… Et (bis), quelques autres mauvaises nouvelles pour le JSF

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Poursuivons sans faiblir notre revue des mauvaises nouvelles pour le JSF, toujours en nous référant au Daily Digest AFM de ce jour. Dans la même colonne, le site présente d’autres confidences du chef d’état-major de l’USAF, le général Moseley. Deux d’entre elles sont des mauvaises nouvelles pour le JSF.

• D’une façon directe, c’est l’annonce de l’abandon de l’intérêt de l’USAF pour la version à décollage court/vertical (F-35B) du JSF. L’USAF avait envisagé il y a deux ans une commande importante (200-250 exemplaires) de cette version, ce qui renforçait la cause de l’avion en renforçant la version commandée par les Britanniques et le Marine Corps, — c’est-à-dire la version dont le besoin opérationnel est le plus nettement établi. « The case for the Air Force buying some number of F-35Bs—the short takeoff and vertical landing version of the Joint Strike Fighter—definitely seems to be waning, as we reported earlier this year. [...] Moseley said the STOVL version is less maneuverable and has less range than the conventional takeoff F-35A that the Air Force will buy in bulk and “costs 32 percent more.” » (Sympathique appréciation pour les capacités du F-35B.)

• Mais nous avons tronqué la citation ci-dessus pour ménager la deuxième information. Moseley justifie aussi l’abandon du F-35B par l’USAF par la décision de complètement moderniser ses Fairchild A-10 de (249 A-10A de version d'appui rapproché et 108 OA-10 de contrôle aérien tactique). « The Air Force will keep all its A-10 Warthogs and almost completely rebuild them, according to Gen. Michael Moseley, Chief of Staff. At the July 7 inauguration ceremonies for the F-35 strike fighter, Moseley told Air Force Magazine that the 2008 program objective memoranda—the five-year spending plan—calls for thoroughly rewinging the A-10 fleet and funds the entire suite of precision engagement and structural modifications, known as the “Hog Up” program. » Cette décision est une surprise considérable. Dès l’origine, la bureaucratie de l’USAF a haï le A-10: c’est un avion simple, bon marché et efficace, conçu pour la mission d’appui tactique rapproché (donc travaillant avec l’U.S. Army) ; toutes ces qualités en font l’antithèse de l’archétype du programme bureaucratique (compliqué, cher, inefficace et uniquement dépendant du service qui l’a acheté).

• Depuis les années 1980, l’USAF essaie de “tuer” le A-10A au profit d’un modèle sophistiqué plus conforme (une version du F-16, le F-15E puis le F-35B). Elle abandonne brusquement ses plans et investit beaucoup pour prolonger la vie des A-10 d’au moins 15 ans. Pourquoi? Deux raisons probablement : les contraintes budgétaires, bien sûr, et le désintérêt de l’USAF pour la mission d’appui rapproché, trop dépendante de l’Army et ne répondant pas aux projets de l'USAF de se transformer en un service de plus en plus stratégique. La mission d’appui rapproché sera laissée au vieux A-10, qu’on n’aime toujours pas mais qui servira de “bouche-trou”. En attendant, plus question de F-35B ; et aussi, de façon plus large, un déclin de l’intérêt de l’USAF pour le JSF dans sa composante d’avion de soutien des forces terrestres. Le JSF perd ainsi de façon encore plus nette sa nécessité opérationnelle dans un domaine du combat aérien. Le pauvre JSF est de plus en plus virtuel.


Mis en ligne le 11 juillet 2006 à 09H44