Ron Paul est fed up de la Fed

Bloc-Notes

   Forum

Il y a 2 commentaires associés à cet article. Vous pouvez les consulter et réagir à votre tour.

   Imprimer

 1057

En anglo-a méricain, “fed” peut aussi bien suggérer “en avoir marre” (“fed up”) ou la Federal Reserver (la Fed). La rencontre tombe bien parce que Ron Paul en a marre, de la Fed justement. Il le dit dans un commentaire pour Forbes, le 15 mai 2009, justement intitulé «Fed up»; il en a marre de l’absence de contrôle de cette énorme puissance, qui mène la politique qui lui importe, avec d’énormes conséquences sur la vie quotidienne, la richesse des Américains, l’équilibre du pays et ainsi de suite.

Paul fait donc un procès de la Fed et de son action actuelle…

«The Federal Reserve's recent and unprecedented actions in the realm of monetary policy have provoked a backlash among the American people. Trillions of dollars worth of loans and guarantees have been provided to Wall Street firms, while Main Street Americans suffocate under harsh taxation, the prospect of higher debt levels and increasing inflation. These events have awakened many Americans to problems with the Fed's loose monetary policy, the bubbles it has created in the past and the potential hyperinflation it might cause in the future.

»One of the fallacies of modern economics is the idea that a central bank is required in order to keep inflation low and promote economic growth. In reality, it is the central bank's monetary policy that causes inflation and depresses economic growth. Inflation is an increase in the supply of money, which in our day and age is directly caused or initiated by central banks. All other things being equal, inflation results in a rise in prices. A so-called "mild" rate of inflation of 3% per year leads to a 56% rise in prices over a 15-year period. Even a “low” rate of inflation of 2% per year leads to a 35% rise over that same period. How is that conducive to long-term growth?»

Il termine en réclamant des mesures de contrôle de la Federal Reserve par l’institution centrale du système de l’américanisme, le Congrès, qui en a les moyens, le pouvoir et le devoir.

«The necessary first step to restoring economic stability in this country is to audit the Fed, to find out the multitude of sectors in which it has involved itself and, once the audit has been completed, to analyze the results and determine how the Fed should be reined in. Proposals to push the Fed back into the shadows, or to give it an even greater role as a guarantor of systemic stability, are as misguided as they are harmful.

»If Congress fails to scrutinize the Fed and the actions of its unelected bureaucrats, it will only have itself to blame as this country's economy crashes and burns.»

On dira : qu’est-ce que Ron Paul attend, puisqu’il est parlementaire lui-même? Le fait est qu’il s’y est mis, comme nous le signale RAW Story le 17 mai 2009. Le Représentant du 14ème district du Texas a déposé un projet de loi exigeant un audit de la Federal Reserve, notamment de l’état de ses réserves d’or qui n’ont pas été auditées depuis 1953.

»Congressman Ron Paul (R-TX) is attracting a lot of attention for his proposal to audit the Federal Reserve bank, the independent financial powerhouse that creates and regulates our money. In other words, as he wrote in Forbes recently, Paul is 'Fed up' with the complete lack of transparency. […]

»Paul's bill, H.R. 1207, has 165 co-sponsors. Its fate is currently in the hands of the House Financial Services Committee's 71 members. Almost all the committee's Republicans have co-sponsored the bill and two Democrats have joined their numbers.»

On sait qu’il y a, du côté du Sénart, un sénateur démocrate, Bernie Sanders, qui mène un combat similaire à celui de Ron Paul. Les extrêmes se rencontrent, – surprise, pas de surprise? – puisque qu’il s’agit d’un démocrate de la gauche “socialiste” et que Paul est un républicain de la droite libertarienne, et deux hommes nettement aux marges du systèmes. Les deux cas montrent qu’ils sont très loin d’être isolés et qu’ils rameutent des soutiens importants. Tout cela exprime une tendance montrant que le Congrès, malgré toute sa corruption jusqu’à l’os, et peut-être même avec quelques parlementaires sincères en l’occurrence, s’inquiète à la fois des réactions des électeurs et de la façon dont l'économie US est conduite, et se jugent dans la nécessité de tenter d’en savoir plus sur les choses incroyables qui se passent dans cette crise.

Car, justement, contrairement aux récentes nouvelles, qui sont d'ailleurs de plus en plus pondérées, la crise n’est pas finie, vraiment pas… L’une des lois proposées concernant la Federal Reserve pourrait effectivement finir par devenir loi tout court, et conduire à un certain nombre de contraintes publiques. Quelque chose qui nous apparaît comme une certitude à la lumière de l’intérêt pour la tendance actuelle, c’est qu’en cas de nouvel accident financier, krach ou effondrement de l’une ou l’autre façon, la tendance deviendrait irrésistible. Dans ce cas, effectivement, les grands acteurs à peine cachés et évoluant en toute impunité seraient soumis à des attaques très violentes, contraints à des auditions publiques dévastratrices. Cette fois, ils risqueraient gros, et le système avec eux.


Mis en ligne le 20 mai 2009 à 06H20