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Article : Pour Ron Paul, USA-2011 vaut largement URSS-1989

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Contre quoi s'indigner?

Jean-Paul Baquiast

  12/02/2011

Ron Paul a certainement raison d’appeler à l’indignation (pour reprendre le terme de S. Hessel) contre le gouvernment fédéral et les gouvernements du monde en général.
Mais derrière ces gouvernements sont les pouvoirs des banques et des groupes financiers, les véritables oppresseurs aujourd’hui. Ils ont remplacé les “patrons” contre lesquels Marx appelait à se mobiliser. La révolution marxiste a été décrédibilisée par ses dérives totalitaires. Il reste que quelque chose du même ordre serait nécessaire.
Malheureusement les peuples (dont je suis, évidemment) n’ont pas encore compris par quoi remplacer la finance internationale, afin de réaliser l’équivalent de la nationalisation que le Front populaire et le CNR avaient préconisées. Je pense qu’un vrai programme révolutionnaire serait là. Les idées concernant l’économie coopérative et autres solutions  sympathiques restent encore trop peu réalistes.Les gens ne vont pas descendre dans la rue pour cela, je crains.
Dans cette perspective, je ne vois pas ce que propose Paul. Il fait partie du Système, comme le rappelle opportunément Philippe Grasset

Revolutionnaire

Fabrice LEVEQUE

  12/02/2011

Ron Paul me semble bien plus révolutionnaire que n’importe lequel des autres Politiciens de gauche ou de droite que j’ai jamais pu entendre. Car “détaché” de la psychologie du système. Il cherche à le changer de l’intérieur tout en réussissant l’exploit de ne pas être “changé” par le système.

Pas de révoltes, pas de têtes en haut d’une pique. User des armes du système contre celui ci. C’est peut être ça la véritable révolution.

Fin d'empire(s).

waccsa

  12/02/2011

Si le “Système” est de toute manière dors et déjà condamné, Ron PAUL avec sa sagesse et sa sagacité éprouvées incarne peut-être le dernier espoir pour les USA d’éviter d’aboutir in fine à l’auto-destruction physique type 1861-1865 (mais version XXIe siècle, ie infiniment plus destructrice).

La dislocation de l’empire US est en cours, et effectivement la famille royale saoudienne doit avoir des sueurs froides devant la versatilité affichée du soutien de leur parrain US, le Capo di tutti capi, qui va donner à réfléchir à tous les capi du monde et à leurs sujets (les Européens, dirigeants et sujets, devraient logiquement être les derniers à réaliser et à réagir, sauf peut-être le UK qui connait trop bien le Capo).

Pour information, la fraction subsaharienne de l’empire, sur laquelle la France essentiellement avait mandat depuis 1945 pour le compte du Capo, est en état d’ébullition avancée.

Avec en pointe la Côte-d’Ivoire du souverainiste et démocrate Gbagbo, qui tient tête envers et contre tout à l’empire du mensonge incarné très naturellement par Sarkozy (de manière névrosée et extraordinairement stupide, sans surprise) et Obama (le fétu de paille, qui aura réussi à trahir absolument tous ses supporters), avec les subsidiaires habituels (Cameron, Ban Ki-Moon le préposé US en chef au sein du Machin qui y perd avec la CPI ce qu’ils pouvaient peut-être encore avoir de traces de crédibilité, plus quelques séides locaux jetables).

Le Gabon, source officielle de fric de la très brillante classe politico-mafieuse française, est également en voie de basculement vers l’autonomie ; de même que la plupart des pays subsahariens où de manière extraordinaire ont lieu des élections cruciales en 2011 (Cameroun, RDC,  Tchad, Centrafrique, Niger, Nigeria).

Ce qui ne sera pas sans conséquence sur le financement des partis politiques, des multinationales et du Trésor français (le Franc CFA, lien de servitude et d’appauvrissement extrêmement efficace, copié-collé du système monétaire du IIIe Reich vis-à-vis de la France, est menacé par Abidjan). Et plus encore sur la sécurité des approvisionnement en matières premières du Capo et de ses tout petits capi, en ces temps incertains si éprouvants pour les psychologies malades. Le chapitre colonisation de l’histoire de France est donc également en train de se refermer, de manière aussi peu glorieuse que celui de son parrain, avec un dirigeant-punition, caricature des travers de tous ses prédécesseurs, sous le regard généralement vide d’un peuple qui aura été maintenu sans grande difficulté dans l’ignorance jusqu’à la chute.

l'american-gorbatchev

Phil89

  12/02/2011

Obama est toujours en piste pour un possible remake de l’art d’accompagner (ou d’accélérer) sans trop de heurts la chute d’un système tout en feignant de l’organiser.

Contrairement à R. Paul, Obama est bien aux affaires, comme Gorbatchev, le modèle.

Si Gorbatchev a dû, faute d’autres options concrètement disponibles, faire les choix qui ont mené à 1989 et 1991, j’attends de vous avec un intérêt non dissimulé, cher Philippe Grasset, un - nouvel - avis sur Obama dont le style fluide mais trompeusement décontracté, dont certains renoncements ou d’autres silences trahissent une forme d’hésitation fondamentale assez proche des “choix” de Gorbatchev dictés par l’absence d’options.

Certes, Gorbachev a voulu dès l’abord théoriser son oeuvre (perestroika, glanost, etc), ne sachant toutefois pas ni où ni comment tout ceci pourrait finir.

Tout aussi peu en contrôle de la grande houle qui approche, Obama se contente d’excellents discours, dont celui du 12 février n’est pas, loin de là, le pire. Une autre forme de théorie, finalement.

Merci!