Leroimerlin666
10/06/2010
http://www.journaldumauss.net/spip.php?article695
La compatibilité de lislam et de la modernité
À propos de « LIslam de marché. Lautre révolution conservatrice » de Patrick Haenni
Paris, Seuil, 10,5 , 110 p.
Dans LIslam de marché, lautre révolution conservatrice. Le politologue suisse Patrick Haenni décrit un phénomène qui, quoique largement passé inaperçu depuis lOccident, affecte le cur de la religion musulmane au Moyen-Orient, au Maghreb et en Asie du Sud-est. Lislam de marché implique une sortie de lislamisme politique dans un sens qui sectaire (minoritaire), qui en phase avec la mondialisation, les nouveaux modes de télécommunication, la performance économique et lethos de la consommation. Avec pour corolaire une vague de fond conservatrice légitimant les politiques néolibérales et donnant raison aux défendeurs de la thèse suivant laquelle la modernisation des pays non occidentaux suit non pas le modèle européen inspiré des Lumières mais le modèle états-unien, avec son modèle daccommodement particulier du religieux et du politique. (FG)
Père Iclès
10/06/2010
J’ai quelques remarques à faire au sujet de l’article “la Turquie et la Renovatio”. La thèse de monsieur Vlahos semble lumineuse mais il y a tout de même un problème… Cette solution qui était “sous nos yeux” et qu’on feint de découvrir était connue depuis un moment déjà et on a tout fait pour l’écarter, notamment en tentant d’impliquer la Turquie dans une guerre contre l’Irak puis contre l’Iran après avoir renforcé l’insurrection kurde dans la région.
Les US ont tout fait pour arrimer la Turquie à l’Europe et l"occidentaliser” et ce qui arrive aujourd’hui, n’aurait pas dû arriver. Vlahos ne fait que “positiver” ce qui doit apparaître, vu de Washington, comme une catastrophe.
Les US ont dû se résigner à cela, comme ils ont dû accepter l’existence du groupe BRIC, de l’initiative Brésil-Turquie à propos du nucléaire iranien et d’autres atteintes jadis intolérables, à leur leadership.
Ils s’y sont résigné parce qu’ils ne peuvent pas faire autrement !!!
Aujourd’hui Vlahos, qui carbure tout de même assez vite comparé à monsieur Frédéric Engel qui est cité sur le forum et qui nous afflige d’une analyse digne de celles que j’entends dans le bistrot où j’ai mes habitudes et qui sont à base de “Ya qu’à” et de “les américains, c’est les plus forts du monde”, nous présente en quelque sorte le jeu turc comme récupérable dans une espèce de plan B où les US laisseraient en quelque sorte le Moyen-Orient se remodeler lui-même (sous la férule des toujours amis turcs).
J’imagine la perplexité d’un Brzezinski face à un tel programme. :D :D :D
Et la déception des néo-conservateurs parce que le plan A c’était si je me souviens bien, pêle-mêle, des braiements murawiequiens du genre “détruire la Mecque” pour permettre une disparition totale de l’Islam, occuper militairement un certain nombre de pays musulmans pour les tenir à l’il pendant une transition vers une démocratie à l’occidentale (et l’économie de marché à poil dur), partager le pétrole moyen-oriental entre arabes et israéliens, foncer à la vitesse de l’éclair vers l’Asie centrale (tout en s’emparant de l’Afrique et en tenant en respect l’Amérique latine) pour s’insinuer tel un coin irrésistible entre la Chine et la Russie, faire du chantage à l’Europe pour qu’elle file doux et devenir le maître du Monde en douze coups… Gniahahahaha (rire de dément).
Une question demeure : ce semblant de plan B, qui n’est pas l’uvre d’un toqué mais qui n’existe encore qu’à l’état de vague projet aussi nébuleux qu’Al Qaeda, qui parmi tous ces responsables US en train de reprendre contact avec le sol se chargera de le mettre au propre et surtout, a-t-il une chance de réussir à maintenir l’emprise des US sur l’Asie mineure ?
Vincent Le Roy
10/06/2010
==> Quelle crédibilité accorder à Monsieur Encel ?
Son parcours semble controversé et ses nombreuses prises de position inspirent plus la prudence que la croyance.
Par dessus tout, l’assurance dont il fait preuve dans ses spéculations attire plutôt ma méfiance.
A mon sens, l’emploi du futur dans les conjugaisons est un signe de propagande, pas de prospection ...
Laurent Demaret
09/06/2010
Face à l’historien se dresse la Science Politique de Paris:
Où il est dit que tout ça n’aura qu’un temps car la Turquie sera remise à sa place.
“Ankara va se heurter au double clivage arabe-perse et sunnite-chiite. Un pan-chiisme iranien agressif, doublé de la course à la bombe par Téhéran, effraie les Etats arabes sunnites, de l’Egypte à l’Arabie saoudite et de la Jordanie aux pétromonarchies du Golfe. Non seulement tous ces régimes recherchent et obtiennent une protection accrue des Américains et des Français (avec des bases aux Emirats), mais encore entretiennent-ils à l’endroit d’Israël une indulgence proportionnelle à leur sévérité vis-à-vis des deux groupes armés liés à l’Iran : le Hezbollah et le Hamas.
Toujours dans le monde arabe, l’Egypte de Hosni Moubarak refusera que la Turquie lui subtilise le leadership du monde arabo-musulman, statut symbolique mais prestigieux, brigué depuis au moins l’épisode Nasser. Là, Le Caire sait être soutenu par la Ligue arabe, frustrée qu’aucune des trois principales puissances militaires du Moyen-Orient ne soit arabe…”
(Vient ensuite le problème de la Russie et l’Arménie l’Iran etl’Azerbaïdjan qui donne aux occidentaux de solides amis)
“En deuxième lieu, c’est dans le sud du Caucase et en Asie centrale que la stratégie d’Ankara trouve d’ores et déjà ses limites. Car comment concilier une future alliance avec la Russie et l’Iran tout en ménageant la susceptibilité de l’allié traditionnel azerbaïdjanais, turcophone, turcophile et pétrolifère ? Bakou revendique en effet le Haut-Karabakh, perdu pendant la guerre de 1991-1994, territoire peuplé d’Arméniens dont il est invraisemblable que l’Arménie se dessaisisse - et exige du grand frère turc le maintien de son blocus frontalier contre Erevan.
Or, quadrature du cercle, l’Arménie est puissamment soutenue par la Russie, et par l’Iran en mauvais termes avec un Azerbaïdjan sans cesse plus proche des Etats-Unis et… d’Israël. En dépit d’une certaine proximité linguistique, les Etats d’Asie centrale préfèrent à la modeste Turquie les grandes puissances protectrices et-ou clientes que sont la Russie, la Chine et les Etats-Unis.”
(Donc au bout du bout pas de problème avec les base de l’Otan)
“En troisième lieu, les partenariats ponctuels avec des pays émergents risquent de manquer d’efficacité, et surtout d’irriter l’OTAN. Ainsi de l’accord de mai 2010 autour du nucléaire iranien : in fine, ce sont bien les membres permanents du Conseil de sécurité qui trancheront, et manifestement dans le sens d’un quatrième train de sanctions contre Téhéran. Certes, un Conseil de sécurité réformé s’ouvrira à terme à d’autres membres permanents, mais la Turquie n’aura alors guère de chances face à des candidats autrement plus puissants ou représentatifs, tels le Japon, l’Inde, le Brésil ou l’Afrique du Sud.
Par ailleurs, si Ankara optait pour une stratégie par trop anti-occidentale (si tant est que l’armée laisse faire), ses alliés dans l’OTAN pourraient envisager sa marginalisation au sein ou hors de la structure. Car si la Turquie y fut prépondérante durant la guerre froide, elle pèse moins aujourd’hui, et Washington pourrait lui substituer l’Azerbaïdjan ou un Kurdistan irakien devenu indépendant.
Enfin, c’est au sein d’une opinion américaine déjà peu favorable à la cause turque - pour des motifs moraux (occupation du nord de Chypre, droits des Kurdes, refus de laisser transiter les GI vers l’Irak en mars 2003), ou par islamophobie ambiante - que se dresse un sérieux adversaire : la conjonction, sinon l’alliance, de deux puissantes diasporas, la juive et l’arménienne.”
(Car se mettre Israel à dos n’est jamais bon)
“Depuis le milieu des années 2000, les lobbies pro-israéliens répondaient déjà moins aux appels d’Israël à exercer leur influence au Congrès américain en faveur de l’allié turc, avec pour résultat direct le vote sans précédent par la commission des affaires étrangères de la Chambre des représentants en octobre 2007, puis par celle du Sénat en mars 2010, d’une résolution demandant à la Maison Blanche de reconnaître le génocide arménien de 1915. Or les diatribes d’Erdogan renforceront la tendance au sein d’organisations juives sans cesse plus proches de leurs homologues arméniennes (marche commune de Boston, 2009). Si Washington reconnaissait officiellement le génocide, la Turquie accuserait une défaite lourde de conséquences.”
M Fréderic Encel tire des conclusions bien différentes de l’activisme du “Matamore outrancier” Erdogan ..
Morbihan
09/06/2010
Il y a quelques semaines, Antoine SFEIR appelait la France à proposer à l’Iran de la couvrir de son parapluie nucléaire, plutôt que de vouer ce pays aux gémonies.
Je crois qu’il avait - qu’il a - raison, et que nous devrions nous dégager aussi rapidement que possible des lunettes déformantes que nous ont concoctées nos alliés anglo-saxons.
Que, dans le même mouvement, nous devrions nous extraire du bourbier afghan, dans lequel nous n’avons rien à y faire, sinon perdre notre âme. Nous sommes rendus à être des supplétifs, et c’est flagrant, puisque même les écussons - pardon, les patches - que portent nos soldats ne sont plus rédigés en français. Sans même évoquer le fait que nos hommes et femmes, là-bas, font comme les Américains, en s’enfermant dans une bulle pour éviter tout contact avec les locaux. On va finir par regretter les crapahuteurs des djebels… :-)
Ezo Gelin
08/06/2010
La nomination d’un chef du renseignement n’est pas une chose à mépriser a priori, mais la portée pratique du choix d’une ènième personne pour remplir cette fonction a plutôt valeur de symbole ou d’avertissement. Il serait étonnant qu’un cadre de cet acabit ait le pouvoir d’infléchir rapidement une politique avec la seule force de son hasardeuse conviction en bandoulière.
Bien qu’important, le choix d’une nouvelle tête ne doit donc pas être surestimé et les couineries d’Israël doivent être accueillies avec méfiance, comme tout ce qui sort de ce grotesque Etaticule.
Il faudrait des années pour débarrasser l’Etat turc de tous ses parasites, y compris et surtout dans les services. Non seulement les agents sionistes doivent y pulluler, mais plus encore, ceux des Turcs encore animés d’un sentiment patriotique doivent être sérieusement infectés par l’Otanite ingurgitée depuis des décennies.
Cela dit, il est possible qu’il y ait eu une couille dans le potage de yoghourt lors de l’arraisonnement (absence de rraisonnement semble-t-il) de la flotille de la liberté.
Cette opération n’a pas été décidée la veille de l’appareillage si l’on en croit une analyse de Voltairenet :
http://www.voltairenet.org/article165659.html.
Les couards armés ( http://warincontext.org/2010/06/06/all-i-saw-in-israel-was-cowards-with-guns/ ) tombés sur le paletot des pacifistes doivent avoir flingué quelqu’un ou quelques uns au(x)quel(s) tenait la Turquie. Dans ce cas on pourrait imaginer que la fuite sur sa (leur) présence à bord avait les services turcs comme origine.
D’où la reprise en main de la barbouzerie.
Dedef
08/06/2010
Le Brésil le prend ou non?
Ca traine…
Père Iclès
07/06/2010
Une autre façon d’interpréter les faits c’est de commencer par se demander si les turcs agissent vraiment de leur propre initiative. Et si leur but était de essentiellement pour se proposer à terme comme supplétifs des occidentaux voire ensuite de jouer le rôle de gendarme des intérêts du capital au Moyen-Orient dans lequel ces derniers sont en train de se faire plumer depuis 2001 ?
Je remarque que la Turquie est revenue sur le devant de la scène en gros depuis qu’il est clair que la tentavive US pour contrôler le moyen-orient par les armes est vouée à l’échec. Chacun sait qu’une défaite des US au moyen-orient entraînera la chute des régimes fantoches que les US sourtiennent et l’établissement dans les pays de la région de régimes islamistes qui glisseront vers une hostilité croissante envers l’Occident, hostilité qui les conduira droit dans les bras des chinois. Chacun sait que c’est pour cette raison et nulle autre que l’ensemble du monde occidental soutient les Us dans leurs guerres que tous savent injustes et iniques et surtout de moins en moins soutenable.
Dans ces conditions l’intervention de la Turquie et son poids grandissant dans les affaires de la région apparaissent plus clairement : il s’agit de montrer aux musulmans qu’un état laïque peut se soucier de leur défense et proposer une voie qui, tout en en étant aussi efficace que celle choisie par le Hezbollah et l’Iran, ne mènera pas à une confrontation avec l’Occident…
L’idée de promouvoir la Turquie comme puissance régionale de premier plan n’est pas nouvelle puisque l’astucieux Israel Shamir appelait déjà de ses voeux en 2005 le retour de l’empire ottoman.
Jean Lemoine
05/06/2010
Cet article parle pour lui-même :
http://wonkette.com/415809/arizona-school-demands-black-latino-students-faces-on-mural-be-changed-to-white
(si je ne poste pas mon message au bon endroit, n’hésitez pas à l’enlever)
O. Rémousse
04/06/2010
Les chrétiens et leur cliques fondamentalistes auront un poids considérable dans la réorganisation post-clash aux USA, s’il y en a une.
En 2007, on pouvait lire un chapitre éclairant (The covert Kingdom) sur ce sujet dans “Deer Hunting With Jesus” de Joe Bageant.
Les fêlés du clocher paraissent avoir beaucoup gagné en influence depuis trois ans.
C’est une très mauvaise nouvelle.
Francis Lambert
03/06/2010
Last year, Bilderberg was held in Vouliagmeni, on the coast just south of Athens. The Greek minister of finance attended, the minister of foreign affairs, and the governor of the National Bank of Greece. A few months later, Greece was bankrupt and Athens was in flames.
So good luck, Madrid!
http://www.guardian.co.uk/world/blog/2010/jun/02/charlie-skelton-bilderberg-spain
ZC
03/06/2010
Vous omettez de souligner, dans votre analyse fort pertinente au demeurant, l’impact de plus en plus grand de l’idéologie religieuse qui affecte l’armée israélienne.
Cette présence importante à tous les échelons de la hierarchie de recrues issues des écoles religieuses, change aussi considérablement la compréhension des paramètres politiques à prendre en compte ,liés à l’évolution du monde (dont la place des pays “émergents” notamment).
L’esprit de Massada, me semble avoir autant pris autant de place dans l’explication cdes comportements de cette armée que la seule prise en compte d’une pentagonisation de ses structures.
Père Iclès
03/06/2010
Ni ANDO
02/06/2010
Israël ne semble se reconnaître aucune responsabilité dans l’évolution de la position turque à son égard. Les deux pays sont en fait soumis à la même force centrifuge qui fait sortir peu à peu les pays de l’ancien système de régulation internationale, celui dont la clé de voûte étaient les Etats-Unis. Cette libération fait, du coup, apparaître en plein jour des tendances sous-jacentes toujours présentes mais jamais publiquement exprimées (le retour du refoulé et l’affirmation de ce refoulé avec de moins en moins de gène). Cette décomposition du système de régulation internationale, initiée dans les années 90 et 2000 par le régime étasunien, a évidemment une seconde conséquence, la recréation en cours de blocs régionaux comme palliatif et forme de protection contre la généralisation de l’instabilité. C’est donc le retour des grosses tendances civilisationnelles, ce qui, dans certains cas, n’est pas synonyme de progrès.
Jean-Paul Baquiast
02/06/2010
Que se passe-t-il pour que ces diplomaties, jusqu’alors relativement actives, voire envahissantes, à Bruxelles, ne disent plus rien et s’effacent devant le Foreign Office, via Ashton et Gordon interposés. Est-ce une nouvelle preuve d’une sujétion complète à Washington? Les contacts de DDfensa ont-ils une opinion sur ce point?
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