La Suède et la crise

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Tout le monde attend la présidence de l’UE de la Suède (effective le 1er juillet) comme une sorte de pochette-surprise qui serait sans surprise. La Suède n’est ni trop petite pour être irresponsable (comme la Tchéquie), ni trop grande pour être ambitieuse (comme la France); sa réputation (la vertu nordique) est impeccable. Les Suédois ont conscience qu’on attend d’eux une présidence exemplaire.

Le mot d’ordre officiel, venu des Suédois eux-mêmes, est que ce sera “une présidence très difficile”. L’explication officieuse-officielle (disons, celle qu’on donne d’une façon officieuse mais qui convient aux autorités officielles) concerne la situation institutionnelle. La voici, selon EUObserver du 27 juin 2009:

«Stockholm has already indicated it expects a “difficult” six-month term, notably due to institutional uncertainties in the EU.

»The newly elected European Parliament is still taking shape, while it is not yet clear whether it will vote later in July to support Jose Manuel Barroso as European Commission president for a second time. Sweden would prefer to see Mr Barroso re-appointed so that it has a clear and strong working partner in the commission from mid-July, rather than having to wait until some time in the autumn. But disagreements among political parties in the parliament make it unclear whether the issue will be put to vote in mid-July. Talks with the Swedish presidency on this are to continue on 6 July.

»Adding to the institutional imbroglio is the question mark still hanging over the EU's Lisbon Treaty with four member states not having completed ratification of the document yet. Ireland is to vote for a second time, probably on 2 October.»

… Présidence “très difficile” selon les Suédois, effectivement, mais pas pour les raisons “officieuses-officielles” avancées, selon nos sources. Effectivement, les Suédois ne cessent d’envoyer des notes d’avertissement aux divers services européens marquant la plus grande inquiétude pour la situation financière et économique.

«Il est manifeste, disent nos sources, que les Suédois craignent un nouveau choc majeur aux niveaux financier et économique et ils s’inquiètent à cet égard de la situation européenne. Ils estiment que tout ce qui pouvait être fait en matière de “plans de relance”, d’interventions publiques, a été fait, que le niveau d’endettement public est absolument à la limite.» Nos sources observent que la Suède est parmi les pays européens qui sont plutôt en mauvaise posture à cet égard, ce qui rend leur position encore plus difficile en cas de situation d’urgence. Dans cette perspective, ils craignent également, d’un point de vue politique, pour leur présidence. En cas de choc et de crise, ils craignent de se trouver face à des interventions impératives de grands pays, comme ce fut le cas pour la présidence des Tchèques jusqu’au G20. Ainsi ont-ils perçu les exigences Sarko-Merkel pour un renouvellement de la présidence Barroso comme un signe annonciateur de cet activisme en cas de crise des deux pays dont ils craignent qu'il marginalise leur présidence


Mis en ligne le 27 juin 2009 à 17H12