La perception du déclin américaniste en Allemagne

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Une intéressante appréciation de Steve Clemons, retour d’Allemagne, sur la question du déclin US. Il s’agit de notes assez rapides, mises en ligne le 12 juillet sur le site même de Clemons.

«One of the unavoidable impressions I got from Europeans and particularly Germans during this trip is that there is widespread regret that America has slipped off its pedestal as a largely benign superpower that promoted liberty and economic opportunity. The dollar's decline against the euro has only reinforced a widespread view that America can't afford its global pretensions any longer. While America remains important, it is clear to everyone that it is less so.

»And the Germans are angry at Bush and America as a whole for so badly screwing up a number of collective efforts — particularly on climate change — but also in the Middle East. They are angry that Europe is not in a position to fill the void America is leaving and focus their frustration not on their own leadership problems but at the U.S. for undermining the dynamics of global order.

»A widespread view among elite Germans and the non-elite normal types I spoke to is that America is in fast decline — sort of like Britain after World War II. I think that the impressions foreigners have of this decline is “overshooting reality” as there are many substantive realities about America's ability to deploy force and purpose in the world that remain formidable.

»But conversation in some serious circles is turning to what Europe can do to help America stabilize in some position of “lesser global stature.” There is also a sense that the nation that is filling much of America's previous geopolitical space is China and that Europe feels tension in its strong alliance with U.S. power in decline and its strategic distance from China clearly ascending.»

Ces appréciations sont intéressantes dans la mesure des personnalités et des milieux impliqués. Clemons est un modéré internationaliste, un atlantiste modéré classique, sans aucun doute adversaire affirmé des extrémistes type néo-conservateurs et conservateurs d’extrême-droite. Les personnalités et les milieux qu’il contacte en Allemagne sont de tendance modérée également, et sans aucun doute des milieux atlantistes modérés qui sont en général en contact avec l’establishment classique de Washington. Il s’agit donc d’appréciations qui reflètent les opinions des milieux politiques et industriels les plus larges dans un pays (l’Allemagne) dont la proximité des USA reste un axe central de sa politique.

D’autre part, ces confidences allemandes faites à un Américain ne sont pas contraintes par les affirmations d’engagement européen. Elles sont d’autant plus significatives du jugement allemand sur les affaires américanistes. Il est remarquable que ce sentiment général allemand porte non plus sur la question du déclin US (y a-t-il ou pas déclin?) mais sur la question du degré et de la vitesse du déclin des USA, à partir de leur position d’hyper-puissance hégémonique encore incontestable en 2003.


Mis en ligne le 14 juillet 2007 à 22H31