La stratégie qui rétrécit

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Un phénomène tragique qui se déroule sous nos yeux est le rétrécissement constant de la perception et de la psychologie de la direction américaniste. Andrew J. Bacevitch retrace dans un article qu’il publie aujourd’hui dans l’International Herald Tribune le cheminement de ce processus, qui va des ambitions de démocratisation de tout le Moyen-Orient et du reste du monde à partir de la conquête et de la démocratisation de l’Irak au débat actuel sur le nombre de brigades de l’U.S. Army qu’il faudrait envoyer aujourd’hui pour tenter de “sécuriser” Bagdad.

Ce phénomène va de pair avec l’effondrement régulier de la stratégie conceptuelle et de la puissance militaire américaniste qui va avec, et l’aggravation régulière de la situation en Irak. Il marque la perversion en substance du pouvoir à Washington et de tous les éléments annexes (Congrès, communauté des experts, gestion du Pentagone) qui l’accompagnent. Il y a un processus d’aveuglement général régulier.

Il s’agit d’une crise structurelle qui, au-delà de la stratégie elle-même, affecte la vision du monde qui ne cesse elle-même de rétrécir (toutes les préoccupations de Washington sont aujourd’hui concentrées sur l’Irak et la situation à Bagdad, comme si le monde se réduisait à Bagdad). Enfin, et comme naturellement, ce sont la psychologie et l’esprit eux-mêmes qui sont affectés.

Bacevitch décrit le phénomène de la “stratégie qui rétrécit” :

«As if tacitly acknowledging that they have spent all their ammunition strategically, Bush and his lieutenants now preoccupy themselves with operational matters that ought to fall within the purview of field commanders. Will sending another half-dozen combat brigades into Baghdad secure the Iraqi capital? How about if we make it 10? That issues like these should now command presidential attention testifies to the administration's disarray. It's as if Franklin Roosevelt had tried to manage the Battle of the Bulge from his desk in the Oval Office.

»Fighting the Battle of Baghdad does not qualify as presidential business. Devising an effective response to the threat posed by Islamic radicalism does. On that score, however, the most pressing question is this: Does open-ended global war provide the proper framework for formulating that response? Or has global war, based on various illusions about American competence and American power, led to a dead end?

»America's failure in Iraq lends considerable urgency to this question. That no responsible member of this administration possesses the presence of mind, the imagination or the courage to address the issue head-on forms yet another part of the tragedy unfolding before our eyes.»


Mis en ligne le 22 décembre 2006 à 06H12