L’“interventionnisme” de Chavez, — avec l’aide de Jesse Jackson ... et de Martin Luther King

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C’est une étonnante session du Parlement vénézuélien qui a eu lieu le 28 août. L’assemblée s’est réunie pour célébrer le 42ème anniversaire du fameux discours du Dr. Martin Luther King à Washington (« I Have a Dream »), qui devait lancer les grands désordres revendicatifs des années 1960 aux Etats-Unis. (A la question raciale, déjà largement débattue dans des marches et des manifestations culminant dans cette marche sur Washington et le discours de King du 28 août 1963, s’ajoutèrent, à partir de 1964-1965, la révolte estudiantine et la contestation de la guerre du Viêt-nam.)

Au cours de cette session, l’orateur le plus en vue fut le révérend Jesse Jackson, ancien militant pour l’intégration raciale du temps de King et l’un des leaders actuels de la communauté noire US, — et, bien sûr, démocrate de gauche et anti-Bush. L’Américain Jackson était à Caracas pour une visite de trois jours après une visite à Cuba.

Selon le site “Venezuelanalysis.com, du 29 août: « Venezuelan indigenous National Assembly Deputy Nohelí Pocaterra addressed the Parliament in her native Wayuú tongue and later in Spanish, highlighting relevant aspects of Dr. King's speech. Pocaterra compared Dr. King's struggle for peace and equality, with that being carried through by Venezuelan President Chavez for the equality of all Venezuelans.

» Later, Rev Jackson addressed the Assembly thanking President Chavez for his commitment to the poor. “Let me express my sincere thanks to President Hugo Chavez, democratically elected leader of Venezuela, whose vision of inclusion and commitment to lifting the poor addresses the moral imperative of our time,” Jackson said. »

Habile Chavez: il pratique un “interventionnisme” inédit dans les affaires intérieures des USA, pour contrebattre la propagande washingtonienne contre lui sur le terrain de la démocratie, des droits de l’homme, etc. (L’administration GW n’a pas trop insisté pour fêter le discours de King, ce qui mit d’autant plus en évidence la célébration de Caracas.) Jackson, politicien retors habitué à l’usage habile de la vertu antiraciste et des mannes de King, se prête au jeu (s’il ne l’inspire) pour renforcer son statut de “dirigeant moral” de la gauche américaine anti-Bush. Chavez en sort renforcé, avec une stature morale grandie. On n’a effectivement jamais vu auparavant un tel usage des relations publiques et de la communication symbolique de la part d’un petit pays comme le Vénézuéla, contre le géant Washington, champion toutes catégories de la manipulation des relations publiques et de la communication symbolique. Variante de la fable de “l’arroseur arrosé”.


Mis en ligne le 30 août 2005 à 12H00

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