Obrador : rendez-vous au 16 septembre

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Le Tribunal fédéral (TEPJF) chargé de rendre le verdict concernant les plaintes de fraudes électorales au Mexique a donné hier les premières indications concernant le recomptage qu’il a ordonné pour une partie minime des bureaux de vote. Ces résultats ne préjugent pas de la décision finale du TEPJF (avant le 6 septembre) mais il est généralement estimé que la décision sera une validation du résultat du 2 juillet en faveur du candidat conservateur Felipe Calderon.

C’est dans tous le cas ce que semble prévoir le candidat du PRD Manuel Lopez Obrador, qui annonce d’ores et déjà des mesures de “résistance” refusant la décision du TEPJF. Obrador annonce un grand rassemblement pour le 16 septembre, qui sera en réalité une “Convention Démocratique Nationale” rassemblant des délégués du mouvement populaire qui le soutient, délégués qui sont en train d’être désignés. Obrador entend mettre en place une sorte de “contre-gouvernement”, avec lui-même à la tête comme “contre-Président”

En décrivant ces développements, le site trotskiste (IVème Internationale) WSWS.org offre (article de ce jour) une appréciation très critique de Obrador, qu’il présente comme un réformiste très modéré, agissant avec l’appui d’une fraction des élites fortunées mexicaines pour contrôler et canaliser les remous sociaux.

« Lopéz Obrador considers himself the real winner of the elections and had mobilized millions of his followers to obtain a recount of all the ballots. Since the July election, Lopéz has led massive protest marches and addressed rallies of hundreds of thousands to press for a full recount of all the votes cast. The PRD candidate has called for a mass rally on Mexico’s Independence Day, September 16, which would either declare him president or “chief of government in resistance” to a Calderón administration.

» Lopéz refers to the September 16 rally as a “National Democratic Convention” (CND). Meetings across the country are being set up by his supporters to elect hundreds of thousands of delegates to this protest. In addition to declaring him president, Lopéz called on the CND to create new institutions that “respond to the people’s mandate.”

» Anticipating Monday’s TEPJF decision he said, “We have no respect for their institutions; they are not of the people; we will create new institutions according to article 39 of the Constitution.” Mexico’s article 39 states that political power belongs to the people.

» Lopéz Obrador was careful not to spell out what new institutions he is demanding. In challenging the PAN and Calderón, Lopéz has been short on specifics. While insisting that the government put “the poor first” and promising a “New Deal,” those policies are never explained or spelled out.

» Lopéz’s tactic of popular mobilization is well within the norm in Mexico and Latin America. Lopéz and the PRD are committed to and financed by big business interests, such as Mexico’s richest man, Carlos Slim.

» At the heart of Lopéz’s and the PRD’s campaign is a fear among sections of the ruling elite that behind this election crisis lies a much more profound social crisis, threatening the eruption of class struggle. Conditions are at a breaking point for the middle and working classes following years of decaying living standards, government repression, and increasing levels of unemployment. »

Bien entendu, l’analyse de WSWS.org est extrêmement critique de cette situation, considérant qu’Obrador sert essentiellement à désamorcer la colère populaire dans un mouvement classique de récupération. C’est une critique qui date d’un autre temps. Au contraire et compte tenu de l’état des forces en présence et des dynamiques qui influent sur le comportement du public (notamment les organes de communication), la situation actuelle est beaucoup plus propice à une perte de contrôle et à une radicalisation mouvement qu’une situation de pure révolte qui serait immédiatement combattue par la force, si tant est qu’une telle situation puisse avoir la possibilité d’arriver à maturité.

La situation mexicaine est au contraire très ouverte et nous réserve sans doute des surprise.


Mis en ligne le 29 août 2006 à 18H08