Google vaut bien la CIA, puisque la CIA s’en lave les mains

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Voilà un épisode typique de l’antagonisme et des cloisonnements existant à Washington au sein des diverses bureaucraties de sécurité nationale. Il est rapporté par le Guardian, relayant le Washington Post.

L’information vient d’un jeune officier du département d’Etat, qui a travaillé quelques mois sur l’Iran et les personnes connectées au programme nucléaire. Le département d’Etat voulait mettre à jour ses dossiers sur la question. Le jeune officier se tourna vers la CIA. Refus.

«The agency claimed that agents on the Iran desk were already overworked, and that such a disclosure could compromise its intelligence sources on Iran.

»But it is also believed that the CIA was reluctant to tip its hand on Iran following its failure before the 2003 invasion of Iraq to establish that Saddam Hussein had failed to realise his nuclear ambitions, and that the country did not have a dangerous arsenal.»

Cela, ce sont les raisons données par la CIA, d’ailleurs valables en partie. La raison principale est que la CIA a refusé, par réflexe bureaucratique d’antagonisme de fournir des informations à une bureaucratie concurrente. L’impératif de sécurité nucléaire ne joue plus aucun rôle dans un système extrêmement affaibli et corrompu.

Le jeune officier s’est donc tourné vers Google, comme vous et moi. Il a programmé les termes “Iran, nuclear'' et obtenu 100 noms, bientôt réduits à 12 puis 11.

Finalement, la CIA a consenti un effort, mais en imposant d’autres restrictions paralysantes puisque la confirmation qu’elle apporte à propos des 11 personnes identifiées s’accompagne de la remarque qu’elles n’ont guère d’importance dans la filière nucléaire iranienne… «After bureaucratic wrangling, the CIA eventually confirmed the suspicions about some of the people on the state department list.

»However, the agency said that that none of those identified by the state department were directly connected to Iran's efforts to produce a nuclear warhead.»

Cet épisode n’est pas exceptionnel. Il permet par ailleurs de mesurer d’une part ce que sont exactement certaines informations officielles “classifiées” (ce fut le cas, finalement, de la liste des 11 personnes), d’autre part la puissance et le crédit désormais acquis par le Net comme source d’information.


Mis en ligne le 13 décembre 2006 à 08H28