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Article : Tourner l’UE (le Système) par l’Ukraine

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Le Système

Jean-Paul Baquiast

  28/05/2014

Personnellement, je serais assez d’accord sur la définition que donne le Saker du Système, sauf son acharnement à s’en prendre au Sionisme. Il faut certes combattre l’américanisme. Il est vrai aussi que la force aux USA du lobby juif est excessive. Il est vrai également que la politique US est souvent dictée par celle de Tel-Aviv et vice-versa. Ceci dit l’anti-sionnisme rappelle comme l’on dit volontiers ” les heures les plus sombres de notre histoire”, car il sera compris comme antisémitisme par beaucoup. J’en parle ici en termes de politique générale, n’étant pas juif. 
Inutile de rappeler, car vous savez tout cela, que les djihadistes font de l’anti-sionnisme leur argument principal.

Espagne bis

Bernard Scaringella

  28/05/2014

Les “volontaires” tchétchènes arrivent dans l’est de
l’ukraine. Bientôt les indiens et les chinois?
Cela ressemble de plus en plus à la guerre d’espagne.
Le bao est côté nazi cette fois .....

On ne peut accuser le Saker d'antisemitisme

Stephane Eybert

  28/05/2014

Le Saker a precise a de nombreuses occasions son refus de l’antisemitisme, et de la critique de toutes les religions.

Stephane

appeler un chat un chat

marc gébelin

  29/05/2014

Vous dites monsieur Baquiast:
« Personnellement, je serais assez d’accord sur la définition que donne le Saker du Système, sauf son acharnement à s’en prendre au Sionisme. Il faut certes combattre l’américanisme. Il est vrai aussi que la force aux USA du lobby juif est excessive. Il est vrai également que la politique US est souvent dictée par celle de Tel-Aviv et vice-versa. Ceci dit l’anti-sionisme rappelle comme l’on dit volontiers ” les heures les plus sombres de notre histoire”, car il sera compris comme antisémitisme par beaucoup. J’en parle ici en termes de politique générale, n’étant pas juif.
Inutile de rappeler, car vous savez tout cela, que les djihadistes font de l’antisionisme leur argument principal ».

C’est amusant les restrictions que vous mettez à votre propre restriction : le Saker a raison sauf en ce qui concerne le sionisme mais : « Il faut certes », « « il est vrai aussi », « il est vrai également »… Et quoi encore ?
Il ne faut pas avoir peur des mots. Est-ce parce qu’un mot a été diabolisé par les diaboliseurs professionnels qu’il est pour autant faux ? Irrécupérable ? À jeter ? Bien que non Juif, avez-vous des souvenirs personnels des « heures sombres de votre histoire » ? Souffriez-vous à votre insu d’un anti-judaïsme refoulé ? Il parait que ce fut le cas et que ça l’est encore de millions de chrétiens. Et si les djihadistes sont « antisionistes » cela vous empêche-t-il de l’être ? Cela m’empêche-t-il de l’être ? Dois-je tenir compte du sens à dessein déformé d’un mot pour m’interdire de l’utiliser ? Un mot n’a-t-il qu’une définition, celle que lui donnent ceux qui ont intérêt à la pervertir afin de tromper l’opinion? Préfèreriez-vous que les djihadistes se disent antisémites? Comment ferait alors les Yankees pour les soutenir en Syrie ou en Lybie ?
Si je dis sur ce forum que suis antisioniste allez-vous m’accuser d’antisémitisme ? « Un antisémite c’est celui que les Juifs n’aiment pas », méditez cette définition. Elle en vaut une autre et elle n’est pas “antisémite”.
Quand au mot « sionisme » tel qu’il naquit, reportez-vous au dictionnaire, tout simplement.

traduction de l'article

Dominique

  30/05/2014

J’ai traduit les passages en Anglais de l’article. je vous le mets ici : Tourner l’UE (le Système) par l’Ukraine
Philippe Grasset, Dedefensa

Dans nos Notes d’analyse du 26 mai 2014, nous avons voulu explicitement “raccrocher” les “événements de l’Est” (sommet sino-russe, la position russe, la crise ukrainienne) avec les “évènements de l’Ouest”, principalement les élections européennes du 25 mai. («... Mais l’essentiel, pour notre propos, reste de raccrocher cet événement [les élections européennes du 25 mai] à la série que nous venons d’examiner, à partir du sommet sino-russe et du chaudron ukrainien.») La chronologie fait des miracles en imposant, par le calendrier des événements, des réflexions fondamentales, en poussant des raisonnements à leur terme.

Ainsi, en entamant ces Notes d’analyse, disons le 24 mai, nous cheminions selon un état d’esprit “orientalo-centré” par rapport à la géographie de notre perception psychologique, effectivement attiré par la puissance des événements orientaux (sommet Poutine-Xi, sommet de Saint-Petersbourg). L’événement européen du 25 mai au soir, lorsque les résultats prévisibles ont pris toute la force de leur substance par le fait de leur réalisation, a changé notre état d’esprit en nous faisant réaliser comme une aveuglante évidence le lien puissant entre l’Est et l’Ouest à cette occasion. Pour la première fois de leur histoire, les élections européennes acquéraient, elles, une substance inattendue et proposaient leur essence même, dans le chef d’une profonde signification événementielle, – nous dirions, pour poursuivre selon notre perception d’un déroulement extérieur à la politique humaine et proposant sa propre signification des choses, – “une profonde signification métahistorique”.

C’est à partir de cette expérience que nous avons apprécié comme étant d’un grand intérêt une réflexion de The Saker, du site The Vineyard of The Saker, dont nos lecteurs savent l’appréciation que nous en avons. L’intérêt de cette réflexion est qu’elle vient, à notre estimation formée par la fréquentation du site, d’un commentateur débarrassé de la pesanteur catastrophique du vice affectant l’essentiel des commentateurs-Système (de la presse-Système), qui a une forte connaissance de son sujet (pour l’instant, la crise ukrainienne, la Russie au sens le plus large, notamment psychologique, culturel et spirituel en plus de la politique), avec, comme nous pouvons raisonnablement le supposer, des liens de correspondance avec des sources diverses dans ses centres d’intérêt ... Bref, répétons-le, l’antithèse de la presse-Système, notamment française pour ce propos, dont Vladimir Fedorovski, qui n’est certainement pas pro-Poutine (voir ses remarques dans la citation), disait dans une interview au Figaro le 8 mai 2014 :

«La guerre en Ukraine est triple: par les armes, par la propagande et par les services secrets. Dans cette triple guerre les journalistes occidentaux sont instrumentalisés. Même à la fin du communisme, période que je connais très bien, les journalistes étaient plus prudents, et les informations fausses ou non vérifiées finissaient par être démasquées – on se souvient de l’affaire des charniers de Timișoara. Aujourd’hui, c’est pire que du deux poids-deux mesures, je suis ahuri par le manque de professionnalisme des journalistes, notamment français. Les journalistes allemands et américains sont plus pointus, les Français, sont souvent politiquement correct et voient le monde en noir et blanc. [...] Il y a une propagande exagérée du côté russe aussi, évidement. Mais cela peut se comprendre: les journalistes russes vivent sous un régime autoritaire et n’ont pas vraiment le choix. Mais en Occident, la propagande est le triomphe du politiquement correct qui prime sur l’analyse. [...]

»Quand Mme Clinton compare Poutine à Hitler, c’est effrayant de bêtise. On ne peut m’accuser d’être complaisant avec Poutine. Je n’ai pas attendu la crise ukrainienne pour le critiquer. Mais je suis effaré par la diabolisation qui en est faite. Quand Mme Clinton compare Vladimir Poutine à Hitler, c’est effrayant de bêtise…»

Voici donc le commentaire de Saker que nous jugeons intéressant de citer. Il est extrait d’un texte d’analyse générale du 27 mai 2014 et répercute l’appréciation et l’analyse du commentateur appuyées sur des contacts spécifiques avec ses sources en Russie. Il restitue l’appréciation russe des élections européennes du 25 mai. L’intérêt pour nous, nos lecteurs le devineront, est l’intention affichée du commentateur de raisonner non plus en termes de “droite-gauche” (extrêmes ou pas, on laisse cela aux salons parisiens), mais en termes de “pro-systèmes” et antiSystème, en même temps que d’identifier et de définir le “système” (le Système). Cette volonté sémantique est une arme puissante pour neutraliser les pièges du Système, qui emprisonne les esprits faibles dans les mots qu’il utilise et les images sommaires qui en découlent, qui manipule à sa volonté la perception des psychologies. (Ce passage du texte de The Saker est présenté sous le titre «Autres facteurs qui influent sur la position de la Russie: les changements dans l’UE».)

«Il n’y a aucun doute que les résultats des récentes élections européennes ont été accueillis avec joie au Kremlin. J’ai été particulièrement attentif aux réactions de nombreux commentateurs russes et il est absolument clair que leur analyse de ce qui s’est passé est très différente de celle de leurs homologues occidentaux. Quand les analystes occidentaux parlent du triomphe de la xénophobie et de l’extrême droite, les analystes russes parlent de la victoire des forces anti-UE, anti-OTAN et en fin de compte anti-Etats-Unis. De plus ce qui est catalogué comme “extrême droite” en Occident est considéré comme “conservateur” ou même “traditionaliste” en Russie. Un commentateur a dit que la victoire du phénomène de foire “Conchita Wurst” à l’Eurovision a été la goutte qui a fait déborder le vase et que cela a eu un impact direct sur le rejet européen d’une Europe servile et moralement dégénérée. Je ne pense pas que Wurst ait suffi à elle toute seule à faire pencher la balance, c’est plutôt le feu roulant de propagande en faveur de la délirante théorie du genre combiné à un assaut frontal contre les valeurs traditionnelles qui en est la cause.

»J’aimerais avoir le temps de faire une analyse détaillée de ces élections ici. Je dois dire que je suis la politique française de très près et que je suis tout à fait d’accord avec l’analyse russe. Le Front National n’est pas juste un parti “d’extrême droite” (bien qu’il le soit à certains égards). C’est d’abord et avant tout un mouvement anti-système qui est profondément influencé par la sorte de valeurs qu’Alain Soral promeut : “la gauche du travail et la droite des valeurs”. Il est vrai que les principaux leaders du Front National sont encore coincés dans les anciennes valeurs de la “droite du travail” mais la plupart de ses membres ont clairement des positions “populaires” parfois même très proches des idées socialistes. En fait, je pense que le paradigme droite-gauche ne s’applique tout simplement plus à l’Europe. Regardez tous les partis soit disant “de gauche” en France, Allemagne ou Angleterre. Ce sont vraiment des partis réactionnaires, capitalistes, inhumains et malfaisants. Je préfère utiliser les catégories pro-système et anti-système. Ce que j’appelle ‘système’ c’est ce qui présente les caractéristiques suivantes:

»1) politique du libre marché, capitaliste, mondialiste, en faveur des grandes entreprises;
2) développement d’entités supranationales comme l’UE et l’OTAN;
3) obéissance aveugle à l’Empire;
4) utilisation permanente des médias subventionnés pour arriver à ses fins;
5) destruction systématique des valeurs européennes traditionnelles;
6) développement d’un état policier à l’intérieur;
7) usage de la force militaire à l’extérieur.

»Voilà la politique que les partis de l’establishment ou du “système” européen poursuit depuis des décennies et c’est cette politique-là qui a été rejetée lors des dernières élections européennes. Maintenant voyons la position de la Russie sur les mêmes questions:

»1) Officiellement, la Russie est un état social/socialiste (selon les propres paroles de Poutine dans son discours à l’Assemblée Fédérale). En réalité il y a encore beaucoup de signes d’un très puissant capitalisme en Russie, mais il a été régulé et contenu. La plus grande partie de la population est probablement bien plus socialiste que le régime en place mais comparée à l’UE et aux Etats-Unis, la Russie est définitivement un état social;
2) La Russie est clairement opposée à l’UE et à l’OTAN;
3) La Russie, au moins sous Poutine, a vraiment fait tout ce qu’elle pouvait pour se libérer de l’Empire;
4) Les médias russes ont été largement “désionisés*”. Il y a quelques exceptions comme le fameux Ekho Mosvky (Echo de Moscou, aussi appelé “Ekho Matsy” ou “Echo du Matzo”) et la chaîne de TV Dozhd (pluie), mais ils ont peu d’influence sur le public en général;
5) La Russie soutient clairement les valeurs traditionnelles, spécialement les valeurs chrétiennes et islamiques;
6) La politique Russe sur les droits civils est ambiguë. Le Kremlin soutient malheureusement la censure sur Internet et notamment les lois “anti-Piratage”, le contrôle des fournisseurs de services Internet, etc. La Douma russe a aussi voté quelques horribles lois interdisant la libre discussion de la seconde guerre mondiale. Heureusement ces lois sont appliquées mollement et semblent répondre davantage à la montée du néonazisme en Ukraine qu’à une réelle volonté d’instaurer une censure politique en Russie;
7) La Russie s’oppose clairement à tout usage de la force dans les affaires internationales sauf si le Conseil de Sécurité de l’ONU donne son feu vert, si les Russes sont attaqués ou si des intérêts nationaux stratégiques essentiels sont menacés. 

»En d’autres termes, le Kremlin et le Front National s’accordent sur beaucoup de choses, et le fait est que, historiquement, ces deux forces s’entendent très bien. La Russie espère clairement se retrouver, avant la fin de l’année, devant une Europe beaucoup plus amicale que maintenant.»

Il s’agit donc d’apprécier l’“esprit” de ce commentaire de Saker, d’ailleurs précisé par des commentaires supplémentaires en réaction à des interventions de lecteurs sur le Forum du texte. (Ces commentaires supplémentaires également le 27 mai 2014, avec des précisions sur les partisans du FN et autres partis et groupes dits extrémistes, telle que celle-ci : «... Mais même si leur rejet du “système” a des relents racistes ou laïcistes, ces éléments disparaissent vite quand on leur explique qu’ils se trompent et que les immigrés et l’Islam, loin d’être une menace pour l’Europe, sont en réalité une aide fantastique et sans doute vitale contre la véritable menace: la ploutocratie, le mondialisme, le turbo-capitalisme et l’impérialisme.») Nous-mêmes ne cessons de raisonner en termes de “Système versus antiSystème”, et déplorant, pour la situation française et nombre de situation européennes, la perpétuation manipulée à fond par le Système des stéréotypes gauche-droite, racisme-antiracisme, etc. (Voir par exemple notre article sur Mélenchon, le 12 avril 2012, où nous applaudissions la “politique de grande crise” du chef du Front de Gauche, et déplorions sa politique intérieure fortement idéologisée, et faisant malheureusement totalement le jeu du Système en l’opposant frontalement au FN. En réalité, sur l’essentiel, qui est la “politique de grande crise”, Mélenchon et Le Pen sont très proches, comme on le voit notamment avec leurs positions sur la crise ukrainienne et sur la Russie. Tout cela se discute faussement selon le cirque de la démagogie intérieure qui est le terrain préféré du Système puisqu’il interdit aux positions fondamentales de s’exprimer. L’essentiel est de distinguer où l’antiSystème est étouffé, c’est-à-dire dans les débats intérieurs sociétaux et des “valeurs”, et où se trouve l’antiSystème, – c’est-à-dire chez Le Pen et chez Mélenchon en France, lorsqu’ils parlent “grande politique de crise”. Comme l’écrit Saker : «Aussi pour paraphraser [Orwell] je dirais : “s’il y a de l’espoir pour l’Europe, elle réside dans les extrêmes” (qu’ils soient de droite ou de gauche).»)

Quoi qu’il en soit, notamment de ces commentaires conjoncturels, l’intérêt de l’extrait présenté ci-dessus est, selon nous, dans ceci qu’il marque combien le nécessaire reclassement qui nous paraît essentiel dans la lutte antiSystème commence à déborder les frontières et à relier entre elles les diverses crises qui secouent le Système. Il s’agit ainsi de repousser la principale ruse conjoncturelle du Système qui est la parcellisation, le réductionnisme, la compartimentation des événements qui conduisent à des engagements limités qui sont autant d’impasses en attisant des antagonismes dépassés. Nous avons déjà évoqué ce problème le 31 décembre 2013 où nous plaidions selon l’argument de la nécessité paradoxale de la “globalisation” des forces anti-globalisation, c’est-à-dire leur détachement des problèmes et des engagements nationaux pour embrasser les questions qui transcendent les frontières et les particularismes. En un sens, tous les principes dont se réclament ces forces antiSystème, qui s’affirment ici conservatrices, ici traditionnalistes, ici identitaires et souverainistes, ici sociales et populaires, ici progressistes, etc., tous ces principes qu’on prend comme références pour des affirmations structurantes contre la déstructuration globalisante du Système doivent être réaffirmés au niveau global, d’une façon globalisante eux aussi… Il s’agit de la globalisation des principes anti-globalisation, par conséquent de la globalisation de la lutte antiSystème où les uns et les autres retrouveront d’étranges nécessairement “compagnons de route” par rapport à leurs habitudes idéologiques qui deviennent une paresse intellectuelle mortelle s’ils ne s’en défont pas. Il s’agit d’identifier l’“ennemi principal”, – le Système et rien d’autre, – et s’y tenir jusqu’au bout, jusqu’à sa destruction. Quand un ennemi a la puissance et l’universalité qu’a le Système, il ne peut être que l’“ennemi principal” jusqu’à être l’“ennemi exclusif”, et c’est de cela et de rien d’autre qu’il s’agit.

Pour consulter l’original: http://www.dedefensa.org/article-tourner_l_ue_le_syst_me_par_l_ukraine_28_05_2014.html

Note:
*  La résolution 3379 de l’Assemblée générale des Nations unies, adoptée un an après la résolution 3236 de 19741, décrète que « le sionisme est une forme de racisme et de discrimination raciale ». Elle a été révoquée le 16 décembre 19913 par la résolution 46/86. Wikipedia

Bravo d'oser défier la "bien-pensance" totalitaire!

Rémi

  30/05/2014