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Article : Partie à quatre : Chavez, USA, Russie et France (par défaut)

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Et l'Iran∫

Steph de Vegas

  18/05/2006

Vous avez oublie l’Iran qui entretient des liens avec le Venezuela (nucleaire) a long terme et la CIA qui essaie de militariser l’autre partie du Venezuela a cour terme.

Je vous parie 100 dollars ou 150 euros que si l’Iran est attaquee, alors Chavez coupe l’exportation de petrole aux USA et que les puits de petrole dans le Moyen-Orient et au Canada eclateront facilement.

D'autres modèles∫

Fram

  18/05/2006

Votre ananlyse est intéressante quand elle relève que, plus encore que la vente d’un ou deux avions de combat, ce qui est en cause dans une telle vente, c’est le poids des alliances. La Russie en vend, c’st qu’elle se relève du choc de la chute du soviétisme. Bien. Chavez en achète, c’est que l’Amérique latine essaie d’être elle-même. Bien. Quoi de plus normal !

Reste la France. Avec votre honneteté coutûmière, et votre lucidité, qui, disons-le sans vous offenser, revient simplement à dire ce qui est évident, mais ceci est une position toujours très originale, car les gens cherchent partout des théories, des trucs embrouillés pour ne pas voir la réalité, avec cette lucidiét donc, vous reconnaissez qu’il ya quelque chose que vous ne comprenez pas dans la position française : vous parlez de doute.
Et pourtant, mais cela nécessite une autre grille de lecture que celle que vous utilisez couramment ( bien qu’elle reste meilleure que toutes les autres, jusqu’à la situation actuelle qui va en montrer les limites ultimes), la situation actuelle est plus que compréhensible. Elle est même assez belle. Et, les informations que vous rassemblez, la font apparaître avec la clarté de l’aurore naissante.

Merci de ce petit tour d’horizon, qui est très éclairant.

Situation en Amérique Latine et Systèmes d'Armes made in France

steph

  18/05/2006

Dire que le marché, notamment des avions de combat, a été pendant longtemps une chasse gardée des américains est vrai, mais inexacte, ou du moins, c’est une vision incomplète.
Le Brésil avait acheté des Mirage III (puis devrait acquérir en 2007 des mirages 2000), la force aérienne chilienne des Mirage 50 / Pantera, les argentins ont acquis des Delta Dagger (Certes israéliens, mais le design de base est français) et une poignée de super étendard, le Pérou est équipé de Mirage 2000, L’équateur possède en inventaire des Mirages F1…
Il y a donc un certains nombre d’éxceptions française sur ce continent, qui confirment la règle.
L’analyse que l’on peut en faire de cet état des choses est à la fois technique et opérationnelle, mais aussi “politique” et “psychologique”.
Dans le monde un certain nombre de forces aériennes et non des moindres (Inde, Egypte, Grèce…) ont fait le choix (politique) de s’équiper en double source de matériels US et Européens (et spécifiquement Français).
Cela apelle plusieurs réflexions intéressantes:
- Les Forces Aériennes équipées en double source ont eu maille à partir (Egypte) ou ont des raisons de se méfier (Inde) de s’équiper tout USA. A ce titre, on notera que la France est souvent choisit comme fournisseur d’appoint, ou comme alternative, pour le cas où... (Il faut pas oublier que c’est aussi le cas lorsque la Russie est fournisseur principal -Mig-29, Su-27/30- c’est par exemple le cas du Pérou)
- S’équiper en double source est un non sens économique (pièces détachées, maintenance, armements associés à l’avion, etc ..) c’est donc une décision politique… Le choix de la France est donc une décision politique liée à la perception que ces responsables politiques ont de notre pays (la question ici, n’est pas de savoir si c’est bien ou pas bien, mais de comprendre qu’il s’agit d’un fait)
- Les matériels français sont donc systématiquement opposables aux matériels US (Et russes). Opposables signifie aussi qu’ils sont comparables en terme de performances, de capacités, etc… et qu’ils sont perçus comme crédibles par les responsables opérationnels (les utilisateurs)
- Cet état des choses, donc des faits, est systématiquement ignoré et par les “déclinistes” français et par les américains.

Il est a noté que les derniers marchés perdus par la France l’ont été face à des matériels US de génération précédente ( F-15 ) face au meilleur de la technologie française ( Rafale ).
Ces pays en question (Corée et Singapour) ont toujours été acheteurs de matériels US. On peut donc se poser la question de comprendre pourquoi les responsables français ont décidés de se battre sur des marchés de toute façon acquis aux USA (politiquement, historiquement et opérationnellement).
La seconde réflexion est de savoir par quel mécanisme pernicieux, nous français, en sommes venus à nous auto-flageler sur la valeur technique d’un produit (le Rafale) alors qu’à la base l’erreur est commerciale… Cela en dit long sur le déclinisme français, car à aucun moment, il n’a été remis en question l’approche commerciale du fabricant (devinez pourquoi ...)

Les matériels français sont-ils mauvais ?
Si tel était le cas, serais-je tenté de dire, Aribus n’aurait jamais pu naître. C’est un fait.

Le Rafale (puisque c’est de cet appareil qu’il s’agit) est-il mauvais ?
Le problème du Rafale est avant tout une mauvaise décision industrielle : celle pour un petit pays comme la France de développer, produire et utiliser deux avions de combat modernes (Famille Mirage 2000 et Rafale) quasiment en même temps.
(Quels autres pays peuvent-il se permettre une telle chose ? Il en existe que deux, voire un et demi si on considère la position de la Russie)
Financièrement, cette position est intenable. La conséquence directe est un retard de 10 ans du programme Rafale. La stratégie du constructeur: arriver sur le marché des avions de nouvelle génération avant les américains tombe à l’eau.
Cette vision était-elle mauvaise ? On serait tenté de dire non, eu égard au succès du Gripen (arrivé à l’heure lui) sur les marché centre-européens et en Afrique du sud.
Il y a aussi les choix technico-opérationnels. La philosophie de conception du constructeur (Dassault) est assez particulière et différente de tous les autres appareils (Typhoon, F22, F35, Su30 etc ..) sauf peut etre le F18E et le JAS-39 gripen. Le Rafale est conçu comme un appareil multirole, et dans cette catégorie, il reste le meilleur produit jamais mis sur le marché. Tous reconnaissent l’excellence du savoir faire du constructeur (y compris les américains, même si jamais, il n’en parleront de façon ouverte, c’est à dire public).
L’appareil est donc, conçu comme un élément d’un système plus vaste (communications, renseignements, awacs etc ..) auquel il s’intègre. Il faut comprendre en disant cela que l’on peut tirer pleinement parti des qualités de l’appareil dans un environement intégré, comme une partie d’un tout,à la pointe de l’épée. Et c’est le cas de tres peu de forces aériennes dans le monde.
Il est intéressant de noter que cet environement intégré est né d’une impulsion US (network centric warfare). Or les acheteurs historiques de Dassault ont toujours eut une prédilection pour un maériel, avant tout, robuste et fiable et moins sophistiqué dans certains aspects. Un Mirage 2000 est plus court sur pattes (il va moins loin) qu’un F16 ou un F18, et pourtant, il s’est tres bien vendu de part le monde…
En autonome (c’est à dire que l’appareil n’évolue pas dans un environement intégré) le Rafale montre des insuffisances : vitesse trop faible (Mach 1.8) radar RBE2 insuffisant en portée, Missile MICA trop court (face au R-77 de Vympel)... Cela ne vaut pas dire qu’il n’est pas bon, mais comme les exercices l’ont montré (Face aux F-18E/F US et Su-30MKI Indiens) le Rafale est limite dans des situations de combat ou l’appareil opère seul (exception faite peut-être du combat tournoyant).
Face au F18E et Su 30MKI, le Rafale a été mis plusieurs fois en position d’échec par manque d’allonge, ce que certains acquéreurs peuvent juger inacceptable de la part d’un engin d’un tel prix… On les comprendra.
Il est a noté, à ce stade, qu’un radar de type AESA, que le missile METEOR et une évolution des moteurs, devraient lui permettre de se mettre à niveau ... vers 2012-2014 .. soit lors de l’entrée en lice du F-35. Cela nous promet probablement de franches empoignades franco-US sur un marché de plus en plus tendu (raréfaction et fractionnement des commandes) dans un contexte ou la décision d’achat sur étagère d’un avion de combat sera plus que jamais, politique….
Voilà donc, pour mettre ceraines choses en relief et compléter votre analyse.