Forum

Article : Vertige et délire du sommet

Pour poster un commentaire, vous devez vous identifier

Ce soir je voulais dormir...

Alex Kara

  16/11/2018

Merci beaucoup pour votre réponse à mon commentaire, je tiens à m'excuser de  la rédaction expéditive de mes commentaires sur un smartphone minuscule car j'étais déjà en retard pour un rendez-vous (et aussi parce qu'il faut toujours répondre rapidement sur dde !)

Maintenant il faudrait vraiment que j'aille dormir, mais non ! car j'ai une chance d'aller un peu plus loin dans l'exposition de mon idée. Grâce à la lecture assidue des articles de dde, mais aussi avec mon expérience professionnelle dans des entreprises étatsuniennes, j'ai élaboré une conception des Etats-Unis comme entité duale.

L'excellence des Etats-Unis réside dans son secteur privé, ou plutôt dans la gestion faite par des personnes ou des intérêts privés. C'est là qu'on obtient des résultats, que l'on innove de manière décisive, c'est là que l'on se rend lorsqu'on est brilliant.

Pendant l'essentiel de son existence, l'armée des Etats-Unis a joué un rôle surtout social (par exemple employer les pauvres et les cadets peu brilliants des grandes familles), mais en fait on peu en dire autant de toute son administration publique, à toutes les échelles. Les preneurs de décision des pouvoirs publics sont intellectuellement et moralement comparables à des élus d'un conseil municipal de petite ville de province, on y trouve toute la corruption et la limitation intellectuelle que l'on s'imagine (ce qui explique les Clinton ou George W, entre autres nombreux exemples). Bien sûr il y a aussi des hauts fonctionnaires très compétents et très dévoués, ce qui permet à cette nation de continuer à fonctionner, comme fonctionne une petite ville de province un peu corrompue (je pense avec nostalgie aux films des années 70, par exemple avec Patrick Dewaere…)

Du point de vue militaire, cela explique le livre “War is a racket” de l'immédiat après-Première Guerre Mondiale, mais aussi l'état actuel des choses de ses forces armées. Je rappelle un de mes commentaires écrits il y a quelques semaines : c'est une armée faite pour vendre, acheter, vendre, acheter… ( https://www.youtube.com/watch?v=H-VXWX-_CuM ). En cela elle ne diffère en rien de ce que sont les Etats-Unis du point de vue technologique (voitures de technologie obsolètes et d'une apprence grotesquement surpuissante, par exemple). C'est un marché captif, dans laquelle la corruption la plus totale est le fonctionnement normal. Nous avons tous ici je pense vu le film “Pentagon Wars” et sa fameuse scène des spécifications du Bradley ( https://www.youtube.com/watch?v=aXQ2lO3ieBA ), ce qui nous fait bien comprendre que ce ne sont surtout pas ces idiots-là à qui l'on va confier la bonne marche du pays.

Peu importe que ces armes soient mauvaises, elles ne seront jamais engagées contre un ennemi “quasi-pair” ou qui que ce soit d'important. Les armes sérieuses, elles, sont développées en secret, souvent par le fait d'entrepreneurs privés ou assimilés, et selon des considérations tout à fait sobres, comme le drone MQ-1 Predator l'a été par exemple.

Une autre conséquence de ce fonctionnement est l'intrication du privé et de “l'exécutif”, par exemple toutes les formes différentes de guerre hybride que nous avons vues déployées ces vingt dernières années. Là aussi le concept est sobre et impeccable : des “boots on the ground” consistant en des quasi-locaux pauvres, aisément fanatisables et droguables, armés au marché de l'occasion, le tout payé en papier-monnaie par les Etats-clients du Golfe Persique, soutenus par des équipes de militaires très professionnels pour les fonctions stratégiques (renseignement, communication etc.), la collaboration des médias, des nouvelles technologies, des alliés-prostitués européens etc etc. Ce que fait Soros est aussi très efficace, dans cette perspective.

(Il faudrait que je développe mon idée que la situation en 1917 et 1941 était tout à fait conforme à cette approche privée et “dé-nationale”, mais pas ce soir). Il faut pas oublier que la guerre c'est avant tout une obligation de résultat. Or après la Première Guerre Mondiale l'Europe est fortement endettée auprès des Etats-Unis, on l'a privée d'un nouveau Congrès de Vienne et sa situation stratégique est grosse de la nouvelle guerre. En 1945 les Etats-Unis sont un des deux maîtres de la planète Terre, de manière évidente et incontestée dès l'époque et jusqu'à la minute où j'écris ces lignes.

On doit considérer Hiroshima et Nagasaki comme un de ces moments comme celui du Dreadnought où toute une technologie disparaît, ou doit au moins s'adapter. La question des forces conventionnelles , sans être dépassée, n'est plus critique depuis 1945, et l'on peut continuer à utiliser des catastrophes comme le Bradley ou le M-16 sans que cela n'influe sur l'issue de cette guerre coloniale continue qui se livre depuis.

Pour moi la question des aéronefs futurs c'est d'abord la question de la formation des pilotes à même d'utiliser la technologie avancée, et de ceux-là il n'y en aura jamais beaucoup dans le monde. Le développement de drones et de robots à IA, c'est la technologie critique, et là ce n'est plus le cirque type F35-Bradley-M16.

1917 et 1941 : agir en empire

Alex Kara

  16/11/2018

Un empire intègre ce qui fonctionne bien chez ses vassaux et ses alliés, pour en faire une combinaison optimale. Les légions romaines ont eu une organisation inspirée des Grecs, un casque inspiré de celui des Gaulois et ainsi de suite.

En 1917, l'armée des Etats-Unis avait une fonction d'Empire local (doctrine de Monroe), elle était bonne à faire des expéditions au Mexique et à piquer des trucs à des pays modestes comme l'Espagne par exemple (l'essence de la guerre anglo-saxonne depuis ses débuts est la piraterie).

Les délires de l'équipement étatsunien sont déjà risibles à l'époque (je prends ce segment sur les hausses de Krag ( https://www.youtube.com/watch?v=oQAqNqaiQwY&t=74m40s ) tirée de l'excellente chaîne documentaire “C&Rsenal” que je recommande vivement à tous les geeks de la chose militaire qui lisent dde) mais cela n'a pas d'importance, puisque les armes qu'ils adoptent en 1917 sont celles dont on a réellement besoin pour le conflit. La phase de R&D, d'essais et d'essuyage des plâtres a été laissée aux bélligérants. Après cette guerre, un certain nombre de petits pays s'équiperont en fusil-mitrailleurs BAR et en mitrailleuses Browning 1917 & 1919.

En 1941, c'est la même chose. Les batailles aéronavales de 1942 étaient le seul moment où l'inadaptation militaire des Etats-Unis a pu leur poser quelques problèmes, jamais critiques : il a été répété ici maintes et maintes fois que les Etats-Unis écrasent les problèmes, qu'ils substituèrent à la qualité de Lee la quantité de l'industrie unioniste etc.

Les Etats-Unis finissent la guerre avec un super-Spitfire (le P-51) comme avion de chasse, un super Somua-35 comme char (le Sherman, avec la technologie de coque moulée Schneider) (ils commencèrent même avec un Super-B1bis, le M3 Lee/Grant), un super-Kégresse comme Half-Track (c'est vraiment un bidule des 20's dans son apparence). Le concept des porte-avions escorteurs a été pris des Britanniques, et à la fin du conflit cela leur permet de ramener ces autres joujoux ( https://wwiiafterwwii.files.wordpress.com/2016/03/reaper.jpg ) (leurs concepteurs voyageant eux en première classe).

La véritable arme antichar des Etats-Unis a été l'écrasement des capacités de raffinage de l'Axe peu de temps avant le débarquement (on ne saura jamais pourquoi cela ne faut pas fait une année auparavant, dès les conséquences du raid sur Schweinfurt connues, ça aurait bien arrangés les alliés soviétiques…), c'est pourquoi l'inadéquation assez relative des Sherman n'était pas critique (et beaucoup de ces chars étaient de surcroît manoeuvrés par des Anglais et des Français, qui ainsi pouvaient se targuer de n'être pas devenus les Tirailleurs Sénégalais des Américains, un rique que Giraud avait représenté à un moment).

Le concept de bombardement stratégique et sa mise en oeuvre étaient le seul domaine dans lequel les Etats-Unis avaient vraiment obtenu une avance militaire (le développement tellement coûteux du B-29 n'était pas apparu dans un vide technologique), et ce qui leur fit gagner le conflit en position de force écrasante, véritablement sans conteste du côté de leurs alliés-soumis. La quasi-débandade de leur démobilisation en 1945 s'explique aussi ainsi.

Le choix de la défaite

EricRobertMarcel Basillais

  16/11/2018

Cela me rappelle Le choix de la défaite (en 1940) d' Annie Lacroix-Riz

Mrap +F35 +porte avions = la totale .

Christian Feugnet

  16/11/2018

Néamoins  1 ere armée du monde pour soumettre les petits à son pouvoir . Quoique de plus en plus de peits se rebiffent , plus ou moins efficacement . ( Turquie , Iran , Venezuela , etc ...avec revers comme pour le Bresil ) . La verité de situation par rapport à Chine et Russie risque de s'étendre  ,

Science fiction et prédiction

laurent laurent

  17/11/2018


L'état actuel des forces armées américaines me rappellent une nouvelle d'Arthur C Clarke intitulée : « Supériorité ». En résumé, deux flottes interstellaires s'affrontent. L'une d'entre elle semble très en avance technologiquement alors que son ennemie est en infériorité technologique. A force de vouloir trouver l'armement ultime, la flotte technologiquement supérieure va d'échec en échec souvent à cause de « petit rien » qui font dysfonctionner le système et fini par être défaite par l'armée adverse. Je l'ai relu il y a peu et cette nouvelle me semble dresser le portrait de l'état actuel des forces armées US.