Grotesquement absurde, le 0,001% contre le 99,999%

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Grotesquement absurde, le 0,001% contre le 99,999%

…Ou bien encore, absurdement grotesque, non pas l’inégalité, l’injustice, etc., tous ces beaux discours qui partent des bons sentiments pour aboutir aux âmes corrompues, à la révolte idéologique remplaçant un mal par un autre, au découragement injustifiée ; absurdité et grotesque, pour qualifier la sottise nihiliste, principalement née de sentiment aussi vide que la vanité par automatisme, caractérisant l’évolution humaine sous la protection du Système ; sottise aussi profonde qu’un abîme aussi sombre qu’“un “trou noir”, se prêtant à toutes les manipulations du Mal. (La vanité, la sottise, surtout lorsqu’elles se développent comme des plantes de serre dans le cadre absolument corrupteur de la démocratie, cela devrait-il faire partie des “crimes contre l’humanité” ?)

L’absence totale de sentiment collectif est illustrée par ces chiffres que nous allons mentionner comme ils l’ont déjà largement été, qui ne sont que des chiffres, de la comptabilité, mais qui traduisent tout ce que cette contre-civilisation porte de valeurs inverties, de substance négative, absolument destructrice. La considération dans ce sens doit nous arrêter quelques instants, le temps de réaffirmer et raffermir une résolution qui ne se prête à aucune alternative. On ne peut que vouloir, avec la plus grande sérénité du monde, la destruction totale, complète, jusqu’au plus profond de ses fondations, de cette chose, le Système, cette contre-civilisation, ce produit du “déchaînement de la Matière”. Rien d’autre n’est concevable, et la seule philosophie constructive et créatrice est celle de l’anathème du vieux Caton face à Carthage : delenda est….

Reprenons, résumons et citons…

• Nous apprenons donc que la masse totale des avoirs des super-riches planqués dans les “paradis fiscaux” pour éviter l’impôt atteint au moins £13.000 milliards (ou trillions), et peut-être jusqu’à £20.000 milliards (chiffre que certains ont préféré, pour transcrire en $31.000 milliards, alors que £13.000 milliards correspond à $21.000 milliards) ; soit, comme chacun peut le calculer, au moins autant que les PIB des USA et du Japon additionnés. Le Guardian (dans sa version The Observer), abandonnant un moment sa croisade pour libérer la Syrie et lui donner accès à notre Système, nous donne effectivement, ce 22 juillet 2012 tous les détails sur cette situation. Sur les £13.000 milliards, près de la moitié, soit £6.300 milliards, vont à 92.000 personnes, soit 0,001% de la population mondiale ; le reste, ce sont les 99,999% comme vous et moi. (Ces deux derniers chiffres en arrondissant quelque peu, mais sans gravité, – on concédera que l’esprit de la chose s’y trouve.)

«A global super-rich elite has exploited gaps in cross-border tax rules to hide an extraordinary £13 trillion ($21tn) of wealth offshore – as much as the American and Japanese GDPs put together – according to research commissioned by the campaign group Tax Justice Network. James Henry, former chief economist at consultancy McKinsey and an expert on tax havens, has compiled the most detailed estimates yet of the size of the offshore economy in a new report, The Price of Offshore Revisited, released exclusively to the Observer.

»He shows that at least £13tn – perhaps up to £20tn – has leaked out of scores of countries into secretive jurisdictions such as Switzerland and the Cayman Islands with the help of private banks, which vie to attract the assets of so-called high net-worth individuals. Their wealth is, as Henry puts it, "protected by a highly paid, industrious bevy of professional enablers in the private banking, legal, accounting and investment industries taking advantage of the increasingly borderless, frictionless global economy". According to Henry's research, the top 10 private banks, which include UBS and Credit Suisse in Switzerland, as well as the US investment bank Goldman Sachs, managed more than £4tn in 2010, a sharp rise from £1.5tn five years earlier.

»The detailed analysis in the report, compiled using data from a range of sources, including the Bank of International Settlements and the International Monetary Fund, suggests that for many developing countries the cumulative value of the capital that has flowed out of their economies since the 1970s would be more than enough to pay off their debts to the rest of the world. Oil-rich states with an internationally mobile elite have been especially prone to watching their wealth disappear into offshore bank accounts instead of being invested at home, the research suggests. Once the returns on investing the hidden assets is included, almost £500bn has left Russia since the early 1990s when its economy was opened up. Saudi Arabia has seen £197bn flood out since the mid-1970s, and Nigeria £196bn.

»“The problem here is that the assets of these countries are held by a small number of wealthy individuals while the debts are shouldered by the ordinary people of these countries through their governments,” the report says. The sheer size of the cash pile sitting out of reach of tax authorities is so great that it suggests standard measures of inequality radically underestimate the true gap between rich and poor. According to Henry's calculations, £6.3tn of assets is owned by only 92,000 people, or 0.001% of the world's population – a tiny class of the mega-rich who have more in common with each other than those at the bottom of the income scale in their own societies.»

• Parallèlement, Associated Press a publié une étude sur la pauvreté aux USA. Il s’agit du cas classique d’une progression sous la forme d’une régression, le niveau de la pauvreté semblant devoir atteindre, en un gracieux mouvement de retour sur soi-même, le rang de la pauvreté de 1960, quasiment à l’origine de le tenue à jour de cet indice du taux de pauvreté (indice mis en place en 1959). Le recensement effectué par AP s’arrête à 2010 et l’on attend les chiffres de 2011 pour cet automne, “dans les semaines critiques avant l’élection présidentielle”, – ce qui suscite l’angoisse de BHO, bien entendu, dont on ne doute pas que le motif est cette situation de la pauvreté bien plus que le moment, proche de sa réélection potentielle et espérée, où l’on donnera les chiffres de 2011, – qui seront, bien entendu, pires, bien pires que ceux de 2010… (Voir Newsday.com, Associated Press, le 22 juillet 2012.)

«The ranks of America's poor are on track to climb to levels unseen in nearly half a century, erasing gains from the war on poverty in the 1960s amid a weak economy and fraying government safety net. Census figures for 2011 will be released this fall in the critical weeks ahead of the November elections.

»The Associated Press surveyed more than a dozen economists, think tanks and academics, both nonpartisan and those with known liberal or conservative leanings, and found a broad consensus: The official poverty rate will rise from 15.1 percent in 2010, climbing as high as 15.7 percent. Several predicted a more modest gain, but even a 0.1 percentage point increase would put poverty at the highest level since 1965…»

La seconde nouvelle a bénéficié de bien moins de publicité que la première, qui a été largement diffusée. Les deux, mises en parallèle, trouvent leur place pour grossir encore l’évidence de l’absurdité grotesque de ce Système qui ne mérite même plus le moindre effort de compréhension, et la moindre explication, qui ne mérite que l’inconnaissance de la plupart de ses productions relevant du désordre de la psychiatrie et allant toujours dans le même sens du désordre des esprits et des faits. Ce Système est définitivement verrouillé dans cette absurdité de lui-même, dont plus rien ne pourra le faire sortir. Les critiques rationnelles se heurtent à la masse colossale de l’évidence de l’absurdité, et toute démonstration ne fait qu’amoindrir cet effet de l’évidence.

Il reste que l’accumulation des évidences, sans attirer une attention particulière, continue à renforcer dans nos psychologies une charge terrifiante de fureur explosive. Lui-même, le Système, se trouve de plus en plus déséquilibré par les effets de l’asymétrie de ses infamies, et sans la moindre conscience qu’il faudrait tenter d’y remédier pour au contraire les renforcer encore par la simple mécanique découlant de son maquillage idéologique poussant toujours vers l’aggravation des conditions de son autodestruction. Cette mécanique évidemment et nécessairement aveugle du Système, alimentant les réflexions des élites qui le servent dans le sens de les débarrasser de toute substance possible, ne peut que constater, sans s’y arrêter vraiment, l’ampleur de l’accumulation des situations catastrophiques, et ce constat fait, sans avoir une seconde à l’esprit l’idée qu’il faudrait chercher à y remédier. Il n’est même pas question d’observer que cette tâche (“y remédier”) est impossible, il suffit d’admettre qu’elle n’est même pas envisagée parce qu’elle n’est même pas jugée nécessaire, parce que la catastrophe n’est même pas perçue comme “catastrophique”, parce que la catastrophe n’est même pas perçue comme une catastrophe, parce que plus rien n’est rien et que les choses vont comme elles vont, au fil de l’eau secouée par la tempête.


Mis en ligne le 24 juillet 2012 à 12H24

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