Aux USA, la plus grave des crises: la crise de confiance

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Deux indices successifs concernant le sentiment des Américains vis-à-vis de la situation économique montrent une aggravation du sentiment, une inquiétude qui ne cesse de croître. La chute de la confiance commence à ressembler à un effondrement.

• Le 14 février, le PEW Center Research for the People & the Press publiait une étude statistique sur l’évolution du sentiment de la population concernant l’économie. Les chiffres extrêmes de l'étude sont significatifs, avec les optimistes qui passent de 26% à 17% et les plus pessimistes de 28% à 45%.

«Public views of the U.S. economy, already quite negative, have plummeted since January. Just 17% currently rate the nation's economy as excellent or good, down from 26% last month. The percentage of Americans rating the economy as “poor” has increased even more dramatically, from 28% to 45% in one month.»

• Le Financial Times du 16 février rapporte les résultats d’une statistique mensuelle, l’index des consommateurs de Reuters/université du Michigan. La situation de la confiance est en très sévère aggravation.

«US consumer confidence dropped to a 16-year low this month, a level that has historically signalled recession.

»The Reuters/University of Michigan index of consumer sentiment fell 11 per cent for early February to 69.6, compared with the previous month - the lowest level since February 1992.

»“Past declines of this magnitude have always been associated with subsequent recessions,” said Richard Curtin, the director of the survey.

»Households of all incomes and age groups appear to have been hit, with half of consumers anticipating falling real incomes and higher unemployment this year.

»The report “indicates an accelerating downturn”, said Brian Bethune, an economist at Global Insight. “It doesn't look like a gradual letting the air out of the balloon right now.”

»Eighty-six per cent of consumers said they believed the US was in recession, the highest proportion since 1982, when the US was in the middle of its worst postwar economic slowdown.

»“Year-ahead prospects for the national economy were... [at] a level comparable to the worst level in the recessions of the early 1990s and 1980s,” said Mr Curtin.»

Comme on voit, comme dans le cas de Krugman, c’est à nouveau le facteur psychologique qui est en cause. La “crise financière” qui évolue vers une “crise économique” prend le chemin de traverse habituel et se transforme dans la plus grave crise possible pour les USA: la “crise de confiance”. Pour cette économie basée sur la consommation, c’est la pire des perspectives possibles et la voie classique vers la crise générale.

Les conditions politiques sont particulièrement “favorables” à cette aggravation. La position des autorités politiques et financières apparaît de plus en plus contestée. L’article du Financial Times cite cet avis de Brian Bethune, l'économiste de Global Insight : «On the financial market side there is a steady drumbeat of problems. There is a really serious problem there that the Fed has grotesquely underestimated.»

La campagne présidentielle est elle-même marquée par tous les extrêmes possibles, au sortir d’une présidence catastrophique et extraordinairement aventureuse qui a durement secoué la psychologie américaniste et à radicalement réduit le statut d'influence des USA dans le monde. Si les facteurs qu’on envisage ici sont économique, la substance de la crise, exprimée par la psychologie, est générale et affecte l’entièreté d’un système. La référence de la situation US, pour s’en tenir à la pression psychologique des événements, est plus que jamais la Grande Dépression (encore plus que le krach d’octobre 1929), et la Grande Dépression dans sa période la plus aiguë (1932-33).


Mis en ligne le 18 février 2008 à 06H13

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