L’Irak se complique

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Washington a donc joué à fond la “victoire” en Irak, mais il l’a fait avec les moyens du bord, à la Petraeus. Il a acheté des ralliements, donné des satisfaction aux diverses factions, donné des gages au gouvernement en place. En un sens, Washington s’est retiré en partie du jeu, – c’est dans tous les cas ce qu’a compris le gouvernement irakien.

D’où cette déclaration de Mowaffaq al-Rubaie, conseiller pour la sécurité nationale du gouvernement irakien, selon Reuters (sur Yahoo le 11 décembre) :

«Iraq will never allow the United States to have permanent military bases on its soil, the government's national security adviser said, calling the issue a ‘red line’ that cannot be crossed.

»“We need the United States in our war against terrorism, we need them to guard our border sometimes, we need them for economic support and we need them for diplomatic and political support,” Mowaffaq al-Rubaie said.

»“But I say one thing, permanent forces or bases in Iraq for any foreign forces is a red line that cannot be accepted by any nationalist Iraqi,” he told Dubai-based al Arabiya television.

»Rubaie's comments, in an interview first broadcast late on Monday night, were the clearest sign yet that Iraq's leaders are looking ahead to the days when they have full responsibility for the country's defence.»

Il ne s’agit certainement pas d’une déclaration de convenance et ne reposant sur aucune réalité concrète. Les Américains ont de moins en moins de moyens de faire pression sur le gouvernement irakien, toujours en place malgré des désaccords très durs avec Washington l’année dernière et cette année, et des annonces un peu rapide du “limogeage” du Premier ministre irakien (avec l'avis du ministre français des affaires étrangères, d'une si grande habileté et en conformité avec les usages diplomatiques, dit publiquement en août dernier, pour “faire plaisir” à son amie Condi Rice, de la nécessité du remplacement du Premier ministre irakien). Le gouvernement irakien se met en place pour une situation où les USA n’exerceront plus la prépondérance en Irak ni, sans doute, dans la région. De ce point de vue, l’idée de bases permanentes US en Irak n’est pas acceptable.

Il n’est pas indifférent d’observer que ces déclarations particulièrement fracassantes ont été faites sur une chaîne de télévision arabe (al Arabiya). C’est un signe d’indépendance de plus.


Mis en ligne le 12 décembre 2007 à 09H15

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