conditions sont bien pires que celles de la Navy.

Voici ce qu’en dit le Daily Report de l’Air Force Association, du 11 avril:

«Fighter Gap’ Now a Problem: Testifying before a Senate panel April 9, two Air Force generals said the service faces a “fighter gap” in the years ahead that could leave it drastically short of its requirement for 2,250 fighters in its force structure. Based on the current program of record, the Air Force anticipates “a shortage of over 800 aircraft,” beginning in 2017 and running through 2024, Lt. Gen. Daniel Darnell, deputy chief of staff for air, space, and information operations, plans and requirements, told the Senate Armed Services Committee’s AirLand Subcommittee. Darnell noted, for example, that the F-35 does not go into full production until 2015—reaching rates of 48 per year—yet the Air Force already is retiring F-15s and F-16s and will continue to do so through the out years. And before the JSF achieves full production, manufacture of the F-22 will be over, based on the current production cap that limits USAF to 183 Raptors. Following the hearing, Lt. Gen. Donald Hoffman, the Air Force’s senior uniformed acquisition official, told reporters that the current cap on F-22 production, which falls far short of the 381 F-22s that it maintains it needs, is a big part of the problem. But the real issue, he said, is the production rate for F-35s and how fast the new fighters can replace retiring iron. Aircraft, such as older F-16s, F-15s, and even some A-10s, may not last as long as it takes to get enough F-35s on the ramp, Hoffman said. ..»

Ainsi défilent au Congrès les évaluations de la situation catastrophique de la structure de forces qui n’ont pourtant pas été affectées directement par les guerres en cours en Irak et en Afghanistan. L’U.S. Army et le Marine Corps ont été directement touchés par ces conflits et réduits à des conditions extrêmement délicates pour seulement soutenir le rythme des combats que ces deux services mènent. Leur soutien logistique et autre effectue une ponction énorme sur le budget de la défense, au détriment du financement courant des deux autres forces (USAF et Navy).

Ces deux forces sont elles-mêmes dans une position difficile à cause de l’évolution structurelle des forces armées depuis la fin de la Guerre froide (énorme extension de leurs activités, engagements divers, à partir d’une masse considérable constituée dans les années de 1979 à 1990, mais très peu ou pas modernisée depuis, ce qui conduit à des matériels aujourd’hui dans un état de vieillissement avancé, – 24-25 ans d’âge moyen pour les avions de l’Air Force). Les ponctions en faveur de l’Army et des Matines et en leur défaveur aggravent chaque jour cette situation. A l’autre bout du dilemme, les programmes de modernisation (F-22 et F-35) rencontrent des difficultés sans nombre qui font repousser leur arrivée en escadres, et d’ailleurs à un rythme qui sera réduit par rapport aux nécessités (48 F-35 par an pour l’Air Force au lieu des 110 jugés nécessaires avant même que des délais supplémentaires aient encore reculé l’entrée en service).

On observera combien le JSF (F-35) est le pivot de toute cette affaire. Le programme ne cesse de prendre du retard et la Navy et l’USAF ne cessent de réclamer son entrée en service accélérée, sous peine de chercher des solutions alternatives (repli sur la production de modèles anciens modernisés). Le “trou” possible de plus de 800 avions de combat pour l’USAF entre 2017 et 2024 représente une énorme réduction de plus du tiers des capacités de l’USAF. On peut considérer que l’USAF agite cette possibilité pour obtenir des crédits supplémentaires mais il apparaît évident depuis quelques temps que cette crise n’est pas un montage de relations publiques. Il est vrai que les forces armées US sont entrés dans une crise qui devrait dépasser celle de la “Hollow Army” qui a suivi le Vietnam, qui n’a pas de précédent depuis la démobilisation accélérée de septembre-décembre 1945.


Mis en ligne le 12 avril 2008 à17H22