jc
04/01/2025
PhG : « Il suffit d’un mot, d’une phrase, d’une citation à placer en tête, la chose inspiratrice qui ouvre la voie et là-dessus se déroule le texte, à son rythme, entièrement structuré, avec sa signification déjà en forme et en place. Je n’ai rien vu venir et j’ignore où je vais, mais j’ai toujours écrit d’une main ferme et sans hésiter… et toujours, à l’arrivée, il y avait un sens, une forte signification, le texte était devenu être en soi… C’était un instant de bonheur fou. » ("Le désenchantement de Dieu")
C'est d'abord à cette citation que j'ai pensé en lisant le texte du jour qui, selon moi, fait honneur à l'esprit humain -ce qui est bien rare en ces temps où "on" ne cesse de nous répéter que l'intelligence artificielle a déjà dépassé l'intelligence humaine-.
Je bois du petit lait à la lecture du texte du jour car j'y retrouve les idées chères à mon cher René Thom pour qui nous avons deux cerveaux : l'un prédateur (ectodermique, proche de la bouche), l'autre proie (endodermique, dans les tripes).
Pour Thom, en effet, la pensée est conceptuelle (et la pensée conceptuelle est une embryologie permanente) :
"L'homme en éveil ne peut, comme le nourrisson de neuf mois, passer son existence à saisir les objets pour les mettre en bouche. Il a mieux à faire : aussi, va-t-il « penser » c'est-à-dire saisir des êtres intermédiaires entre les objets extérieurs et les formes génétiques : les concepts."
Peur de certains objets extérieurs, horreur des manipulations génétiques ?
[ Thom fait allusion à Heidegger -cité dans le texte- dans la légende de sa carte du sens* en ces termes :
"Cela donne une idée assez précise du rôle du langage comme support de ce que Heidegger appelle le souci. Il dit que l’existence est liée au sentiment d’inquiétude, au besoin que nous avons de réagir au danger qui nous menace. C’est peut-être une présentation trop concrète pour un métaphysicien, mais c’est assez réel. Le logos existe seulement dans cette zone où règne le danger, mais celui-ci peut être conceptualisé, et donc traité en fonction de connaissances antérieures et, du même coup, neutralisé." ,
citation qui, pour moi, en appelle un autre, cette fois de Camus -également cité dans le texte- :
"Mal nommer les choses c'est ajouter au malheur du monde".
Je m'arrête là parce que je sens que je vais radoter.
[ PS : En cette époque nihilistiquement matérialiste, je sauvegarde précieusement ce que dit Fedorov "pour qui la matière est la danse des particules des cendres de nos pères". ]
* : http://strangepaths.com/forum/viewtopic.php?t=41
jc
04/01/2025
Je résume ainsi ma position sur l'opposition peur/horreur :
le Covid-19 peut faire peur, alors que les vaccins ARNm et ADN peuvent faire horreur.
Il est actuellement de bon ton d'attribuer le prix Nobel lorsque l'IA y a sa part : gros coup de pub garanti pour les Nobel de Physique et de chimie 2024.
Je signale à ce propos que le Nobel de médecine 2023 a été attribué à Katalin Karikó et Drew Weissman pour leurs découvertes ayant permis la mise au point de vaccins ARNm efficaces contre la Covid-19.
jc
04/01/2025
En utilisant DeeepL le mot « мир » se traduit bien par "monde", mais le mot « милый » se traduit par "doux" (et non par "cher").
Le choix de "doux" me semble mieux coller que "cher" avec la suite :
"Les atomes de Tsiolkovski, qui ont goûté à la douceur de vivre."
[ Remarque : Fedorov et Tsiolkovski sont considérés comme cosmistes. En parcourant l'article Cosmisme de Wikipédia, j'ai trouvé beaucoup de points communs avec la vision thomienne du monde :
"Les situations dynamiques régissant l'évolution des phénomènes naturels sont fondamentalement les mêmes que celles qui régissent l'évolution de l'homme et des sociétés." ]
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