Le chef de l’opposition à l’attaque contre l’Iran : le sénateur républicain Hagel

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Le chef de l’opposition à l’attaque contre l’Iran : le sénateur républicain Hagel

Il est intéressant de rappeler, pour fixer les idées, que des sénateurs républicains comme Hagel, Lugar et Warner ont voté contre la résolution Lieberman-Kyl désignant la Garde Islamiste iranienne (IGRC) comme une organisation terroriste et donnant ainsi, – dans l’interprétation de certains, – une sorte d’éventuel blanc-seing à une possible attaque contre l’Iran. (Que de précautions de langage nécessaires, traduisant la complexité de la situation washingtonienne.) Cela permet de mieux faire comprendre le rôle du sénateur Hagel, qui s’impose comme le chef de l’opposition à une guerre contre l’Iran aux USA.

Aujourd’hui, sur Antiwar.com, Jim Lobe détaille et analyse l’initiative de Hagel, par ailleurs révélée hier par Steve Clemons sur son site The Washington Note: une lettre du sénateur républicain du Nebraska au président Bush, demandant d’engager des “entretiens direct, complets et inconditionnels” avec l’Iran. (La lettre date du 17 octobre, avec copie à Rice, Gates et Hayden; il semble qu'elle n'a reçu pour l'instant aucune réponse.)

Hagel écrit à propos de sa suggestion d'entretiens inconditionnels:

«An approach such as this would strengthen our ability across the board to deal with Iran. Our friends and allies would be more confident to stand with us if we seek to increase pressure, including tougher sanctions on Iran. It could create a historic new dynamic in US-Iran relations, in part forcing the Iranians to react to the possibility of better relations with the West. We should be prepared that any dialogue process with Iran will take time, and we should continue all efforts, as you have, to engage Iran from a position of strength.

»We should not wait to consider the option of bilateral talks until all other diplomatic options are exhausted. At that point, it could well be too late.»

Jim Lobe s’emploie à mettre en position de jugement contrasté la position de Hillary Clinton par rapport à celle de Hagel, de même que la situation dans les deux partis par rapport à la position de Hagel. Le vote d'Hillary Clinton en faveur de la résolution Lieberman-Kyl a porté un rude coup à son crédit général, notamment sur ce point qu'elle ne puisse pas résister à des volte-face politiques selon l’opportunité des situations.

«While the major Republican candidates, including front-runner Rudi Giuliani, former Gov. Mitt Romney, and Sen. John McCain, have been at least as hawkish as the administration on Iran – indeed Giuliani's foreign policy team is dominated by neoconservatives who have openly called for attacking Iran if it does not freeze its nuclear program, Democrats have appeared somewhat more divided.

»Frontrunner Sen. Hillary Rodham Clinton has been the most hawkish to date. Of the four serving senators in the Democratic race, she was the only one who voted earlier this month for a resolution co-sponsored by the two honorary co-chairs of the neo-conservative Committee on the Present Danger, Sens. Joseph Lieberman and John Kyl, that urged Bush to list the IGRC as a “terrorist” organization. The resolution passed 76-22, with Democrats roughly evenly split on the measure.

»The other Democratic candidates have assailed her vote, claiming that it could be used by the administration to justify a cross-border attack on IRGC bases that could precipitate a larger conflict.

»Since the vote, Clinton has repeatedly tried to reassure voters that her vote should not be construed as justifying war with Iran, going so far as to co-sponsor another bill that would require Bush to seek Congressional approval before taking major military action against Tehran.»

Avec sa lettre à GW Bush, Hagel, par ailleurs très intègre, très populaire dans les cercles dirigeants modérés, apparaît effectivement comme une sorte de chef de file d’une opposition informelle qui se constitue contre l’attaque de l’Iran, selon une formule très inédite à Washington. Cette position est d’autant plus intéressante que Hagel ne se représente pas au Sénat en 2007 (ce qui, justement, fait une part de son originalité, comme si le fait de quitter le système lui donnait une autorité supplémentaire.) D’une part, cela le laisse plus libre pour exprimer son opinion. D’autre part, il pourrait trouver dans cette opposition qui n'est plus tout à fait dans le cadre du Sénat ni du parti républicain une voie pour un poste important dans la prochaine administration (Clemons, très proche de lui, milite pour que Hagel obtienne un poste important, comme celui de secrétaire à la défense, dans une future possible administration Hillary Clinton).


Mis en ligne le 1er novembre 2007 à 13H34

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