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Article : Retour sur des caricatures

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qui bono

Marc Gébelin

  23/09/2020

Je peux comprendre qu'il est difficile de dire que madame Obono est raciste. Elle l'est. Mais évidemment, n'osera jamais le formuler et ses "interrogateurs" non plus. Cela doit resté tu. Parler de racisme, accuser de racisme, on sait bien ce que ça déclenche : hurlements, dénégations, folies de tous ordres de la part de tous les protagonistes. Ceux qui ne le sont pas, ou disent ne pas l'être, ceux qui le sont mais ont la sagesse de le cacher et enfin ceux qui le sont, qui n'ont pas de sagesse, mais le cachent quand même car il savent bien que "ce n'est pas une opinion, mais un crime", ainsi que l'a voulu la Loi. Comme par ailleurs depuis les prouesses conceptuelles de notre Assemblée nationale qui a écrit noir sur blanc que les races n'existent plus, on se demand bien de quoi on parle ! Madame Obono n'est pas "noire", son interlocuteur futé n'est pas "blanc", cela tombe sous les sens pour tout français ayant son bac. Moi ce qui me tombe sous les sens, ce n'est pas ce qui est dit ou a été dit, c'est la tête décomposée de ma petite soeur gabonnaise qui tente une dialectique historique (y parait qu'elle est historienne), pour essayer de justifier l'injustifiable en le cachant. Il serait si simple et finalement acceptable au nom de la liberté d'expression de dire : Ben voyez-vous, "raciste" je sais pas (c'est une théorie), mais les blancs, quand je les vois, beurk!...  comme le dit le poète nègre Gontran Damas :
Jamais le Blanc ne sera nègre
Car la beauté est nègre
Et nègre la sagesse
Car l’endurance est nègre
Et nègre le courage
C'est une certaine dame "noire" (les sens nous trompent n'est-ce pas) qui nous l'a récité à la tribune de l'assemblée nationale où siège une autre dame "pas très claire", voire carrément noire (sauf bien sûr si mes sens me trompent encore une fois)... dont l'âme est bien sur très "blanche".
Bon, si j'écris un poème en l'honneur des blancs, que va-t-il m'arriver? Obono ne va-t-elle pas me traiter de "nègre blanc"? Mélenchon m'accuser de répandre des thèses nauséabondes? Et pousse-caca (surnom donné au Président par un humoriste sévissant sur internet), m'envoyer les gendarmes? Madame Obono devrait se faire oublier, ça serait bien pour tout le monde.

 

Badia, Danièle et Daniel

Marc Gébelin

  23/09/2020

Badia Benjelloun a un style minimaliste admirable. Idéal en littérature, il peut dénaturer un acte journalistique.
Dire dans une phrase style in cauda venenum: "Il est difficile de ne pas percevoir dans la représentation humiliante d’Obono en esclave un écho sinistre de l’ensauvagement de Darmanin", c’est bouffer du Darmanin à peu de frais… Ce n’est pas Darmanin qui a fait article et dessins mais un journaliste provocateur (pléonasme). Bien sûr Obono s’est faite piégée par Bourdin mais elle n’était pas obligée d’aller chez ce faux-cul qui se croit fin et n’est que provocateur, tout comme Valeurs Actuelles. Ne l’avait-elle pas cherché par ses déclarations elles aussi provocatrices sur le drame de Charlie Hebdo et sur Dieudonné ?
Pour le Jyllands Posten et ses caricatures, il faut aussi refroidir les passions. Bien sûr il s’agit là encore de provocation et la provocation appelant une autre provocation ou bien servant de prétexte à pleurnicher, la société islamique du Danemark a bondi sur l’occasion. Les autres institutions islamiques ont suivi histoire de faire monter la mayonnaise : "Vous voyez bien qu’ils nous haïssent, nous les Musulmans". Mais dire que le dessin d’une "bombe disposée sur la tête d’un homme en guise de turban n’est pas une critique de l’Islam, mais "dit clairement et sans ambigüité que tout musulman est un terroriste", est faux. Un dessin ne dit pas, pour dire il faut des mots, un dessin suggère, laisse penser, caricature, il peut faire rire aussi, ce qui fut mon cas. Qu’ensuite les pisseux de Charlie aient cru intelligent d’en remettre une couche relève de provocations auxquelles ils sont accoutumés mais seulement contre les musulmans et les catholiques mais jamais contre les juifs. Là, je rejoins BB mais pas au point de dire que " Pipes est engagé dans un unique combat, la destruction physique totale des Palestiniens par la voie militaire". Ce qui en bon français se dit génocide. Accuser les Juifs de génocide nourrit là aussi la provocation même si on est en droit de se demander si les desseins cachés des Juifs Israéliens n’est pas de s’en débarrasser d’une façon ou d’une autre. Thème sur lequel en effet la FI Obono est peu prolixe. Mais comme elle est raciste en douce, elle n’a pas eu le temps de penser à être "anti impérialiste" comme le remarque BB. La preuve? Quand elle voit dans le premier ministre Castex d’abord "Un Homme blanc, puis de droite, puis bien techno et gros cumulard", c’est bien sûr de la provocation mais surtout un sentiment qui surgit spontanément dans sa jeune âme africaine. Imaginez que je commence un article sur Obono en écrivant : "Danièle Obono, noire, fille de bourgeois gabonais riches traficoteurs de la Franceàfric », que diraient les anges de BFM, les idiots graveleux de France Inter, ou le sinistre Mélenchon ?
Et enfin quand BB écrit : "Cette élue de la nation a eu à souffrir d’une blessure symbolique", puisque renvoyée à un passé esclavagiste et que c’est offensant pour elle et dégradant pour ceux qui ont commis le récit et le dessin, on ne peut s’empêcher de penser que c’est de bonne guerre. Qui sème le vent ne récolte-t-il pas la tempête ? Et finir par le refrain humaniste que seule la pure égalité entre les hommes est admise, ne fera pas que ceux qui ne l’admettent pas, changent : Madame Obono comme Valeurs actuelles.
Le fond de la question n’est donc pas le "racisme" d’Obono ou de VA, mais la détestation qu’on finit par avoir envers ceux trop différents qui, au fond de leur âme, ne respectent pas, et ne veulent pas respecter, les us et coutumes de ceux chez qui ils vivent. Les Blancs chez les Africains et les Africains chez les Blancs. C’est pourquoi on peut sans animosité aucune dire à cette dame, si les Français vous dégoutent tant allez vivre au Gabon chez papa.