C’est fait, nous avons officiellement peur d’une attaque contre les USA pour les élections

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C’est fait, nous avons officiellement peur d’une attaque contre les USA pour les élections


19 avril 2004 — Voici un grand événement dans la campagne électorale américaine, — sinon un grand événement dans la “guerre contre la terreur”, ce qui reste à voir. La menace d’une attaque terroriste majeure contre les USA, juste avant les élections présidentielles, a été officiellement intronisée par une déclaration de Condi Rice.

La déclaration de Rice avait été précédée d’une intervention d'Aznar dans le même sens, mais beaucoup plus appuyée, d’une possible attaque contre les USA. (Aznar parle aussi d’une attaque contre le Royaume-Uni avant les élections de 2005. Curieusement, cet homme qui a l’air de tout savoir et de tout connaître, ne nous parle pas d’une menace contre la Belgique avant les élections municipales du mois de juin. Nous voilà rassurés.)

Il est intéressant d’observer que les deux déclarations, — celle d'Aznar et celle de Rice, et Rice répondant à une demande de commentaire des déclarations d'Aznar, — ont eu lieu sur la chaîne TV FoxNews de Rupert Murdoch, chaîne-phare de la désinformation néo-conservatrice et pro-GW. Il est bon de rappeler aussi que les contacts entre les Espagnols d’Aznar et les groupes d’influence US de l’extrême droite belliciste sont constants, ayant notamment abouti à la fameuse “lettre des huit” (les huit pays ouest-européens favorables à la guerre contre l’Irak) de janvier 2003, avec en prime l’instigation d’un journaliste du Wall Street Journal, autre organe du War Party [vous pouvez aussi dire : War Street Journal]).

Voici quelques phrases de l’article de l’International Herald Tribune sur cette affaire :


« The Bush administration said Sunday that it was taking seriously the possibility of a major terrorist strike in the United States in late autumn aimed at influencing the Nov. 2 elections.

» Condoleezza Rice, the national security adviser, said the administration was preparing for such an attack. “We are actively looking at that possibility, actively trying to see — to make certain that we are responding appropriately,” she said.

» José María Aznar, the former Spanish prime minister, issued a similar warning. He said in an interview broadcast Sunday that terrorists might seek to affect the U.S. elections as they apparently had the Spanish vote. Aznar's party suffered an unexpected defeat days after the March 11 bombings in Madrid that killed 191 people.

» Aznar said that a pre-election attack in the United States was “possible, very possible,” adding, “They will be as harmful as they can possibly be, if they can do it.” »


• Bien sûr, l’hypothèse d’une attaque terroriste pour interférer sur le processus électoral US n’est pas nouvelle. Le premier à en parler fut le général Tommy Franks, à l’automne dernier. Il y eut bien sûr quelques commentaires après cette intervention.

Depuis, la chose est entretenue au gré des événements. Nous avons donc eu la phase Jour de l’An, avec les bons vœux et les prédictions de certains commentateurs. Il y eut aussi, c’était immanquable, les réactions après les attentats de Madrid, où l’on parla de la possibilité d’une attaque contre les USA.

• Désormais, alors que la campagne électorale US se développe (pourtant, avec encore six mois de débats), alors que la situation en Irak continue de se détériorer, la tension aux USA mêmes grandit également (voir, par exemple, l’article de Peter Preston d’aujourd’hui, dans le Guardian). L’hypothèse même de certaines actions du gouvernement devient pour certains une véritable menace.

• Il est assez difficile de voir comment, dans une telle atmosphère, cette question d’une possible/prétendue attaque terroriste contre les USA ne deviendrait pas un problème important dans les prochaines semaines, jusqu’à figurer comme une obsession majeure dans le cours de la campagne électorale. On doit évidemment ajouter que, dans le contexte des manipulations considérables que l’on connaît d’une part, dans le contexte d’un président Bush en perte de vitesse d’autre part, les hypothèses concernant des provocations des autorités, l’entretien d’une crainte artificielle, etc, vont se développer également.

• La situation pourrait devenir extraordinaire, avec une élection où l’un des candidats (GW) serait à la fois juge et partie : à la fois candidat, mais aussi président comptable de la sécurité du pays, alors que la sécurité de ce pays est présentée comme étant directement menacée. Il faut évidemment rappeler ici que parmi les hypothèses évoquées par le général Franks et depuis par d’autres commentateurs, il y a celles d’une suspension de la Constitution et d’une suspension du processus électoral en cas d’attaque. Et en cas de menace d’attaque ?


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