Humeur noire, avec le spectre de la Grande Dépression

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A Cleveland, dans l’Ohio, Wal-Mart, l’un des fleurons du capitalisme US, offrait 300 emplois pour une nouvelle succursale. Les queues des demandeurs d’emplois ont atteint 6.000 personnes. Le Guardian de ce matin rapporte cette remarque : «Amy Hanauer, director of Policy Matters Ohio, told Cleveland's Plain Dealer newspaper that the queue was “deeply troubling”, adding: “That's Depression-era kind of imagery.”». La même référence de la Grande Dépression avait été évoquée, lors de la crise de la banque Northern Rock, au Royaume-Uni cette fois, en août dernier.

“La” crise aux USA commence à toucher gravement la psychologie de la population. L’indice de confiance des consommateurs est tombé, d’octobre à novembre, de 91,6 à 87,3 (on prévoyait 91,6 en novembre), ce qui est l’indice le plus bas depuis la catastrophique chute de confiance qui avait suivi Katrina (85,2 en octobre 2005). Michael Schenck, de la Credit Union National Association, interprète ce chiffre de cette façon : «Nous approchons du niveau de confiance où nous serions si nous étions en récession».

Le Guardian déjà cité rapporte :

«US house prices have suffered their worst plunge for two decades as defaults on sub-prime mortgages have shattered homebuyers' confidence and battered lenders have withdrawn cheap loan deals.

»According to the key Standard & Poor's housing index, released yesterday, third-quarter US prices were down 4.5% on 2006 and were 1.7% lower than the second quarter of this year — the sharpest drop in the study's 21-year history.

»The figures, released on the same day as research revealing a collapse in consumer confidence, showed that a once patchy economic downturn has become a nationwide phenomenon. The investment bank Goldman Sachs warned yesterday that the chances of a recession had risen to between 40% and 45%.»

Douglas Palmer, le maire de Trenton, dans le New Jersey, réclame une action nationale d’urgence : «The ... crisis has the potential to break the back of our economy, as well as the backs of millions of American families, if we don't do something soon.»

Les voix raisonnables, qui sont là pour veiller à remonter le moral défaillant et protéger le système des pertes de confiance de ses administrés, en sont réduites à constater que même l’impression des spécialistes n’est pas très bonne. C’est ce qu’observe Neil Irwin, du Washington Post, le 27 novembre :

«Wall Street is betting on a recession.

»Investors in stocks and bonds are paying prices that indicate they believe a snowballing housing crisis and worsening credit crunch will soon tip the U.S. economy into a recession, analysts said. Many economists, including leaders of the Federal Reserve, don't think things will get that bad, but some say the risk of a serious downturn has risen in recent weeks.»


Mis en ligne le 28 novembre 2007 à 08H46