Le docteur Zoellick et le crash par “sugar high

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Le docteur Robert Zoellick n’est pas un tendre. Il est venu à la tête de la Banque Mondiale après quelques péripéties au sein de l’administration GW Bush, auparavant chef de la politique commerciale des USA (Representative, U.S. Trade) jusqu’au début 2005 et en excellents termes avec Pascal Lamy, alors commissaire au commerce de la Commission européenne et actuellement secrétaire général de l’OMC. Zoellick a la réputation d’un homme austère, peu préoccupé des apparences, un bureaucrate et un spécialiste des projections économiques qui considère de son devoir, dans un même élan, de ne pas transiger avec les chiffres et de ne pas mâcher ses mots.

Au Brussels Forum de ce week-end, il a présenté abruptement une appréciation plutôt sombre de l’évolution de la situation: si la crise du crédit n’est pas contrôlée par une nouvelle régulation extrêmement stricte, les “plans de stimulation” vont créer un effet dit de “sugar high”, comme l’on dit d’un afflux de sucre créant un état temporaire et artificiel d’exubérance dans la psychologie avant la chute qui suit la dissipation de l’effet, – par conséquent, créant dans l’économie et les finances un effet artificiel d’optimisme conduisant ensuite à une chute d’autant plus rude que “plus dure sera la chute”, – dito, un “nouveau crash financier.

Ainsi, le site du Brussels Forum rapporte-t-il, le 21 mars 2009, l’intervention de Zoellick, qui prévoit également une contraction de l’économie mondiale de 1%-2%, d’ailleurs plus proche de 2%, prévision beaucoup plus pessimiste que celle du FMI (contraction de 1%).

«Despite a projection by the International Monetary Fund of 1% global economic decline, [World Bank President Bob] Zoellick said World Bank projections showed 1% to 2% decline, a drop not seen since World War II or the Great Depression. He also projected trade to fall to a low not seen in 80 years. He emphasized the significant levels of uncertainty and noted that the wave effects of the developing world had not yet been felt.

»Zoellick said injecting money into the economy without fixing the credit systems will inevitability lead to another crash, calling it a ‘sugar high.’ “The issue now that is most important are the bad assets and recapitalizing the banks, and the reason I use ‘sugar high’ was that its like if you have to have stimulus, it gives you a boost, but unless you get the credit system working again, it will drop off,” he said.»

On dit officieusement que l’on aurait préféré, du côté US, que Zoellick s’abstienne de projections trop pessimistes, ou trop “réalistes“, sur la probabilité, selon lui, d’un second crash financier. D’un autre côté, on dit également, tout aussi officieusement, que le même Zoellick a été particulièrement agacé par le cirque “en info continu” de Bernanke sur la fin de la récession économique aux USA, pour fin 2009-début 2010. Zoellick n’est pas d’accord avec l'optimisme affiché de cette projection/prédiction, dont il considère qu’elle est partiale, et “politically-oriented”, pour les besoins de causes suspects et manipulées. Il n’a donc pas hésité une seconde à rendre publiques ses projections les plus “réalistes”, non pondérées par les intérêts politiques des uns et des autres.


Mis en ligne le 23 mars 2009 à 05H47

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