Soyons sérieux… GW nous explique ce qu’il faut comprendre de l'opinion des citoyens

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GW Bush continue à montrer un dynamisme roboratif lorsqu’il s’agit de nous expliquer la réalité de la réalité. Il a son interprétation des résultats des élections (de novembre 2006), de la signification des sondages, de ce que veulent dire précisément les citoyens américains lorsqu’ils disent quelque chose sur la guerre. Pour lui, les Américains sont pour la guerre, ils le soutiennent, lui GW, ils en redemandent, etc.

Associated Press nous explique la chose, dans une analyse publiée hier, écrite sur un ton assez mordant montrant que même les journalistes commencent à en avoir un peu marre. Goûtez le ton du premier paragraphe, — que nous traduisons pour le plaisir : «Confronté à une forte opposition à sa politique en Irak, le président Bush a décidé d’interpréter l’opinion de ses concitoyens à sa façon. En fait, dit-il, les Américains sont d’accord avec moi…»

Poursuivons :

«Democrats view the November elections that gave them control of Congress as a mandate to bring U.S. troops home from Iraq. They're backed by evidence; election exit poll surveys by The Associated Press and television networks found 55 percent saying the U.S. should withdraw some or all of its troops from Iraq.

»The president says Democrats have it all wrong: the public doesn't want the troops pulled out — they want to give the military more support in its mission.

»“Last November, the American people said they were frustrated and wanted a change in our strategy in Iraq,” he said April 24, ahead of a veto showdown with congressional Democrats over their desire to legislation a troop withdrawal timeline. “I listened. Today, General David Petraeus is carrying out a strategy that is dramatically different from our previous course.”

»Increasingly isolated on a war that is going badly, Bush has presented his alternative reality in other ways, too. He expresses understanding for the public's dismay over the unrelenting sectarian violence and American losses that have passed 3,400, but then asserts that the public's solution matches his.

»“A lot of Americans want to know, you know, when?” he said at a Rose Garden news conference Thursday. “When are you going to win?”

»Also in that session, Bush said: “I recognize there are a handful there, or some, who just say, ‘Get out, you know, it's just not worth it. Let's just leave.’ I strongly disagree with that attitude. Most Americans do as well.”

»In fact, polls show Americans do not disagree, and that leaving — not winning — is their main goal.

»In one released Friday by CBS and the New York Times, 63 percent supported a troop withdrawal timetable of sometime next year. Another earlier this month from USA Today and Gallup found 59 percent backing a withdrawal deadline that the U.S. should stick to no matter what's happening in Iraq.

»Bush aides say poll questions are asked so many ways, and often so imprecisely, that it is impossible to conclude that most Americans really want to get out. Failure, Bush says, is not what the public wants — they just don't fully understand that that is just what they will get if troops are pulled out before the Iraqi government is capable of keeping the country stable on its own.»

On s’arrêtera au dernier paragraphe cité, qui est intéressant. Lors de la récente visite du secrétaire général de l’OTAN aux USA (invité au ranch texan de GW, insigne honneur), les services du porte-parole du secrétaire général ont pu comparer leur technique à celle des porte-parole et autres conseillers en communication du président. Ils en ont rapporté des impressions surprenantes. Les porte-parole de Bush ont totalement renoncé à la réalité, même approximative, pour se conformer à tout ce que dit le président, — un président qui, de son côté, ne se réfère plus à la réalité que pour en disposer à sa guise. Leur travail est désormais de tenter d’ajuster la réalité à ce que dit le président ; la réalité est devenue un “matériel” comme un autre, qu’il importe de déformer et de reformater pour le faire correspondre aux paroles présidentielles. Bush est effectivement complètement isolé, mais d’une façon qui ne le trouble pas vraiment puisqu’il se trouve dans une caisse de résonance qui lui renvoie confirmation de tout ce qu’il dit. La présidence Barnum continue, nullement abattue par des sondages catastrophiques qui, en fait, disent à Bush qu’il n’en fait toujours pas assez dans le sens qu’il a choisi.


Mis en ligne le 29 mai 2007 à 14H39

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