Aux USA, attente et besoin d’un événement extraordinaire

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Aux USA, attente et besoin d’un événement extraordinaire

Depuis plusieurs semaines, voire depuis plusieurs mois, de très nombreuses dispositions législatives, mesures administratives et autres sont décidées et prises aux USA, souvent d’une façon assez discrète et simplement décrites d’un point de vue technique, concernant le renforcement des moyens d’assurer l’ordre public. Il s’agit bien de mesures concrètes et non d’intentions, concernant les restrictions des libertés, le contrôle des citoyens, les équipements des forces du maintien de l’ordre de toutes natures, les pouvoirs de divers services, agences et ministères, etc.

Le site The Economic Collapse, qui se fait une spécialité de collationner les nouvelles sur tel ou tel thème (en général catastrophique, voire “catastrophiste”), publie un texte sur ce thème qui sort un peu de ses préoccupations habituelles (la situation économique), ou plutôt l’élargit. Ce texte a été publié le 29 juillet 2012 sur ce site, et le même 29 juillet 2012 sur Infowars dont l’un des sujets de prédilection est effectivement la situation sécuritaire intérieure des USA, et l’organisation du Système face aux potentialités de troubles. L’intérêt du texte d’Economic Collapse est qu’il reprend la multitude d’actes législatifs, de mesures, de décision, etc., en fournissant les liens qui les documentent. (A noter la référence du rappel d’un article dans Huffington.post, le 26 juin 2012, sur le thème des préparatifs juridiques extraordinaires de la campagne de Barack Obama, comme s’il y avait la mise en place concrète d’une structure législative de troubles et de contestation pour l’élection.)

La liste de références est toujours précédée, dans Economic Collapse, d’une introduction qui situe le problème et offre quelques hypothèses et prévisions sur le sens général à donner à la question traitée, – en l’occurrence, cette dynamique sécuritaire aux USA. C’est cette introduction que nous citons ci-dessous.

«What is Barack Obama preparing for? What does Barack Obama actually expect to happen in November? Does he believe that the upcoming election could actually spark rampant civil unrest inside the United States? The conditions are certainly ripe for civil unrest in this country. A multitude of recent polls and surveys have shown that Americans are angrier and more frustrated than ever. Sadly, we are taking a lot of that anger and frustration out on each other. America is more divided today than at any other time since the Civil War era. The left absolutely hates Mitt Romney the Republicans, and the right absolutely hates Barack Obama and the Democrats. If you doubt this, just surf political blogs for a few hours and read the comments that people leave. This country is a boiling cauldron of hatred and anger and all it is going to take is just the right "spark" to cause all of this hatred and anger to absolutely explode. This upcoming election season is likely to be one of the most heated and divisive election seasons in U.S. history, and if there is not a clear winner on election night there is the potential that chaos could be unleashed that would be far, far worse than anything we saw during the Bush/Gore debacle of 2000.»

Sans faire de prévisions, d’hypothèse, de supputations, il reste que les faits bruts sont impressionnants. Il est difficile de dire que des évènements singulièrement brutaux et furieux, d’insurrection, de révolte dans l'ordre public, les justifient en quoi que ce soit dans ces dernières années (disons celles de l’administration Obama). Il n’y a encore rien eu de tel aux USA, même s’il y a des campagnes de mobilisation, de contestation plus ou moins passive, etc. la brutalité venant des forces de l’ordre. Par contre, certes, il y a un climat psychologique lourd, pesant, épouvantable et peut-être sans précédent ; il y a une crise financière et économique qui ne cesse pas, qui s’aggrave… Il y a un désordre du pouvoir qui se traduit par une paralysie et une impuissance sans précédent, et une véritable dissolution des capacités et de l’“opérationnalité” de ce pouvoir, tout cela souligné par des haines diverses (le mot “haine” est le bon) traversant et secouant l’establishment américaniste qui devrait au contraire serrer les rangs dans la défense du Système dont il est le comptable et l’obligé, en même temps que le serviteur. Il y a enfin une situation sociale et psychologique en constante dégradation, déstructuration et fragmentation, et une crise générale qui ne cesse de s’aggraver selon une trajectoire que nous jugeons être celle de la chute finale.

Alors, certes, voici cette élection présidentielle, qui oppose deux candidats qui sont politiquement d’une insignifiance extraordinaire, qui pratiquent une surenchère d’une médiocrité peu commune, exprimée dans un extrémisme qui laisse coi ; un homme brillant (BHO) qui a réussi ce prodige de parvenir à rendre effectivement insignifiante, médiocre et extrémiste son action totalement improductive et insensée par rapport aux normes du simple sens commun ; un homme (Romney) mieux armé, lui, puisque d’une médiocrité et d’une insignifiance qui lui semblent au contraire complètement naturelles ; un processus des primaires faussaire jusqu’à la nausée, avec l’élimination de Ron Paul, dont on ne sait pourtant pas s’il ne se manifestera pas in extremis à Tampa, à la convention républicaine, où des mesures de sécurité extraordinaires sont prévues… L’hypothèse spécifique envisagée est un blocage, une contestation de l’élection présidentielle à l’occasion des résultats, et alors l’élection de 2000 qui se termina par le cirque incroyable de la Floride en décembre 2000 ne serait qu’une pâle répétition ; des évènements qui pourraient conduire à on ne sait quoi en matière de troubles, qui pourraient amener des mesures exceptionnelles de prévention de ce “on ne sait quoi en matière de troubles”, comme par exemple un état de siège interrompant le processus qu’on baptise en général, pour la tranquillité des bonnes âmes, du qualificatif de “démocratique” ; des évènements qui pourraient conduire à l’inconnu, etc.

Mais c’est moins la confirmation dans les évènements de cette hypothèse, ou de n’importe quelle autre du même tonneau, qui nous importe ici, que le “bruit” tonitruant que nous restitue le système de la communication à cet égard. Les mesures de sûreté prises par l’administration, elles, servent pour l’instant à nourrir ce “bruit”, à l’amplifier, à lui donner de la substance, du poids, à le conduire à une formidable tonitruance ; en un sens et en d’autres mots, elles servent à créer dans les psychologies une attente qui fabrique à son tour un besoin, – et cette attente et ce besoin étant ceux des troubles que voudraient prévenir ces mesures, et qu’en fait elles contribueraient à créer… Qui ne reconnaîtrait notre fidèle compagnon des jours de chute, le binôme surpuissance-autodestruction ?

Nous attendons tous, du moins tous ceux qui veulent avoir une vraie conscience de la vérité des évènements en cours, nous attendons quelque chose de “spécial” aux USA, pour ces élections présidentielles dont la médiocrité par rapport à l’exceptionnalité de la situation est déjà en soi un événement exceptionnel. Nous attendons tous cela parce que l’Amérique reste, dans nos cœurs et dans notre psychologie, l’entité en avance du reste, novatrice en tout. Elle ne peut nous décevoir, elle ne peut manquer cette occasion de se confirmer pour ce qu’elle est, ce pays qui nous emmène tous en nous montrant la voie à suivre : c’est donc elle qui doit être la première à mener cette chute finale du Système… Et ne perdez pas confiance en BHO, le premier président africain-américain de notre narrative post-postmoderniste : indirectement, cet homme-là, avec son caractère très cool, il sait y faire pour nous conduire au bord du gouffre.


Mis en ligne le 31 juillet 2012 à 06H28