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Article : “Prova d'orchestra”: les fous sont au pupitre

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1984 version contemporaine

Laurent Caillette

  30/06/2007

Bravo pour cet article, comme d’habitude ai-je envie de dire. Très friand de récits imaginaires je frissonne de bonheur à chaque fois que j’ai la preuve que jamais ne s’épuisera le monde des fictions car on peut compter sur la réalité pour en tirer d’incroyables prolongements. L’institutionnalisation de cet état de guerre figure dans 1984. Dans sa version contemporaine, le roman d’origine serait en vente libre, étudié à l’école, et Big Brother nous répèterait inlassablement “remerciez-moi de vous faire échapper à l’univers de 1984”.

J’ai aussi adoré cette formule : “[...] capitaliste efficace qui pense soudain ses actes en théories conceptuelles”. Elle décrit parfaitement le vide sur lequel repose la légitimation suggérée.

La guerre, encore la guerre etc......

Loïc

  30/06/2007

En complément de votre ecellent article voici celui-ci qui est tout à fait édifiant sur la folie des américains.

Newt Gringrich : nous sommes en train de perdre la IVème guerre mondiale
28 juin 2007

Gringrich part en guerre. L’ex président Républicain du parlement US juge que la victoire du Hamas est une défaite dans la IVème guerre mondiale que les USA mènent contre l’Islam radical. Il faut réagir, dit-il. Eradiquer le Hamas et le Hezbollah. Jeter en prison tous ceux qui s’opposent à la politique américaine. Contrôler la population en administrant directement les aides internationales et les établissements d’enseignement. Nous n’en sommes même pas au début, conclut-il, mais nous savons que ce qui nous attend, c’est une vraie guerre. Il faut lire, dans le texte, comment nos « amis américains », non seulement ne redoutent pas la guerre de civilisation, mais s’y préparent, l’appellent de leurs voeux, et nous y entrainent.
Avertissements à Gaza

Par Newt Gringrich, Washington Times, 26 juin 2007

La victoire du Hamas à Gaza est un avertissement. La Quatrième guerre mondiale (ainsi que Norman Podhoretz l’a désignée) va être longue et difficile. C’est aussi un avertissement sur le fait que l’occident, à l’heure actuelle, est en train de perdre la guerre.

Ces défaites ne reflètent pas le courage et la volonté du peuple américain. Lors d’un sondage effectué en juin à la demande de American Solutions, 85% des américains ont déclaré qu’il était important de défendre l’Amérique et ses alliés. Seulement 10% s’y opposaient. Sur la question encore plus déterminante de savoir si il était important de battre les ennemis de l’Amérique, seulement 16% étaient en désaccord.

Donc le noyau dur de gauche en Amérique n’est que de 16%. Il est inférieur de cinq fois au nombre de ceux qui veulent battre nos ennemis.

La source de notre échec ne doit pas être cherchée dans le peuple américain mais dans les dirigeants, manquant d’idées et de dessin, à tout niveaux dans le gouvernement qui à l’heure actuelle préside au lieu de diriger.

La côté tragique du débat en cours à Washington, c’est qu’au même moment où cette absence de dessin et la mauvaise performance de l’administration Bush ont conduit les américains à souhaiter une nouvelle orientation, la politique de la gauche insiste sur le fait que cette nouvelle orientation devra consister à faire “moins de Bush”.

Mais les leçons tirées de l’Afghanistan, de l’Irak, du Pakistan, du New Jersey, de la tentative d’attentat à l’aéroport JFK de New York, des attentats en Algérie, du programme nucléaire iranien, du conflit du Liban, et maintenant de la défaite à Gaza pointent toutes dans la même direction. Celle d’une politique pour conduire la guerre qui soit substantiellement plus ambitieuse et plus robuste que celle de Bush.

Au moment ou les forces de la modernité ont été jetées à bas par le terrorisme, notre vie politique ne crée pas un Churchill ou Roosvelt pour rassembler les démocrates, mais au contraire, des avocats de la reddition, de la défaite et du retrait des troupes. Alors que les femmes sont opprimées nous restons silencieux. Face à la faiblesse, aux hésitations et au manque de dessin des dirigeants d’Israel et des Etats-Unis, le peuple voit cette violence comme dénuée de sens, ce bain de sang comme répugant, et les stratégies actuelles comme trop inéfficaces pour continuer à s’y investir.

Gaza constitue l’exemple le plus récent ou le manque d’imagination de l’occident a été mis en échec par la détermination et la cruauté.

Israel a eu un pouvoir énorme sur Gaza durant 40 ans. Les Nations Unies ont géré les camps depuis 1949 avec des résultats désastreux qui ont conduit a un accroissement massif de la population, un chômage considérable, une profonde amertume, et qui produit des entrepreneurs en terrorisme plutôt que des entrepreneurs en création de richesse. Michael Oren a relevé que depuis 1993 l’Autorité Palestinienne a “bénéficié de plus d’aide internationale qu’aucune autre entité durant l’histoire moderne — et davantage par personne que les états européens durant le plan Marshall.” Malgré tous ces avantages, la vieille organisation terroriste “raisonnable” a été détruite par la nouvelle génération du Hamas, plus militante et plus féroce.

C’est une victoire insigne pour l’Iran et une défaite pour les USA, Israel et les soi-disants gouvernements arabes modérés.

Les premières réactions à cette défaite ont été pathétiques. Accablés, les gouvernements israelien et américain se sont réunis en se tordant les mains et ont promis de financer le vieux terroriste de la Cisjordanie. Cela s’avérera sûrement être une stratégie perdante. Le Hamas consolidera son emprise sur Gaza et commencera à l’étendre plus résolument sur la Cisjordanie.

L’occident aura tôt ou tard à se confronter à plusieurs réalités difficiles pour battre ses ennemis.

D’abord, les organisations terroristes comme le Hamas et le Hezbollah devront être éradiquées et détruites. Nous n’avons pas aujourd’hui la stratégie, la doctrine ou les techniques pour battre ce type d’organisation. En Irak, après plus de quatre ans d’efforts, notre doctrine actuelle pour le contrôle de la population, pour la police de proximité et le renseignement est pathétique. Pour battre des organisations férocement convaincues et fanatiques de la violence comme Al Qaida et les Talibans, il faudra pour notre part déployer une nouvelle énergie, une nouvelle direction, et une nouvelle détermination.

Deuxièmement, les stratégies consistant à épauler des dictatures corrompues devront laisser place à des aides directes à la population, en assurant les droits à la propriété et les secours financiers directs qui nous permettront d’améliorer la vie des famille et leur permettront d’être plus fortes pour défendre leur voisinage contre les malfaisants. Hernando de Soto sera plus efficace pour planifier cela que tous les bureaucrates de l’AID et de l’ONU réunis.

Troisièmement, le système socialiste des camps de réfugiés, avec ses subsides anti-humanitaires caritatifs, devra être remplacé par un système totalement nouveau de revenu gagné et de droit de propriété acquis pour restaurer la diginité et l’espoir pour chaque palestinien.

Quatrièmement, le système actuel d’écoles sous le contrôle du Hamas et du Fatah devra être remplacé complètement par un système dédié à une éducation convenable, et à l’enseignement des droits de l’homme, plutôt que le jihad et la haine.

Enfin, les mosquées ne seront plus autorisées à prêcher la haine et la violence. La dénazification qui semblait une évidence en Allemagne en 1945 devra trouver son équivalent dans une campagne contre la haine aujourd’hui. Ceux qui sont haineux doivent être défaits, désarmés et détenus si les forces de paix veulent gagner.

Ces étapes ne représentent que le début, mais le fossé existant entre notre réaction pathétique aujourd’hui et les nécessités de la victoire donne une indication sur la route que l’occident a accomplir s’il veut gagner. En des termes Churchilliens, nous ne en sommes même pas au début. Par contre, nous sommes peut-être au début de la reconnaissance du fait que ce sera une vraie guerre.
Publication originale Washington Times

qui est l'Ennemi∫

philippe r le baleur

  30/06/2007

On peut aussi poser la question autrement:
- Qui est cet ennemi implacable, assez puissant pour épuiser les ressources d’un grand pays moderne à s’armer contre lui?
Ou encore:
- Qui est cet Al Qaida dont on nous rebat les oreilles?

Vous le cherchez dans la dimension psychologique de l’élite américaniste, mais vous est-il venu à l’idée qu’il pouvait REELLEMENT exister?

marx, trotski hitler...

yodalf

  02/07/2007

Goldman Sachs transforme le patriotisme en marchandise. C’était prévu chez Marx, la transformation des rapports sociaux en rapports marchands et la “réification” de tout…
Sans doute, l’expansion de la révolution dans les concepts trotskistes peut ressembler à ce que font les néo-cons.
mais il s’agissait bien plus chez “le Vieux” de rectifier la situation impossible d’avoir une Russie communiste quasi SANS prolétariat. Cela aurait pu se compenser avec l’entrée de l’Allemagne ou de l’Angleterre dans le communisme. (Et ainsi on aurait pu savoir si le marxisme pouvait avoir une quelconque réussite. A la place on a eu des sociétés agraires, Russie, Chine etc. avec des Staline, alors on ne saura pas…)
PAR AILLEURS lorsqu’un gouvernement cherche à faire partager sa paranoïa à son peuple, dans les termes de l’article de référence, cela conduit au nazisme.
Où va-t-on?
Qui a décrit l’abîme qui nous guette?