F-15 panique

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La situation de la défense aérienne des USA commence à devenir une préoccupation majeure, qui atteint désormais le grand public après quelques semaines de confinement dans les sphères spécialisées.On sait qu’il s’agit d’abord d’une crise de l’USAF, illustrée dramatiquement dans ce cas par l’immobilisation du chasseur F-15, une première puis une deuxième fois, avec aujourd’hui une situation où la défense aérienne des Etats-Unis est dans un état très incertain à cause de l’absence de cet appareil.

Un reportage d’AP, mis en ligne le 26 décembre, révèle effectivement des situations inquiétantes; un cas où la défense aérienne de l’Alaska a du être prise en charge par des CF-18 canadiens; un autre, toujours pendant, où la défense aérienne de plusieurs Etats (dont la Californie), c’est-à-dire toute la côte Ouest regroupant 46 millions d’habitants, est assurée par une seule escadre de combat de la California Air Guard…

«And with Oregon's fighters grounded, the California Air National Guard is standing watch for the entire West Coast, an area of more than 300,000 square miles that is home to more than 46 million people in California, Oregon, Washington, and slices of Arizona and Nevada.

»The California Air National Guard said this is first time in history that a single state's fighter wing is providing coverage for an entire coast.

»The California Guard is keeping three alert sites — in Riverside and Fresno, Calif., and Portland, Ore. — equipped and staffed with pilots and mechanics.

»“As a unit we're kind of stressed, but everyone's accepting this as a challenge and all the men and women of the unit are acting as professionally as you could ever hope for,” said Col. Gary Taylor, operations group commander for the Fresno-based 144th Fighter Wing of the California Air National Guard.

»The unit has had to borrow F-16s from bases in Indiana and Arizona and trim back training for certain overseas operations.»

L’affaire a sucité un éditorial dans le Wall Street Journal, ce 27 décembre, réclamant une solution aussi rapide que possible à l’impasse actuelle. Cette solution, à cause des conditions qui se sont installées et des nécessités chronologiques d’urgence, ne peut être trouvée qu’avec le F-22 Raptor. L’édito estime que le F-22 devrait remplacer le F-15 au bout du rouleau (ce qui entraînerait un achat de F-22 supplémentaires, une accélération de la production et ainsi de suite).

«We cannot predict what kind of adversaries the U.S. will face in the coming decades, but we do know that part of the responsibility of being the world's “sole remaining superpower” is to be prepared for as many contingencies as possible. One prudent way of reducing the threat is to discourage potential adversaries from trying to match America's advantages in numbers and technology. Replacing our faltering Eagles with additional Raptors may be expensive, but allowing our neglect to be exploited by those who wish us harm would be ruinous.»

L’affaire des F-15 devenant publique et le problème des F-15 étant par nature insoluble (la fatigue du métal par vieillissement est quelque chose d’irrémédiable), on se trouve devant un cas de force majeure, – on veut dire par là, une polémique de force majeure. Elle est et sera d’autant plus vive qu’il s’agit de la «world's “sole remaining superpower”», dont le fameux NORAD n’a pas su intercepter, – Dieu sait pourquoi puisque les F-15 volaient encore à cette époque, – les avions de transport kamikaze de 9/11, qui se trouve ainsi aujourd’hui avec une défense affreusement affaiblie contre la principale des menaces qu’elle ne cesse de dénoncer. Plutôt piteux, pour la «world's “sole remaining superpower”», avec son budget éléphantesque de $650 milliards par an pour le Pentagone. Piteux et insupportable.


Mis en ligne le 28 décembre 2007 à 14H24

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