La cavalcade antiwar continue à Washington

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Après quelques jours de congé pour la fête nationale du 4 juillet, deux nouveaux votes à la Chambre des Représentants sur l’engagement US en Libye marquent la poursuite de la bataille engagée par une fraction antiwar dont la vigueur et le nombre ne cessent de se confirmer. Encore une fois, Justin Raimondo en fait rapport dans sa chronique du 8 juillet 2011 sur Antiwar.com.

(Il faut noter que ces votes sont souvent complexes et demandent à être interprétés. Par exemple, lors d’une résolution du 24 juin 2011, – voir notre Bloc Notes du 25 juin 29011, – où les deux “dissidents” de droite et de gauche, Ron Paul et Kucinich, avaient voté dans un sens différent, il s’agissait de simples dispositions tactiques. La résolution limitait les fonds pour la guerre en Libye mais n’empêchait pas la poursuite de la guerre. Kucinich avait voté pour, estimant que le fait de la réduction était le plus important. Ron Paul avait voté contre, estimant que l’administration interprèterait ce vote comme une approbation de facto de la guerre, puisque les crédits restant tout de même autorisés pour cette expédition en permettaient la poursuite, – et, dans ce cas, Ron Paul a plutôt eu raison. Sur le fond, l’état d’esprit ne varie guère.)

Le premier des deux votes du 7 juillet a vu la défaite de justesse d’une proposition de résolution du démocrate Dennis Kucinich demandant l’arrêt de l’intervention en Libye.

«The fate of this legislation – defeat, in a close vote of 199-229 – underscores the main obstacle faced by this new left-right convergence: the partisan Democrats who are reflexively voting in support of the Obama administration. Voting in favor of Kucinich/Amash were 132 Republicans and a mere 67 Democrats, while 106 GOP’ers of the neocon persuasion voted nay, along with the majority (123) of Democrats.

»Interestingly, however, while a majority of Republicans supported the Kucinich-Amash amendment, the top leadership of both parties in the House voted nay. As Felicia Somnez reports in the Washington Post:

“The top three members of the Democratic caucus voted against the Kucinich-Amash measure, although the number four and five House Democrats, Rep. John Larson (Conn.) and Xavier Becerra (Calif.), voted ‘yes.’ The number two and number three House Republicans also voted ‘no,’ while the fourth-ranking GOP leader, Rep. Jeb Hensarling (Texas), voted in favor.”

»A hard-fought battle pitted the President of the United States and the leadership of both parties against a bipartisan (albeit largely conservative) insurgency directly challenging not only the Imperial Presidency but the policy of imperialism per se – and the latter almost won! […]

»Even more telling is a vote that took place prior to the roll call on Kucinich/Amash, on a measure sponsored by Republican Tom Cole, of Oklahoma, that bars any and all aid to the Libyan rebels. That measure passed, with 177 Republicans voting aye, and 141 Democrats voting nay. When the issue was clearly and narrowly drawn — meddling in a civil war, or not — the Democrats voted overwhelming to meddle, whilst the Republicans just as overwhelmingly voted to stay out of it. What could be clearer?»

Justin défend sa paroisse. Il faut dire que la ralliement républicain (Great Old Party, ou GOP) à la cause antiwar est impressionnante, et présente aujourd’hui une tendance majoritaire au sein du GOP. Raimondo a raison de souligner que la direction, les caciques du parti votent tous contre le mouvement antiwar, contre la majorité de la représentation parlementaire, – belle preuve d’autorité de la direction du parti. L’ensemble signale un événement politique majeur, avec cette évolution du parti de GW Bush, belliciste jusqu’aux dents pendant près de dix ans.

La tendance antiwar est désormais un mouvement de fond et elle a de beaux jours devant elle. La position démocrate majoritaire, contre la tendance antiwar, alors que les résolutions sont souvent d’origine démocrate (Kucinich) ou bipartisanes, est une position très fragile. Comme l’observe Raimondo, il s’agit pour partie d’un réflexe de soutien d’un président de plus en plus à contre courant, et qui devrait évoluer à mesure qu’on s’approche des élections présidentielles, avec une opinion publique nettement hostile à l’engagement en Libye.

Retrouvant son réflexe bipartisan, Raimondo met en évidence combien cette situation à la Chambre correspond à la mise en place très rapide d’un mouvement antiwar bipartisan, hors-parlementaire et composé de personnalités dissidentes ou pas, qui pourrait prendre une place significative dans l’échiquier politique US. Ce mouvement antiwar, sous le nom de “Come Home America”, a tout pour devenir le mouvement hostile à la politique extérieure instaurée dans sa version très brutale depuis 9/11, et qui domine la vie politique américaniste depuis quasiment le début de la Guerre froide.

Nous serions tentés, en effet, de juger ce mouvement, s’il rencontre le succès qui semble naturel, comme encore plus significatif et ambitieux que celui qui se manifesta contre le Vietnam. La raison en est, justement, qu’il n’est pas lié à un problème spécifique, impliquant son étiolement une fois ce problème résolu. L’attaque se fait, par le biais d’une question (la Libye) assez anodine par rapport aux autres engagements, et elle ne prend l’ampleur qu’on lui voit que parce que sa véritable cause est une révolte ouverte contre une politique extérieure générale, contre la “politique d’Empire” belliciste du système washingtonien.

Raimondo sur le parallèle entre l’activisme à la Chambre et Come Home America

«The proposed legislation, co-sponsored by Reps. Dennis “Department of Peace” Kucinich, and Justin “Tea Party” Amash, perfectly embodies the spirit of the growing left-right foreign policy alliance as expressed in a recent open letter released by Come Home America, calling for an end to our role as the world’s policeman. The letter was signed by a dizzyingly diverse range of political pundits and publicists, from Ralph Nader and Medea Benjamin to Dan McCarthy, editor of The American Conservative, as well as my reactionary self. In short, a group of people who don’t have much in common politically – except a growing sense of outrage at what is being done in our name overseas. […]

»That’s why Come Home America – a new left-right antiwar initiative – is vitally important. I urge my readers to sign up and get actively involved: this is the one antiwar organization I can unreservedly endorse. Chapters are springing up across the nation, and now is the time to get actively involved. Because there never was a better time for the nation to hear its message loud and clear: America, won’t you please come home?»


Mis en ligne le 8 juillet 2011 à 09H03

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