Spécialité américaniste: le “perfect storm

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La dernière foucade du Nord-Coréen Kim junior semble avoir plongé l’establishment washingtonien dans la plus complète dépression. C’est ce qu’on conclut d’un impressionnant article (“A Driven President Faces a World of Crises”) que publie le Washington Post, où les uns et les autres s’emploient à dresser le bilan très sombre d’une non-politique étrangère volant au gré des flots déchaînés de ce qu’ils nomment “a perfect storm

• Madeleine Albright, ancienne Secrétaire d’État de Clinton, emploie effectivement l’expression, en ajoutant pour la compréhension du monstre la notion d’uni-dimensionnalisme : « Albright said yesterday that the United States now faces the “perfect storm” in foreign policy. “The U.S. is not as unilateral as it is uni-dimensional,” she said in an interview. “We have not been paying attention to a lot of these issues. . . . Afghanistan is out of control because not enough attention was paid to it.” »

• Richard N. Hass, autre spécialiste de politique extérieure, ajoute une perspective intéressante que nous partageons complètement: GW va laisser à son successeur une situation absolument chaotique, ce qui contredit la thèse pleine d’espérance des Européens utopistes et pro-américanistes attendant avec fièvre le départ de GW pour se rétablir dans leur confort transatlantique. Plus que le “danger” de la chose qu’évoque Hass, nous dirions que la perspective est un fait acquis, sur lequel on peut d’ores et déjà compter. Le système US est totalement incapable d’endiguer les événements pour la simple raison qu’il en est la cause fondamentale ; il s’en déduit aisément qu’au lieu de les contenir il ne cesse de les alimenter par ses conceptions et ses actes : « “I am hard-pressed to think of any other moment in modern times where there have been so many challenges facing this country simultaneously,” said Richard N. Hass, a former senior Bush administration official who heads the Council on Foreign Relations. “The danger is that Mr. Bush will hand over a White House to a successor that will face a far messier world, with far fewer resources left to cope with it.” »

On mettra également en évidence la déstabilisation complète de cet establishment qui est incapable, d’une semaine à l’autre, d’avoir une vision stable de la situation mondiale qu’il prétend dominer et contrôler. (On peut se reporter pour en avoir la démonstration à l’impression que confiait très récemment William Pfaff, qu’on comparera avec celle que nous donne l’article du Post.) La cause en est fort simple, qu’on dira au risque de se répéter : la déstabilisation du monde commence à Washington même, qui en est la source et l’aliment à la fois.


Mis en ligne le 6 juillet 2006 à 09H34

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