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Article : Pourquoi le S-300 change tout

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il y a quelque chose qui cloche

perceval78

  29/04/2015

je crains que l’on ne puisse compter sur les Russes pour contenir les Chinois,selon des sources à vérifier l’accord pour la livraison de S-400 serait finalisé lien.

Les USA se tournent donc logiquement vers le Pakistan pour contenir, et les Russes, et les Chinois, et les Afghans, et les Iraniens, et cerise sur le gâteau ...improving ties with India lien.

Les Pakistanais,  ne sont pas des gens contrariants et reçoivent en grande pompe Xi-Xiping qui lui a un plan pour contenir les USA lien.

"Changer tout" ? ... Voire

Alexis Toulet

  29/04/2015

Le discours de Hinote concernant l’impact du S-300 est assez mesuré, et surtout il demande à être encore plus nuancé.

- Première remarque, la Russie a annoncé en 2015 qu’elle débloquerait l’exécution du contrat de 2007 qu’elle avait bloquée en 2010 (se comportant à l’époque comme un quelconque Hollande maniant le Mistral, soit dit en passant)... Il reste que les délais d’exécution ne sont pas précisés. Aucune livraison n’avait eu lieu durant les trois premières années du contrat, rappelons-le. Et maintenant, à quand les premières livraisons ? Quels délais de fabrication, quels délais pour la formation des unités ?

Sans compter que si avoir des “S-300 en Iran” sur le feu est une bonne chose pour la Russie, vu le levier de négociation qu’ils procurent dans les relations avec les Etats-Unis… Moscou pourrait ne pas être si pressé de livrer pour de bon, puisque n’est-ce pas cela ferait disparaître le levier.

Autant dire que ce n’est pas demain que l’Iran sera protégé par des S-300.

- Deuxièmement, Hinote souligne lui même que si une défense S-300 rendrait plus difficile l’attaque d’objectifs stratégiques en Iran, elle serait loin de la rendre impossible. C’est tout à fait vrai. “Le S-300 n’est pas un mur élevé dans le ciel. Si nous devons le faire, nous pouvons attaquer ce système et le mettre hors d’usage.”

Reste sans doute que l’Iran défendant ses installations nucléaires avec des S-300 rendrait encore plus délicate l’option d’une attaque israélienne en solo, laquelle est déjà à la limite extrême de ce que pourrait envisager Israël. Là se situe sans doute le véritable impact stratégique.

- Troisièmement, Hinote nous dit qu’une attaque américaine contre l’Iran, restant tout à fait possible, serait toutefois “plus risquée et beaucoup plus coûteuse”. Ce serait donc un changement notable. Mais ce n’est qu’apparence.

L’erreur est de comparer le coût de la seule attaque aérienne avec S-300 avec le coût d’une attaque sans S-300. Il faut bien plutôt comparer le coût de l’attaque aérienne ***et de la riposte iranienne*** dans l’un et l’autre cas. La différence est alors minime voire inexistante : c’est qu’une riposte iranienne décidée coûterait incomparablement plus que quelques avions abattus !

Nous parlons de tout ou partie des ingrédients suivants : attaque massive au missile balistique précis (type Shahab-3) contre les bases américaines dans le Golfe / guerrilla navale contre les navires américains / guerrilla navale au missile dans le détroit d’Ormuz / attaque massive au missile balistique contre les installations pétrolières du Golfe. Le choix des ingrédients, leur dosage… étant à l’appréciation de Téhéran.

Nous parlons:
- au mieux d’un ralentissement de la croissance mondiale et de pertes importantes parmi les forces américaines,
- au pire d’une crise économique mondiale et d’une guerre obligée des Etats-Unis en Iran même de façon à sécuriser la côte nord du détroit d’Ormuz afin qu’il ne puisse plus servir de base à des attaques contre les pétroliers

Au total, disposer d’une défense S-300, quand (si) l’Iran en disposera, n’aura guère d’effet, ne faisant probablement que retirer de la table l’option “Israël attaque seul”, option qui ne s’y trouve de toute façon pas vraiment vu la menace de riposte iranienne contre les centrales électriques - donc toute l’économie - d’Israël. Toujours ***ces fichus Shahab-3*** que l’Iran produit en nombre, et en toute autonomie, merci pour lui - s’il devait s’en remettre à la Russie, voilà longtemps que ses installations nucléaires auraient été éradiquées !

Ah oui un effet de la grande frayeur S-300, un effet psychologique comme de juste, pourrait être d’augmenter encore la pression pour la mise en service d’armes propres à échapper aux défenses sol-air… voyons des avions furtifs bien sûr ! Voilà qui tombe bien, les F-22 qui du moins marchent pour de bon étant trop peu nombreux, il y a justement un certain F-35 qui certes ne marche pas mais lui peut être produit en grand nombre… une chance, n’est-ce pas ?