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Article : Utilité du Sisyphe des startups

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Vide et aimable.

Ni Ando

  18/02/2020

Il serait difficile de ranger E. Macron dans la catégorie des chefs d'Etat, même si la constitution lui accorde le titre. Un chef d'Etat sent et ressent son pays en ses profondeurs et agit en conséquence, il est capable de mettre dans la balance de l'histoire, et d'y sacrifier le cas échéant, son propre destin. M. Macron a une perception aiguë et raffinée ... du petit microcosme étriqué qui lui sert de référence, et ne sait pas grand chose de ce qui fait la vie réelle de la plupart de ses compatriotes (400.000 pauvres de plus en France recensés pour la seule année 2018). Il considère, par ailleurs, que le "poste" qu'il occupe n'est jamais qu'un jalon dans sa carrière de technocrate juvénile, que demain il fera autre chose, bref que cela ou autre chose est équivalent.  Il est intellectuellement intelligent, mais sans colonne vertébrale et sans conviction réelle. Il capte ainsi trés bien ce que l'autre souhaite entendre de lui de sorte que dans le même discours il dira une chose puis exactement son contraire. De tel ou tel chef d'Etat étranger il fera mine d'être l'ami avant de le décrire comme un ennemi dont il faut se méfier lorsqu'il parlera à ses médias ou  à n'importe quel représentant d'un autre Etat étranger. Il capte les idées, les bonnes comme les mauvaises, pour s'en servir comme de simples objets marketing, jetables après usage. Il appartient plutôt à la catégorie des godelureaux inconsistants, aimablement impuissant et inoffensif (excepté pour les manifestants qui osent braver l"ordre républicain"), produit à la fois des cercles d'intérêts qui l'ont fait élire, de la vieille "gauche caviar" esseulée, d'un tout petit monde de médias courtisans et flagorneurs, ayant absolument renoncé à n'importe quelle déontologie journalistique contre des sinécures quasiment garanties à vie, des "bourgeois bohêmes" incultes, persuadés de toute bonne foi, du fond de leurs coeurs innocents et bienveillants (sauf quand il s'agit de massacrer l'Irak, l'Iran, l'Afghanistan, la Syrie, etc..), qu'Hollywood, et sa narrative d'enfant attardé, est le temple de la culture mondiale, du savoir, et de la sagesse universelle. A l'instar de son prédécesseur, E. Macron tient debout malgré ses insuffisances du simple fait qu'il appartient à un vieux pays encore structuré, charpenté par son passé et ses institutions. La France, c'est le pays profond, c'est là que bat son coeur, non pas rue du faubourg Saint Honoré.       

Une telle maladresse confine au sublime, vraiment

David Cayla

  18/02/2020

Comme je pensais à la traque vengeresse menée par une certaine foule vociférante contre Piotr Pavlenski et ses présumés complices, Alexandra de Taddeo  et Juan Branco, je faisais un parallèle avec Julian Assange dans cette affaire où sont d'ores et déjà agités maints soupçons complotistes.

Enfin tout de même ! Que ce soient les Pussy Riot dont Piotr Pavlenski était un soutien ou Piotr Pavlenski lui-même, le fondement même de leurs "happenings artistiques" c'est de pousser la provocation toujours plus loin en espérant bien que le pouvoir tombera dans le panneau en fabriquant des martyrs. Cependant, là où les Pussy Riot se contentaient de concerts punk improvisés dans des églises pour ensuite gémir d'avoir été envoyées en prison, il est assez évident que Piotr Pavlenski est un personnage d'une autre trempe.

D'ailleurs, soupçon soupçon ! Le pouvoir russe se serait contenté de lui coller une amende pour sa dernière incartade en Russie avant de s'empresser de le laisser prendre l'avion, direction la France dont le gouvernement était alors ravi d'accueillir un "réfugié politique" de ce calibre. Mais enfin, comment voulez-vous "punir" quelqu'un capable de se faire aussi mal à lui-même chaque fois qu'il fait une sortie publique ?

Or donc, voilà que fleurissent les soupçons de manipulation. Piotr Pavlenski aurait été manipulé, influencé,... Il faudrait trouver ses inspirateurs, et en attendant, il faudrait le frapper le plus fort possible, "pour faire un exemple" tant son "crime" serait odieux, cela sans réaliser un seul instant que c'est précisément cela que Piotr Pavlenski recherche, et que le gouvernement russe s'est obstinément refusé à lui offrir.

Une interpellation expresse, quatre jours de garde à vue, une nuit dans les cellules du Palais de justice de Paris, une détention provisoire attendue dans la perspective d'une incarcération qui devrait être ordonnée à l'issue d'un jugement qu'on pressent expéditif, tout cela pour se retrouver non pas avec un Julian Assange qui se débat pour survivre mais un Piotr Pavlenski qui ne désire rien tant qu'être littéralement cloué à sa croix, non pas pour avoir dénoncé des secrets d'Etat mais pour avoir diffusé une vidéo que pas grand monde n'a vue et qui aura d'abord été relayée par la "team foufou" comme s'appellent eux-même Joachim Son-Forget , Laurent Alexandre, et Alexandre Benalla.

Pour citer Jupiter lui-même, "Soyez-fier d'être des amateurs !"

Notre Sisyphe des startups

jc

  18/02/2020

Notre Sisiphe des startups ("I want France to be a start-up nation. A nation that thinks and moves like a start-up. ") vient encore de frapper en annonçant aujourd'hui  la réforme de l'ENA en Ecole de Management Public.

PhG: "En cela, il est un peu comme Trump (...) « Il est arrivé au pouvoir sans comprendre les différences entre la direction d’un gouvernement et la direction d’une entreprise et il n’en sait toujours pas plus aujourd’hui. Il continue à croire que chaque membre de l’exécutif est son employé personnel.  Il se trompe… ». ".

PhG: "Ils sont les compagnons de la chute sans cesse recommencée, parfaits porteurs d’eau de l’effondrement…".

En tirant à hue (vers le nationalisme) et à dia (vers le globalisme), tous deux avec leur verticalité -phallique- "prodigieuse et vertigineuse à la fois"...

PhG: "Ce président-Jupiter prétendait avoir pour lui tous les pouvoirs…"

Je verrais bien Macron et -au moins- ses deux prédécesseurs immédiats -"les deux inénarrables"- rester dans l'histoire comme "les monarques impuissants". Un signe des temps avant la débandade.