Tout à Washington revient à une bataille bureaucratique entre centres de pouvoir, y compris la torture

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Qui se rappelle encore ce qu’est la torture et les problèmes moraux que sa pratique est supposée poser lorsqu’on lit la description que fait WSWS.org de la bataille qui oppose à Washington la Maison-Blanche au Congrès. (Ce dernier, dans le chef de certains sénateurs, essentiellement le républicain John Warner, représente largement les intérêts des militaires qui sont opposés à la pratique trop “libérale” de la torture, à cause des conséquences juridiques éventuelles au niveau international.)

L’intérêt de ce texte est sans aucun doute de nous donner un aperçu de la dimension bureaucratique de la bataille, et de constater combien elle implique des groupes d’intérêt et des centres de pouvoir. A Washington, plus aucun sujet n’est traité pour ce qu’il est, et la torture avec ce qu’elle représente d’intrinsèquement barbare est certainement un cas extrême à cet égard. Au contraire, tout est perçu en fonction des intérêts et des positions de force de chacun.

C’est sans aucun doute dans cette dimension qu’on peut le mieux mesurer la décadence accélérée de la puissance américaniste (ne parlons certainement pas d’“empire”). L’abandon du réel ne concerne pas seulement la perception humaine et la psychologie (virtualisme), il concerne également les mécanismes bureaucratiques et les structures institutionnelles. Ainsi Washington s’approche-t-il de plus en plus de situations où l’analyse du danger réel (du danger dans la réalité) sera complètement occultée par la multitude des conflits internes, où chaque centre de pouvoir n’est plus capable d’analyser une situation qu’en fonction de ses intérêts de groupe. C’est dans de telles circonstances que de graves accidents, ou de graves événements ayant une potentialité de rupture peuvent survenir.


Mis en ligne le 22 septembre 2006 à 13H31