La sénatrice Feinstein et les sanctions

La sénatrice Feinstein et les sanctions

Ceci ne prétend être qu’un exemple, sans nécessité de commentaire particulier ni de conclusion explicite, de la confusion et du désordre qu’introduit la politique générale en cours dans les relations internationales, avec des interférences dans tous les sens dans les crises en cours. Cette situation conduit à des comportements qu’il est très difficile d’appréhender et d'expliquer, ce qui implique des surprises, des contrepieds, des bizarreries. On parle ici de la crise ukrainienne et tout ce qui l’accompagne, la question des sanctions, des versions inventées selon les circonstances (fantasy-narravtive), des intérêts opposés entre alliés et centres de pouvoir, des nécessités de conformisme, des pressions diverses exercées à l’intérieur d’un même camp, etc.

Il s’agit du cas de la puissante sénatrice US Dianne Feinstein. Cette démocrate est réputée pour sa position dure en matière de sécurité nationale. Elle occupe la position très puissante de présidente de la commission sénatoriale sur le renseignement. Elle est donc très proche de la NSA, comme on l’a déjà vue, mais elle s’est aussi signalée par des protestations très violentes contre une surveillance illégale exercée par la CIA à l’encontre des sénateurs US (voir le 12 mars 2014).

• Le 22 juillet 2014, elle cosigne avec les sénateur Menendez et Levin, présidents respectifs des commissions des relations extérieures et des forces armées une lettre pour le président Obama demandant l’instauration de sanctions très dures contre la Russie. «U.S. Senators Dianne Feinstein (D-CA), Chairman of Senate Select Committee on Intelligence, Robert Menendez (D-NJ), Chairman of the Senate Foreign Relations Committee, and Carl Levin (D-MI), Chairman of the Senate Armed Services Committee wrote President Obama today, calling for broad sanctions against Russia’s defense sector, as well as their energy and financial industries. [...]

»In their letter, the Chairmen of the three Senate Committees wrote: “We strongly urge you to aggressively exercise your authorities under the International Emergency Economic Powers Act and other relevant statutes to impose immediate broad sanctions against Russia’s defense sector, including state-owned Rosboronexport, in order to prevent Russia from providing weaponry, equipment, or assistance and training to separatists in Ukraine. We also urge you to give additional consideration to imposing broader sanctions on Russia’s energy and financial industries, as well as other sectors of the Russian economy as appropriate.”

• Le 1er septembre 2014, Novosti signale que la sénatrice Feinstein vient de déclarer que l’application de sanctions contre la Russie dans le cadre de la crise ukrainienne serait sans aucun doute inefficace : «Sanctions imposed by the Western countries against Russia due to the situation in the east of Ukraine will be ineffective, Senate Intelligence Committee Chairwoman Dianne Feinstein said in an interview with the US TV channel NBC. “People say, ‘Well, just wait till the sanctions bite and the economy slips.’ I don't think so. The Russians are very brave and very long-suffering, and they will tough out any economic difficulty,” Feinstein said.»

Renseignements pris sur le site de NBC.News, les déclarations de Feinstein, y compris l’hommage qu’elle rend au courage du peuple russe, sont complètement confirmées, ainsi que son avis selon lequel cette crise doit être résolue par la voie diplomatique, par des contacts directs entre le secrétaire d’État John Kerry et le président Poutine (le 31 août 2014) : «... As for Russia’s incursions into Ukraine, Feinstein said she doubted that economic sanctions would bring about a change in its actions. Secretary of State John Kerry should talk directly to Russian President Vladimir Putin, she said.

»“I think this is deeply personal with him,” she said of Putin. “And I think he’s calling the shots himself. And he’s enjoying intensely high favorability in his country. People say, ‘Well, just wait till the sanctions bite and the economy slips.’ I don’t think so.” “The Russians are very brave and very long-suffering,” she said. “And they will tough out any economic difficulty.”»

Mis en ligne le 8 septembre 2014 à 12H59