Jean-Claude Cousin
05/02/2022
En somme, nous avons là deux grandes et vieilles civilisations, unies par un bien commun et sachant prendre le temps et la mesure, face à un fou surarmé et hystérique, si enfoncé dans son délire qu'il n'entend que son propre discours, complètement hypnotisé par lui, un fou qui brandit ses armes : elles sont ébréchées, mais encore suffisamment dangereuses pour blesser, voire tuer tout le monde y compris lui-même.
A un rhinocéros furieux, on envoie une flèche remplie de morphine. Reste à trouver un équivalent, avant qu'il n'y ait des dégâts graves. Et un équivalent suffisamment habile, pour que des boutons ne soient pressés malencontreusement par un acteur complètement inconscient de ses actes. Et l'on repense au film Docteur Folamour…..
QUE L'UNIVERS NOUS VIENNE EN AIDE….. je repense à un livre que j'ai tant relu qu'en racheter un exemplaire a été nécessaire. Un Terrien effrayé des menaces de guerre sur notre globe en parlait à un originaire d'une autre planète, et celui-ci lui assurait qu'il y avait un remède, radical, qui était prévu si le feu vert était donné par le Terrien : la stupidité, fe fait que d'un seul coup toute intelligence disparaisse, que personne ne sache plus faire fonctionner n'importe quelle machine, donc que même appuyer sur un bouton devienne impensable. Oh, des conflits pourraient encore se produire, à coups de pierres, de massues, mais ce ne serait plus irrémédiable. Et puis les choses pourraient doucement repartir, au bout de 3 ou 4 générations. Faudrait-il en arriver là ?
jc
04/02/2022
À la fin de "La crisologie de notre temps, le chapeau du site, on lit : "La “crise” est aujourd’hui substance et essence même du monde, et c’est elle qui doit constituer l’objet de notre attention constante, de notre analyse et de notre intuition.".
Dans l'introduction du présent article on lit :
1. "Il doit se comprendre ici que nous établissons un lien métahistorique entre l’“assassinat métahistorique de Souleiman”, le début de la crise-Covid19 et le passage à la décennie des néo-Roaring Twenties. Ce lien ne concerne pas la signification, le contenu opérationnel des événements, mais ce que nous considérerions comme l’“essence commune” d’événements nécessairement métahistoriques, qui sont justifiés d’une telle essence que l’on pourrait qualifier symboliquement, – ou plus encore ? – de “quasi-divine” par la période qu’ils ouvrent et illustrent puissamment, et par les effets qu’ils engendrent…" , suivi de :
2. "Ce qui va se passer” est dans “ce qui s’est inscrit” comme fœtus dans le ventre de sa mère, dans ce cas la “mère de tous les possibles”.", suivi de la citation de Fabrice Hadjadj, récurrente dans "La Grâce…", complétée par ce que PhG en déduit.
Ce que je déduis de 2. c'est que le temps n'a rien à voir là-dedans, et donc qu'il s'agit de savoir si "l’“assassinat métahistorique de Souleiman”, le début de la crise-Covid19 et le passage à la décennie des néo-Roaring Twenties" sont substantiels ou essentiels. Le 1; semble suggérer qu'ils sont essentiels pour PhG ("essence commune", "essence") Pour moi ce sont des évènements substantiels, ce que semble confirmer le :
"“Ce qui va se passer” est dans “ce qui s’est inscrit” comme fœtus dans le ventre de sa mère, dans ce cas la “mère de tous les possibles”,
car, pour moi, substance, matière et puissance ("mère de tous les possibles") sont du même bord, bord opposé à l'essence, la forme et l'acte.
La question est de savoir si ces évènements substantiels ont ou non une essence commune. La réponse de PhG qui amalgame ici -volontairement?- substance et essence, est pour moi l'analogue de celle d'un mathématicien qui conjecture un théorème -étymologiquement l'objet d'une vision- en lequel il a tellement foi qu'il se dispense d'en faire une démonstration (spécialité de Thom et de Grothendieck). Mais peut-être PhG veut-il nous indiquer par cet amalgame que nous sommes déjà dans l'œil du tourbillon de la GCES où la distinction substance/essence s'abolit (mon "volontairement?")?
Bien entendu je ne me perdrais pas en de telles arguties si ce qui est ici en question n'avait pas un rapport étroit avec la citation de Daniel-Rops chère à PhG car objet du tome III de "La Grâce":
"Dans cette lutte prodigieuse entre la matière rétive et la volonté créatrice.".
jc
04/02/2022
PhG : "C’est bientôt et désormais aux gouverneurs des États qui existèrent avant de se constituer en Union ou qui se sont créés en tant que tels malgré l’Union, de jouer leur jeu, un jeu auquel les événements les contraint.".
À la seule lecture de Wikipédia (1) les USA fédérales n'auront duré que deux ou trois ans : "Le 4 juillet 1776, la Déclaration d'indépendance des États-Unis est proclamée et les Treize Colonies se déclarent États des États-Unis d'Amérique en se dotant de constitutions écrites.". Car par les Articles de la Confédération le 15 mars 1777 "les États ne peuvent plus conclure d'autres traités, ni entre eux, ni avec des États étrangers sans le consentement du Congrès (...) Cette constitution attribue donc au Congrès le pouvoir exclusif sur la guerre, les affaires étrangères, la politique monétaire: clic-clac, fini le fédéralisme, vive l'impérialisme, finie l'Union Bottom-Up, vive l'Union Top-Down.
Pour moi, dès 1777, il était écrit que le principe d'un gouvernement du peuple, par le peuple et pour le peuple ne pouvait s'appliquer, autrement dit la démocratie ne pouvait être qu'un simulacre de démocratie ("Son caractère démocratique au sens actuel du terme, avec le suffrage universel, apparaît plus progressivement."). La première constitution "est fortement influencé par l'idée que la vertu publique est la garante du bien public et par une méfiance envers le pouvoir exécutif."; "Les pères fondateurs se rendent compte qu'ils avaient été trop optimistes sur la nature humaine et que la vertu publique est une utopie. Alexander Hamilton est chargé de réfléchir sur un nouveau projet tenant compte d'une définition plus réaliste de la nature humaine.". Ce qui arrive maintenant aux USA était pour moi écrit dans la Constitution de 1777, mais ne se manifeste que depuis le début de la décadence US : défaite face au Vietnam, faillite des USA sous Nixon, etc.).
La France s'est empressée de s'inspirer de cette constitution US dès 1791, et celle de la Vème est un modèle d'impérialisme jacobin : Emmanuel Macron peut remercier Michel Debré (2). Je pense que la bonne direction à prendre est celle prise par les USA pendant les toutes premières années de son existence. Mais convaincre qu'il s'agit de la bonne direction nécessite de vaincre une inertie sociale qui, en France, est vieille de plusieurs siècles (Éric Zemmour, qui a présenté sa candidature dans une mise en scène gaullienne, est pour moi un homme du passé).
Pour en revenir à la citation de Le Bon (les institutions ne sont jamais que « l’enveloppe extérieure d’une âme intérieure »), l'enveloppe extérieure c'est le chef qui peut tenir son pouvoir soit de l'extérieur (représentant d'un pouvoir transcendant sur lequel il s'appuie pour nommer ses vassaux: Vox Dei, Vox Populi) soit de l'intérieur (représentant élu du pouvoir immanent du peuple : Vox Populi, Vox Dei). La fermeté de l'âme d'un peuple étant, selon moi, proportionnelle à son enracinement, la France, avec son enracinement multimillénaire, a un très net avantage sur les USA.
1: https://fr.wikipedia.org/wiki/Constitution_des_%C3%89tats-Unis#Les_Treize_Colonies_et_l'ind%C3%A9pendance
2: Paraît-il le père de cette constitution.
Jean-Claude Cousin
04/02/2022
Pas de doute, quelques super-manipulateurs, hyper-friqués et de fait contrôleurs omnipotents du Monde ont frappé. Pour eux, ils attendaient n'importe quelle occasion, ils ont eu celle-là au hasard. Une grippe bien ordinaire, un petit peu plus musclée que d'autres années, mais largement battue par d'autres, est devenue par "la grâce" (à vos souhaits) d'un système de propagande mondialisé la Grande Calamité ; cela a permis de déployer la vraie Grande Calamité : les inoculations d'ARN messager funeste. La preuve ? les pays pauvres, ceux qui n'ont "pas les moyens", n'ont presque pas été affectés, alors que les multi-injectés voient tomber comme des mouches nombre d'entre eux.
Nul doute qu'il s'agit maintenant d'étendre partout une hégémonie dictatoriale, qui se rit des frontières. Il faut espérer, et ce n'est pas une boutade, que les Grands Argentés soient piégés par leur création, et que suffisamment d'entre eux (ils sont fort peu nombreux) passent de vie à trépas, ou tout au moins à des fins de vie minées par des infirmités inéluctables.
Si c'est le cas, alors peut-être les survivants, dont la majorité proviendront probablement des continents actuellement déshérités, se retrouveront-ils dans des situations de survie sous des conditions nouvelles. Peut-être alors existera-t-il à nouveau une solidarité que le système actuel s'ingénie avec persistance à bannir. Alors peut-être nous retrouverons-nous (du moins ceux qui resteront) amenés à vivre selon une hypothèse dont j'avais écrit quelques lignes il y a dix ans :
https://ti1ca.com/t8oqg46m-Anarchie-A5-2018-08-Anarchie-A5-2018-08.pdf.html
Je pense que, quand j'ai écrit ces lignes, me revenait une lecture qui fut pour moi une révélation. Un des personnages s'appelle Ecol, dans le sens de l'écologie, et soudain c'est parlant au-delà de toute pensée.
http://livres.gloubik.info/spip.php?article497
jc
03/02/2022
Je bois du petit lait à la lecture de la citation de Gustave Le Bon , citation avec laquelle je suis tout-à-fait d'accord:
« Loin d’être le point de départ d’une évolution politique, une institution en est simplement le terme ». (...) [Les institutions ne sont jamais que] « l’enveloppe extérieure d’une âme intérieure » ,
- d'une part car en rapport direct avec l'axiome thomien FBM (la Forme est le Bord de la Matière), axiome qu'il énonce conjointement avec l'axiome ABP (l'Acte est le Bord de la Puissance) et discute dans le chapitre 7 de ES (1988), intitulé "Perspectives en biologie aristotélicienne";
- d'autre part car "mon" Dieu Khaos est l'âme intérieure de "mon" Dieu Kosmos qui en est le déploiement "embryologique" (dont je parle en commentaires des articles "Structure crisique" et "Défi cosmique").
Encore une fois on se retrouve face à la citation de Daniel-Rops à propos du "Balzac" de Rodin, citation chère à PhG : "Dans cette lutte prodigieuse entre la matière rétive et la volonté créatrice", la "matière rétive" ayant ici nettement son mot à dire (" les institutions ne sont jamais que « l’enveloppe extérieure d’une âme intérieure » ".
Je tire de tout ça qu'écrire une constitution et promulguer des lois est une chose bien délicate, car les structures étant faites pour fonctionner et la légalité (la forme) devant respecter la légitimité (le fond), coucher sur le papier une constitution ou une loi est une rigidification qui peut s'avérer cadavérique. Il parait qu'en France, "on" légifère actuellement à tour de bras. Quant à ceux chargés de veiller à la constitutionnalité des lois, je pense qu'ils ne devraient pas traiter des principes à la légère, en particulier celui cité en l'article 2 de notre constitution en vigueur:
"Son principe [de la RF] est : gouvernement du peuple, par le peuple et pour le peuple.".
Abdel
03/02/2022
En parlant des États-Unis et de leurs institutions, il y en a un , les "comics" , les bandes dessinées qu on lisaient jeunes et dont Hollywood a fait des films à gros tirages .
Quel ne fût ma surprise d apprendre aujourd'hui que Superman est bisexuel et fait son coming-out en embrassant un autre homme….le soucis est que les ventes ont chuté de plus de la moitié...Il semble que le public n accroché pas .
https://www.nytimes.com/2021/10/11/arts/superman-comes-out.html
jc
03/02/2022
Remarque sur l'exposé de Thom.
Thom commence par dire que sa position initiale héraclitéenne a évolué vers une position parménidienne. Mais depuis cette conférence de 1985 dans le pays de Salvador Dali, je me demande s'il n'a pas encore évolué:
- d'abord en 1988 avec sa tirade de Porphyre (ES, p.216) où "son" Être en soi, qu'il qualifie de premier mouvant indifférencié et de matériau informe, est en puissance, et non en acte;
- ensuite en 1991 avec sa carte légendée du sens à la fin de PNPE (1).
J'ai pas mal glosé à ce sujet dans mes récents commentaires de l'article "Structure crisique" et de celui-ci.
1: http://strangepaths.com/forum/viewtopic.php?t=41
jc
03/02/2022
À propos du post-anarchisme selon Michel Onfray (qui n'est autre qu'une sorte de libertarisme doux). J'ai trouvé passionnant d'audio-visionner à la suite la conférence de MO sur le sujet (1) et la conférence de Thom sur le déterminisme (2), avec en arrière pensée les mouvements actuels aux USA qui s'opposent aux restrictions des libertés fondamentales (position du Texas, des pilotes de ligne de certaines compagnies, de camionneurs, etc.). Dans ces deux conférences il y est question -directement ou indirectement- de transcendance et d'immanence, de monisme et de dualisme, de nominalisme et de réalisme, de réel et d'imaginaire, de girondins et de jacobins. Je pense que ces deux points de vue se complètent beaucoup plus que je ne l'aurais imaginé de la part de MO (à la lecture en diagonale de son "Cosmos").
Je suis très étonné de voir que MO oppose tous ces concepts pour finalement adopter une position de penseur à "pensée unique" (moniste matérialiste, nominaliste, girondin, immanence), et j'ai même l'impression qu'il va ainsi jusqu'à mettre dans le même sac les idéalistes allemands et les réalistes platoniciens (ce qui n'est pas du tout mon cas).
Selon moi Thom donne au libertarisme doux des éléments de réflexion (pour moi des réponses) au problème crucial posé aux libertariens doux qu'est le problème du nécessaire ordre dans une société qui se veut sans chef, c'est-à-dire anarchique.
1: "Le postanarchisme expliqué à ma grand-mère", deuxième partie -qui commence par un résumé de la première- (1h05'), disponible sur la toile (youtube)
2: "Processus au hasard - déterminisme et innovations", (50' + questions = 1h 23') (hélas dans un cadre plus scientifique que métaphysique), disponible sur la toile (youtube)
Théo Ter-Abgarian
02/02/2022
Les choses avancent, les temps décantent. On voit que le nouvel ordre mondial, très lentement, se met en place. C'est comme un jeu de plaques tectoniques, des avancées des reculs… Une chose est maintenant acquise, la fin de l'hégémonie anglosaxonne. J'ai eu hier une enseignante de haut niveau, anglaise (je dis anglaise, car elle m'oblige à dire britannique, c'est dire la crispation…), cette dame était au bord de l'apnée. Elle était en août 14. Les raisons de sa "panic attack", c'est le mot qu'elle a employé !!!, terme savoureux. Madame a ses vapeurs, disait -on dans les vaudevilles, avant la vague woke. ..Bref, les motifs de sa crise asthmatiforme, c'était que les Russes attaqueront l'Ukraine. J'en ai déduit immédiatement que la propagande outre-Manche est à son paroxysme.
Bien entendu je ne crois pas du tout au danger russe, je note que depuis l'effondrement de l'URSS, l'OTAN avance inexorablement vers le coeur de l'ennemi héréditaire, pays baltes, Ukraine, Géorgie, Roumanie, Khazarstan, Biélorussie… Des pays chauffés à blanc, qu'est-ce qui prend à la Suède ? Pour le Canada ou l'Australie, c'est devenu un mode de vie.
La question est bien celle de l'ordre mondial… Il y a une bizarre inversion des tendances, la Droite qui est devenue libertaire, la "Gauche" répressive, en chasse, avide de silence dans les rangs, ou sinon, mort sociale pour les contrevenants. Le Viva la Muerte des phalangistes est devenu le cri de ralliement des bien-pensants !!!
Eh bien, c'est pareil pour les nations, Canada et Australie, dans la crise du Covid, se sont révélés d'authentiques états fascisants. L'aspiration des peuples à disposer d'eux-mêmes est sans intérêt, (comme les peuples eux-mêmes, d'ailleurs) la doctrine Wilson de 1918 n'a plus cours, les Russes de Crimée et du Donbass doivent être régis par l'Otan, c'est ça ou rien. De qui sont les bruits de bottes ? Les mouvements de la mentonnière ? Les prédateurs du capitalisme financier sont entrés en période de chasse, et, comme les temps sont durs, seule la rumeur de guerre peut faire oublier aux masses appauvries par l'inflation qu'il est temps de passer à un autre ordre du monde. En fait la crise se joue à Liverpool et à Detroit, les Trudeau, les Biden et les Johnson sont condamnés à exciter les passions qui les font survivre. Mais le compte à rebours continue sa marche. Tic, tac, tic, tac.
jc
02/02/2022
Wikitionnaire: Commencer, commander : ἄρχω ; commencement, commandement : ἀρχῇ, Ἐν ἀρχῇ ἦν ὁ λóγος, καὶ ὁ λóγος ἦν πρὸς τὸν Θεόν, καὶ Θεός ἦν ὁ λóγος. — (Évangile selon Jean, 1-1) : Au commencement était la parole et la parole était avec Dieu et Dieu était la parole ; anarchie: forme d’organisation politique, définie par l’absence d’autorité centralisée (1).
Il suit de ces rappels étymologiques qu'un éternel-retouriste ne peut, logiquement, être totalement archique, et est donc nécessairement un peu anarchique, pour moi dans le droit fil du principe métabolique d'Élie Bernard-Weil :
« Il faut apprendre ou réapprendre à penser toujours d'une manière bipolaire et de ne pas céder à l'attrait d'une pensée unipolaire, branchée sur un pôle dominant - ce qu'on appelle aussi « pensée unique » de nos jours - une tentation qui fait immanquablement plonger dans l'erreur et l'impuissance. (...) La seule excuse, c'est que presque tout le monde considère que c'est là l'enjeu de la rationalité : trouver le bon pôle. Faux! ".
Le TINA-Système plonge dans l'erreur et l'impuissance, et nous y sommes; vive le TANA-anti-Système (There Are Necessary Alternatives)! C'est, en particulier, une évidence d'opposer individualisme et communautarisme, dès qu'on accepte le point de vue thomien (2), ce qui est mon cas.
L'acte fondateur d'un pouvoir archique dans une société ne peut être qu'une séparation, autrement dit un pouvoir archique ne peut que diviser -au mieux différencier- en régnant -et, souvent, pour régner-. C'est, selon moi, pourquoi le chef nomme (3) ses ministres et ses fonctionnaires. C'est, selon Thom, de ce point de vue que se place Aristote, à qui il emboîte le pas (4) : pour moi ce point de vue ne se tient que si l'on prend la place de Dieu (5). En effet dans beaucoup de cosmogonies, la genèse commence par des séparations (6). Mais pour nous, individus du bas de l'arbre de Porphyre qui cherchons à retrouver l'unité perdue, il ne s'agit pas de descendre "embryologiquement" cet arbre par différenciations successives, mais, au contraire, il s'agit de le remonter.
Aussi l'acte fondateur d'un pouvoir anarchique (7) dans une société ne peut être qu'une réunion. Et la première cellule sociale qui s'est constituée selon la Bible l'a bien été par une union, celle d'Adam et Ève qui, l'espace d'un (ou deux) instants, ont retrouvé leur unité perdue pour engendrer Caïn et Abel : la première cellule sociale anarchique est bien la cellule familiale. Mais on connaît la suite de l'histoire biblique dont mon interprétation est : Caïn le Père Culture a tué Abel(le) la Mère Nature, autrement dit, pour moi, ce sont ainsi que les hommes ont pris le pouvoir dans les trois grandes religions monothéistes nées au proche orient. La situation générale ne s'étant guère améliorée au fil des générations, il ne faut pas s'étonner de s'éloigner du Paradis terrestre avec des Jérusalem terrestres parfois réussies (le temps des cathédrales) ou carrément ratées (les orgueilleuses métropoles actuelles). Mais prendre ainsi le pouvoir, c'est-à-dire la place de Dieu, use: ce à quoi on est en train d'assister est peut-être l'amorce d'un rééquilibrage des relations hommes/femmes non seulement dans ces religions, mais aussi dans les sociétés: c'est en tout cas mon interprétation de l'évolution "de fond" de "notre" civilisation occidentale.
Pour résumer ce qui précède, il s'oppose, selon moi, deux grandes façons de concevoir la société.
La première façon est jacobine, où le chef prend son inspiration directement d'un Dieu en acte ("mon" Kosmos), et je pense que Charles de Gaulle est l'un des rares de ce type (8). Dans cette façon de voir, Dieu est transcendant.. Et l'écueil de cette position est de se passer de Dieu en se mettant carrément à sa place, ce qu'a prestement fait le président-banquier Pompidou (et l'UE…) en ajoutant un l à God et en faisant sans le dire (9) lui-même le travail de Dieu.
La seconde façon est girondine, où chacun prend son inspiration d'un Dieu en puissance et tout puissant ("mon" Khaos). Dans cette façon de voir, Dieu est immanent, car en chacun de nous, et le problème est de le chercher en nous, c'est-à-dire de nous connaître nous-mêmes. Et l'écueil de cette position, peut-être plus difficile à tenir que la position transcendante, est de tomber dans le chaos de diversité et de la complexité, c'est-à-dire exactement là où, à mon avis, nous nous dirigeons actuellement (10). Je pense que c'est cette deuxième option (du Dieu Khaos) que Thom privilégie lorsqu'il écrit à la fin de ce que j'appelle sa tirade de Porphyre (ES, p.216):
"Aristote a dit du germe, à la naissance, qu'il est inachevé. On peut dès lors se demander si tout en haut du graphe on n'a pas quelque chose comme un fluide homogène indistinct, ce premier mouvant indifférencié décrit dans sa Métaphysique; ["mon" Dieu Khaos"] que serait la rencontre de l'esprit avec ce matériau informe dont sortira le monde? Une nuit mystique, une parfaite plénitude, le pur néant? Mais la formule d'Aristote suggère une autre réponse, théologiquement étrange: peut-être Dieu n'existera-t-il pleinement qu'une fois sa création achevée: "Premier selon l'être, dernier selon la génération".".
Remarque finale: Michel Onfray, girondin et anarchiste affiché -et moniste matérialiste également affiché- cecia écrit en 2012 "Le post anarchisme expliqué à ma Grand-mère: le principe de Guilliver". Il faudra que je regarde ce qu'il y dit ailleurs qu'aux pages 92 et 93 où il écrit :
« Le post anarchisme propose donc un appareillage conceptuel : le socialisme libertaire qui récuse le libéralisme, de droite et de gauche, tout autant que le communisme, et ce au nom d’une pratique solidaire et fraternelle ; le nominalisme, telle machine de guerre lancée contre l’idéalisme ; le conséquentialisme comme éthique utilitariste postchrétienne, donc postkantienne ; le pragmatisme qui tourne le dos aux rêveries insoucieuses de la résistance de la matière du monde ; le réalisme de l’interaction permanente ; la dialectique entre la pensée et l’action, la théorie et la pratique, le verbe et le geste, sans jamais sacrifier l’un à l’autre. » ,
qui n'est pas ma tasse de thé car, dans ce que je suis de plus en plus convaincu être le sillage thomien, je m'affiche moniste conceptualiste, à égale distance des monismes matérialiste et idéaliste, que je qualifie d'extrêmes. (Ceci dit , dans le cadre d'une "expérience de pensée" je me place ici en girondin.)
1. "Les situations dynamiques régissant l'évolution des phénomènes naturels sont fondamentalement les mêmes que celles qui régissent l'évolution de l'homme et des sociétés." (et des espèces…).
2: "La France est une République indivisible, laïque, démocratique et sociale. Elle assure l'égalité devant la loi de tous les citoyens sans distinction d'origine, de race ou de religion. Elle respecte toutes les croyances. Son organisation est décentralisée." (Article 1 de notre constitution (modifié le 23 Juillet 2008) (c'est pour moi une grossière ficelle du pouvoir central de Bruxelles qui veut gouverner des régions et non des nations -cf. le redécoupage de nos régions par l'empressé Manuel Valls-).
3: "Le Président de la République nomme le Premier ministre. Il met fin à ses fonctions sur la présentation par celui-ci de la démission du Gouvernement. Sur la proposition du Premier ministre, il nomme les autres membres du Gouvernement et met fin à leurs fonctions." (Article 8 de la notre constitution).
4: "Aristote dit quelque part que l'entéléchie sépare. Pour moi ça a été la formule qui m'a fait réellement comprendre l'Aristotélisme, du moins dans la mesure où je prétends pouvoir le comprendre" ; (Thom écrit aussi : "Les actes finalisés comportent donc souvent une morphologie de jonction (c'en est presque une caractéristique contrairement à l'acte fondateur, qui,
lui, « sépare » comme l'entéléchie d'Aristote) (ES, p. 222)...)
5: Ce que fait Thom dans ses "expériences de pensée" :" Dans de nombreuses philosophies, Dieu est géomètre; il serait peut-être plus logique de dire que le géomètre est Dieu."
6: Cf. la genèse selon la Bible.
7: Pour moi l'anarchie est un idéal (de perfection) d'organisation sociale, car c'est celle où l'être humain jouit d'une liberté maximale. Idéal inatteignable bien entendu, puisqu'il s'agit d'un idéal, mais la situation vers laquelle il faut tendre. L'idéal des paléo-libertariens républicains US?
8; Pour moi c'est ce que montre le symbolisme de Adenauer et de Gaulle réunis en la cathédrale de Reims.
9: Lloyd Blankfein le dira en 2009.
10: Prolongement de (7) : Dans son article "ferroviaire" (le premier de AL), Thom propose la métaphore d'un train qui oscille entre ses deux rails, rails qui délimitent la voie qui est vue comme un espace de liberté; Bien entendu plus les rails sont espacés et plus la liberté est grande; et c'est à mon avis c'est pour cela qu'il donne (à la fin de SSM) pour les sociétés une autre image de l'organisation optimale: celle d'une société de moineaux qui rentrent dans la société dès qu'ils voient tous leurs congénères dans un même demi-espace (faisant apparaître d'étranges et superbes figures dont je ne me lasse jamais). Reste à savoir quand il faut "rentrer dans la société. Visiblement "nos" indéfiniment-progressistes-Système n'ont pas encore abordé le problème de ce point de vue, et je me demande si ce ne sera pas à d'autres de faire ce travail pour eux.
11: http://www.maglm.fr/post/2009/11/08/michel-onfray-le-post-anarchisme-explique-a-ma-grand-mere/
laodan
02/02/2022
Cher Monsieur Grasset votre conclusion, « ... le nœud gordien de la Grande Crise se décidera au niveau des civilisations », ouvre l'esprit à de nombreuses questions.
Mais d'emblée il me semble que pour atteindre tout le sens de vos propos, il faut déterminer comment les civilisations sont encore operatives au sein de nos sociétés contemporaines. Et pour cela, il est nécessaire de clarifier les concepts qui sont en jeu : société, culture, civilisation et vision du monde.
Le terme « société » désigne une assemblée, un regroupement, d'individus autour d'une vision partagée du monde. Dans le cas des sociétés humaines, cela signifie partager une culture commune. Mais ce terme « culture » est devenu trop vague, en lui-même, aujourd'hui pour être encore d'une quelconque utilité. Ce terme regroupe en effet des contenus qui furent « activés » en différentes périodes historiques mais qui restent néanmoins actifs dans le présent à travers ce que j'appelle « le Continuum du Champ Culturel Sociétal ».
Les contenus culturels du continuum de ce champ sociétal sont au nombre de 3 :
—- la civilization :
Tout individu, ou qu'il soit de par le monde, partage largement inconsciemment les axiomes du "système de culture sociétale" en vigueur dans l'ère géographique de sa civilization particulière.
Si nous prenons la civilization Occidentale comme référence cela signifie le partage, largement inconscient, d'axiomes centrés sur le "dualisme" (opposés qui sont irréconciliables d’ou l'expression Americaine "good guy - bad guy"). Bush junior en fit un jour une caricature mémorable en prononcant son "You are with us or you are against us"...
En contraste, au sein de la civilization Chinoise, les axiomes sont centrés sur l'idee de "polarité" (polarités qui interagissent : comme les polarités de l'électricité par example).
Le fait est que dualisme et polarisme ont initié deux systèmes axiomatiques qui sont fondamentalement incompatibles mais ceci n'est pas le propos de ce commentaire. Mon propos est l'impact des systèmes axiomatiques des civilizations sur les relations Géopolitiques du moment présent.
—- la vision sociétale du monde :
Au sein de chaque société, qui respecte son nom, les individus partagent une vision commune du monde. Partout dans le monde, nous observons que cette vision est soit une religion, soit un système de connaissances traditionnelles.
Une vision sociétale partagée augmente la confiance entre les individus et cela, à son tour, renforce la cohésion du groupe ou de la société. De plus, le niveau de cohésion de la société est directement lié à la reproduction des institutions sociétales. Seule une forte cohésion sociétale permet en effet d'assurer la reproduction des institutions sur le long terme.
—- la culture du jour :
Le contexte actuel recèle un potentiel de changement à tous les niveaux du fonctionnement de la société. Mais une synchronisation s'opère automatiquement, hors de la conscience des individus, entre d'une part ces potentiels de changement et d'autre part le « continuum du champ culturel sociétal ». Cette synchronisation donne « la culture sociétale du jour » ou ce que nous appelons « le contemporain ». De plus, cette synchronisation est également porteuse d'un potentiel d'évolution sociétale. Mais ceci est une autre affaire.
Après avoir ainsi clarifié les 3 contenus du champ culturel des sociétés, comment alors se décidera « ... le nœud gordien de la Grande Crise … au niveau des civilisations » ?
Bien bien…
Observons d'abord en quoi l'attitude occidentale est une caricature de son dualisme axiomatique.
Du temps où l'Occident a rencontré un « autre » – pendant les croisades – pendant les « grands voyages de découverte » – et aujourd'hui lors de ses pourparlers avec le reste du monde, son attitude quasi générale était, et reste, au mieux paternaliste. et au pire exceptionnaliste.
En d'autres termes, notre dualisme axiomatique nous positionne dans le camp du bon, du bien, du beau, etc… ce qui, à nos yeux, positionne automatiquement « les autres » dans le camp du mauvais, du mal, du laid. , etc.
L'observation de l'attitude occidentale, à travers son dualisme axiomatique, nous donne à voir la caricature d'un despote qui veut imposer aux « autres » sa vision du monde et s'ils refusent le despote croit fermement que sa tâche est de les battre jusqu'à la mort. N'est-ce pas la ce que nous observons dans le chef des États-Unis contre la Chine, la Russie, l'Iran et bien d'autres ? L'avenir du monde semble donc tout tracé… sauf qu’un nouvel ordre mondial pourrait changer la trajectoire suivie par les USA. Cela m'amène à la vision sociétale du monde qui est aujourd'hui partagée par l'Occident.
Dans l'esquisse ci-dessus du « Continuum du champ culturel sociétal », je mentionne que la reproduction des institutions, au fil des générations, nécessite le partage par les individus d'une vision commune du monde.
Mais le fait est que l'alliance du postmodernisme et du néolibéralisme a fini, au cours des 50 dernières années, par anéantir le récit des deux grands méta-systèmes de la pensée occidentale, à savoir le christianisme et plus récemment le marxisme.
L'absence soudaine d'une vision commune du monde a plongé les individus occidentaux dans un trou noir qu'ils ont tenté de combler devant leurs écrans par l'hyper-individualisme et par l'illusion de connaître mieux que personne d’autre la réalité de notre monde. Mais le réveil a été douloureux. Dans leur isolement, ils ont en effet rencontré les affres d'une solitude à laquelle ils n'étaient décidément pas préparés…
Cet état de fait s'est généralisé à l'ensemble du paysage sociétal occidental et le terme qui me semble le mieux adapté pour décrire cette nouvelle réalité est « atomisation sociétale » qui signifie, entre autres, que ces sociétés ont totalement épuisé leurs réserves énergétiques et sont donc actuellement en mode inertie. Il faut donc s'attendre à ce qu'un de ces jours elles cessent de fonctionner… ce à quoi personne ne sera préparé et donc le chaos total qui s'apprête à dévaster les sociétés occidentales !
Ce constat est désormais partagé par les directions de la gouvernance Chinoise et Russe, qui n'ont évidemment aucun intérêt à crier sur tous les toits qu'elles sont occupées à assister l'accélération de ce dénouement.
Tout ceci pour dire que la seule chose à laquelle nous devrions nous attendre, du point de vue de la civilisation, est un approfondissement de la folie dualiste à l'œuvre dans l'esprit des décideurs américains et de leurs sbires européens. Mais dès que leurs institutions cesseront de fonctionner, la folie dualiste de leurs décideurs s'éteindra et ils courront se cacher de la vengeance de leur peuple.
jc
31/01/2022
En note 1 du .4 j'ai écrit : 1: C'est à mon avis très loin de l'intention du "stratosphérique" Grothendieck, qui dialogue directement avec le bon Dieu (sous-titre de "La clef des songes").
C'est "évidemment" du "kosmique" Grothendieck qu'il s'agit (qui dialogue avec Khaos)...
jc
31/01/2022
PhG cite à plusieurs reprises dans "La Grâce…" un certain Daniel Vouga à propos de Maistre et Verlaine :
"Progresser pour eux, ce n'est pas avancer, ni conquérir, mais revenir et retrouver… (...) Le progrès donc, le seul progrès possible, consiste à vouloir retrouver l'Unité perdue…".
Je crois maintenant, après plus de cinq (ou six, ou sept…) ans de fréquentation assidue de ce site, que c'est effectivement bien là le problème. Et, après avoir reparcouru très partiellement et rapidement ReS, où un Grothendieck, allongé sur son divan psychanalytique devant ses lecteurs, essaye visiblement de remonter à sa plus tendre enfance, à son âme d'enfant, pour espérer retrouver cette unité perdue, indispensable à ses plus hautes spéculations mathématiques (1).
Je retire l'impression de ces coups de sonde en diagonale (ReS fait plus de mille pages) d'un AG ayant une âme hermaphrodite dans un corps qui a été contrait d'opter pour un sexe : masculin ou féminin (pour lui masculin). Impression peut-être confirmée par la lecture de "mon" Thom, dans ce chapitre 9 de SSM si fascinant, épigraphé "Et le verbe s'est fait chair", à propos de la formation des organes sexuels (épigenèse tardive), qui nous indique peut-être l'instant précis où nous avons perdu notre unité:
"Si l'embryon humain présente une structure hermaphrodite jusqu'à un âge avancé, ce n'est sans doute pas, comme le voudrait la loi de récapitulation, parce que nous eûmes de lointains ancêtres hermaphrodites; mais plutôt parce que l'épigenèse, ayant à construire des mâles et des femelles, a trouvé plus économique de construire d'abord la situation seuil, quitte ensuite à infléchir, pour un court laps de temps, l'organisation dans un sens ou d'en l'autre.".
L'âge venant (je cours sur mes 76 ans) la mémoire immédiate s'estompe, mais reste et se ravive la mémoire ancienne. La vieillesse: l'âge idéal, car un retour vers l'enfance, pour traiter de ces choses avant de se délivrer de cette fêlure initiale pour s'envoler vers l'éternité (2)?
1: https://fr.wikipedia.org/wiki/Dessin_d%27enfant_(math%C3%A9matiques)
2: L'éternité : une interrogation récurrente dans "La Grâce…".
jc
31/01/2022
Thom et Grothendieck: rouges ou bleus?
Pour moi Thom et Grothendieck sont incontestablement blancs: ils sont psychiquement des transsexuels, avec chacun ses nuances, bleue ou rouge, voire violette, ce qui fait que je verrais plutôt Thom siéger à la chambre rouge et Grothendieck à la chambre bleue.
Pour argumenter mon propos, mon point de départ et d'ancrage est l'illustration aristotélicienne de l'opposition puissance/acte par l'opposition conjecture mathématique (problème en puissance, problème ouvert)/preuve de la conjecture (problème acté, problème résolu, problème fermé). De ce point de vue Grothendieck est blanc tendance bleue parce que sa notion de topos "virtualise" celle d'ouvert d'un espace topologique classique. Et Thom est blanc tendance rouge, d'une part parce que ses modèles en Biologie et en Linguistique cherchent à faire le lien avec le réel (1) et d'autre part, dans un cadre purement mathématique parce que Thom pense -très certainement à mon avis- les objets géométriques en fermés (2).
Bien que Thom ait eu une très mauvaise opinion de la théorie mathématique des catégories -fondamentale pour Grothendieck-, allant jusqu'à consacrer une longue note à ce sujet (ES, p.33), très mauvaise opinion à propos de laquelle Grothendieck écrit dans ReS :
"Quant à Thom, il était ulcéré que la cooptation de Deligne se soit faite a l’encontre de son opposition formelle. Il avait qualifié les contributions de Deligne, toutes non publiées, dont je faisais état dans mon étincelant rapport d’“investiture”, et qui visiblement lui passaient par dessus la tête, de simples “exercices” ! " ,
je suis convaincu que si Thom avait vu la nécessité de faire une théorie des topos -et il a peut-être entrevu cette nécessité à la fin de sa vie…- il l'aurait faite en "virtualisant" la notion de fermé (3).
1: C'est à mon avis très loin de l'intention du "stratosphérique" Grothendieck, qui a choisi de dialoguer directement avec le bon Dieu (sous-titre de "La clef des songes").
2: Thom : "En vérité, il existe une réelle unité dans ma réflexion. Je ne la perçois qu'aujourd'hui, après y avoir beaucoup réfléchi, sur le plan philosophique. Et cette unité, je la trouve dans cette notion de bord. Celle de cobordisme lui était liée. " (1991)
3: Les philosophes belges Dominique Lambert et Bertrand Hespel ont ébauché une telle théorie (je ne sais pas ce qu'en ont dit les matheux grothendieckiens…) : https://www.jstor.org/stable/44085191
jc
31/01/2022
Il me semble tout à fait cohérent d'exiger que les deux chambres soient exclusivement formées de couples mariés qui se répartiraient dans les deux chambres: cela renforcerait considérablement la règle du fiflbuster et cela permettrait même peut-être de constater que l'amour physique et l'amour psychique se renforcent mutuellement : c'est en tout cas ce qu'il me semble ressortir de ce qu'écrit dans ReS le super-yang(?) Grothendieck lorsqu'il dit qu'il a eu trois amours dans sa vie : la méditation, les mathématiques et les femmes (1). De plus cela renforcerait la cohérence de l'idée d'une monarchie populaire dont roi et reine seraient des enfants (des deux sexes…) tirés au sort, les deux chambres ayant en point de mire, en cause finale, tous les enfants français, c'est-à-dire l'avenir, symbolisés par ce roi et cette reine (2).
Dans mon propre couple je serais indiscutablement à la chambre bleue et mon épouse indiscutablement à la chambre rouge! Mais je ne vois aucun inconvénient à ce qu'il y ait des couples psychiquement transsexuels -le centre…- qui oscilleraient entre les deux chambres.
1: Peut-être le philosophe catholique Jean Guitton veut-il dire la même chose lorsqu'il écrit : “Les émotions sexuelles violentes préfigurent l’état de l’âme ressuscitée. À l’intérieur d’une émotion extraordinaire du corps, on s’échappe du corps. Le coït me semble une pré-expérience de la résurrection.”
2: Chambres qui pourraient être symboliquement présidées par des enfants.
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