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Article : Paul Virilio et l’ère de la dissuasion globale

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Rythmes biologiques et progrès technologique sont inconciliables !

patrice sanchez

  11/10/2019

Merci Monsieur pour avoir évoqué ce Penseur de la vitesse !
Car il faut du temps pour bien Penser et Ruminer ce qui est antinomique de notre monde moderne où les humains en voie de zombification plus qu'avancée sont les esclaves de leurs pensées promues par un progrés technologique plus que machiavélique !


Origine : http://www.decroissance.info/Paul-Virilio-et-l-attente-de-l

Les accidents technologiques et industriels se sont multipliés : Feyzin en 1966 (Lyon), Seveso en 1976 (Italie), Bhopal en 1985 (Inde), Tchernobyl en 1986, AZF à Toulouse, SBN récemment à Béziers le 27 juin 2005. Paul Virilio est un philosophe français pour qui l’accident est la face cachée du progrès scientifique et technique. Ses analyses nous entrainent à penser la technique dans son unité concrète et vivante, c’est-à-dire dans sa positivité et… négativité.

Déjà Paul Valéry a énoncé une phrase qui est pour notre auteur une sorte de prophétie : « Le temps du monde fini commence ». C’est-à-dire que nous vivons, depuis les cinquante dernières années, une véritable accélération de l’histoire où le progrès finit le monde, le réduit à rien. En effet, si les sociétés anciennes étaient « agoraphobiques », pour Virilio les sociétés modernes sont, elles, totalement « claustrophobiques » : la mondialisation ce n’est pas simplement le marché unique, « c’est la clôture ». Un terme qui peut rejoindre ceux d’un S. Latouche autour de la « planète uniforme » ou encore de l’ « occidentalisation du monde ».
Valéry a été conscient de la finitude du monde, c’est-à-dire de l’eschatologie. Et c’est alors que pour Virilio, « s’il y a une écologie, un parti écologique avec les problèmes qu’on connaît, en soubassement est en train de naître un parti eschatologique, [ un « parti de la fin »], qui peut être un parti nihiliste, au pire sens du terme ». Et c’est certainement sur cette nappe de fond que peut se constituer ce nous appelons dans la littérature décroissante, une « éco-dictature » qui serait l’envers de la « décroissance équitable et démocratique » que nous appelons à mettre en place. Ainsi pour notre auteur, nous entrons dans un moment nouveau, celui de l’attente de « l’accident intégral, le grand accident ». C’est une attente inconsciente des peuples et c’est une attente consciente des responsables nous précise-t-il. L’écologie est alors le « parti de l’accident », à travers la pollution, l’effet de serre, la fonte des glaciers, etc.
Car plus généralement pour Virilio, « nous sommes victimes de notre réussite », c’est-à-dire du progrès. Car la montée de la quantité d’accidents, de catastrophes, « atteint la science dans sa force, dans son génie. Comme le dit Hannah Arendt, le progrès et la catastrophe sont l’avers et le revers d’une médaille. » Et cela est totalement censuré par les promoteurs insupportables du progrès. En lançant des opérations techniques majeures, « on ose, inévitablement, l’accident » : « un avion de mille places, c’est mille morts. Ceux qui disent que c’est faux ne sont pas des optimistes, ce sont des menteurs ». C’est alors que l’ « obscénité de la technoscience » consiste à masquer les dessous de la science et de la connaissance. Or « inventer le navire, c’est inventer le naufrage, l’avion le crash, et le train, la catastrophe ferroviaire ».
Pour Virilio, c’est cette obscénité de la technoscience qui voulant cacher l’angle mort de sa négativité, crée une science de la prévention de l’accident (ce que l’on appelle la cindynique), et non pas une science de l’accident, c’est-à-dire une véritable « intelligence du désastre » qu’il appelle, lui, de ses vœux.

Source : Entretien de Paul Virilio dans Beaux Arts numéro de décembre 2002 à propos de l’exposition « Ce qui arrive… » à la Fondation Cartier à Paris.
le mercredi 29 juin 2005
par Clément Homs
http://1libertaire.free.fr/ClementHoms41.html  

Prométhée enchaîné et la décélération...

EricRobertMarcel Basillais

  11/10/2019

Votre peinture actualisée du meilleur des mondes ressemble beaucoup au réel.  Restent 2 points de désaccord :
1/ un point de détail : Prométhée s'interprète décidément à l'endropit comme à l'envers… mais en étudiant les mythes aryens ou kartvaliens (Caucase) similaires, on s'aperçoit que le monde Grec n'est pas pourvoyeur de mythes orthodoxes mais plutôt de mythes déjà tordus ou dégénérés (bonjour le miracle Grec).

2/ Sur le sujet de l'accélération : il est faux de dire qu'il n'y aura pas décélération. Elle aura lieu, bon gré, mal gré. Etc'est Kunstler ( cité par PhGrasset très récemment) qui explique pourquoi et comment… après tant d'autres mises en garde ces 50 dernières années. On peut même calculer QUAND avec une relative certitude (95%) : [2020-2080]. Mais nous risquons de ne pas aimer la décélération non plus…